*** "La présidentielle française, duel entre Sarkozy et Royal, se trame aussi au Maroc", assure l'hebdomadaire marocain Le Journal. "En matière de présidentielles françaises, le Maroc 'vote' traditionnellement à droite. Valéry Giscard d'Estaing et surtout Jacques Chirac ont toujours affiché un soutien indéfectible au royaume chérifien. Nicolas Sarkozy, candidat déclaré à la présidentielle, ne devrait pas déroger à la règle et présente de nombreux avantages pour le Maroc.
"Autour de ses thèmes privilégiés (sécurité, immigration etc.), Nicolas Sarkozy a côtoyé nombre de personnalités d'influence du royaume et y a même bâti des réseaux. En tant que ministre de l'Intérieur, il travaille déjà avec les autorités marocaines sur des dossiers aussi importants que l'immigration, le terrorisme et le trafic de drogue." De plus, la droite française a toujours soutenu la "marocanité du Sahara-Occidental".
"Pour sa part, Ségolène Royal est presque une inconnue au pays de Mohammed VI." Sa victoire du 16 novembre dernier lors des primaires socialistes "embarrasse le Maroc à plus d'un titre". D'abord, parce que l'équipe de campagne restreinte constituée par Mme Royal ne compte pas de strauss-kahnien. "Une vraie perte pour le royaume quand on connaît le tropisme marocain de DSK et d'une partie de son entourage", souligne Le Journal.
D'autre part, les socialistes en général et Ségolène Royal en particulier "n'ont pas toujours été très tendres" avec le régime marocain. Le respect des droits de l'homme constitue une véritable pierre d'achoppement. Le Journal souligne également qu'"en matière de gouvernance, on peut légitimement penser que le style 'Ségolène', fait de démocratie participative, ne fait guère d'émules au palais royal".
A l'inverse, le quotidien Aujourd'hui le Maroc a fait son enquête au sein de la communauté marocaine de France et note qu'elle s'apprête majoritairement à voter en faveur de Ségolène Royal. "Dans la communauté maghrébine en général et marocaine en particulier, l'on reproche toujours à Nicolas Sarkozy sa gestion musclée des émeutes des banlieues et son inflexibilité lors des débats sur la laïcité", explique le quotidien. "Ses idées sont souvent considérées comme anti-musulmanes" et l'on estime souvent qu'il "stigmatise les immigrés".
Courrier International
22 janv. 2007
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