*** Le candidat à l'Élysée oppose la dynamique de sa campagne aux difficultés de sa rivale socialiste.
* SUR LE SENTIER escarpé qui le conduit au pied du viaduc de Millau, Nicolas Sarkozy se retourne vers ceux qui l'accompagnent : « Vous trouvez que c'est difficile ? Pas moi. En ce moment, tout me paraît facile. » Congrès réussi, bons sondages, le candidat UMP a toutes les raisons d'être satisfait. Mais, dans l'avion qui l'emmène en Aveyron, il assure ne pas vouloir se laisser griser : « Dans trois jours, tout le monde aura oublié ça. Pendant un match, il ne faut jamais regarder les résultats sur le tableau d'affichage. Il faut toujours se dire que l'on en est à zéro-zéro », prévient Nicolas Sarkozy.
Après Le Mont-Saint-Michel lundi, le viaduc de Millau, hier. Deux symboles de « la France éternelle qui s'appuie sur ses racines et qui va vers l'avenir ». « En France, il y a une crise morale, une crise du travail. Mais il a aussi montré les réussites », avant de vanter, devant les ouvrières de la ganterie Causse le « capitalisme familial. »
Porte-parole de Ségolène Royal, Gilles Savary a tenté de relancer la polémique sur le patrimoine du couple Royal-Hollande, en ironisant sur le « remerciement pour services rendus » à Jacques Godfrain, député-maire de Millau, que le PS accuse d'être à l'origine de la rumeur. Godfrain s'en défend, précisant avoir simplement évoqué dans une « réunion privée où était présent un journaliste l'existence d'un site Internet » Dans l'entourage du ministre, on juge cette accusation « ridicule » : « Ce voyage est prévu depuis plus de dix jours. »
Montebourg ? « Il fallait le virer »
Sarkozy, lui, s'interdit tout commentaire sur l'affaire assurant que « les gens n'attendent pas que je dise du mal des autres dans cette campagne ». Ce qui ne l'empêche pas, hors micro, de revenir sur les « difficultés » de Royal. La suspension d'Arnaud Montebourg de ses fonctions de porte-parole pour un mois ? « C'est ridicule. Il fallait le virer. »
Les angles de tir choisis par le PS pour le critiquer le laissent sceptique : « Si j'avais à me critiquer, je ne m'y prendrais pas comme eux. Quand on veut vendre quelque chose, on ne commence pas par faire de la publicité comparative. On dit d'abord ce que l'on a en magasin. » Le candidat Sarkozy se dit en tout cas très content que Ségolène Royal continue d'écouter les Français jusqu'à la fin du mois de février : « Elle me laisse occuper le terrain et parler du travail et des travailleurs. La politique est un métier, cela consiste à dire ce que l'on pense dans des discours. »
Et justement, son discours de dimanche dernier a été bien accueilli. Certes, Jacques Chirac ne s'est pas épanché quand il l'a appelé lundi. « Chirac ? Il m'a juste dit : « alors, ça s'est bien passé ! », raconte l'intéressé. En revanche, Giscard lui a envoyé « une très belle lettre » où il écrit qu'il n'a « rien à redire sur ce que j'ai dit sur l'Europe ». Et son ami Jacques Attali l'a appelé pour le féliciter.
Sur place, le ministre des Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, qui accueille son ami à Millau, résume l'état d'esprit qui règne dans l'équipe de campagne : « Y a pas eu d'hiver et c'est déjà le printemps... »
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