*** Nicolas Sarkozy a détaillé des mesures fiscales censées réhabiliter la valeur travail, comme le bouclier fiscal abaissé à 50% des revenus ou la suppression de l'impôt sur le revenu sur les heures supplémentaires. A l'inverse, il veut faire reconnaître plusieurs droits sociaux opposables.
Intronisé dimanche par l'UMP comme candidat à la présidentielle – par 98% des suffrages exprimés –, Nicolas Sarkozy a détaillé très précisément les mesures économiques et sociales qu'il entend mettre en œuvre s'il est élu. Son programme en la matière tranche avec celui du PS où ces questions sont encore largement imprécises. N. Sarkozy a affirmé vouloir avant tout réhabiliter « la valeur travail » que la gauche a, selon lui « dévalorisée ». Soutenant, face à une France « démoralisée », que « le plein-emploi est possible », il a promis de mettre la fiscalité au service du travail. Son programme se veut un savant mélange de propositions d'inspiration clairement libérale et d'autres plus sociales. Parmi les premières, et dans affichée de revaloriser le travail, le candidat de l'UMP a annoncé vouloir réduire l'impôt sur les sociétés pour les entreprises « qui investissent et qui créent des emplois ». Il a proposé, par ailleurs, d'instaurer un nouveau bouclier fiscal, afin de laisser « à chacun la moitié de ce qu'il gagne ». Sa proposition : plafonner, à 50% des revenus, les impôts et les contributions sociales (CSG, CRDS). Une mesure qu'il promet d'appliquer « dès l'été 2007 ». Il va ainsi plus loin que le bouclier fiscal de Dominique de Villepin, puisqu'il en abaisse encore le taux (réduit à 60% depuis le 1er janvier), mais aussi l'assiette (en y intégrant CSG et la CRDS). Une mesure qui ne manquerait pas d'alléger de manière sensible le taux de prélèvement des plus imposés. Il promet, en outre, une « franchise d'impôt » sur les successions « pour tous les Français », et non plus seulement pour les patrimoines « petits et moyens ». Mais le combat pour la "valeur travail" de Nicolas Sarkozy ne s'arrête pas là. Il veut aussi encadrer davantage le droit de grève. Il promet ainsi une loi sur le service minimum dans les transports publics « dès juin 2007 » et prône un vote à bulletins secrets dans les huit jours du déclenchement d'une grève « dans une entreprise, une université, une administration ». Il s'est également prononcé pour une refonte des règles de représentation syndicale (liberté de présentation au premier tour des élections professionnelles). Dans le même esprit, le candidat de l'UMP a déclaré vouloir mettre en place un contrat unique de travail, qui « remplacera les emplois précaires », et proposé qu'un chômeur ne puisse plus refuser « plus de deux offres d'emplois successives ». Affichant sa volonté d'être « le président de l'augmentation du pouvoir d'achat », Nicolas Sarkozy s'est dit favorable à une exonération de charges sociales et d'impôts sur le revenu des heures supplémentaires. Mais ces propositions ont été contrebalancées par d'autres empruntées à la gauche. Le candidat UMP a mis en avant son souhait de défendre les classes moyennes, voire les classes populaires, et proposé de mettre en place des droits opposables devant les tribunaux en matière de logement, de garde d'enfants et de scolarisation des handicapés. En direction des jeunes, il a évoqué une allocation de 300 euros par mois pour les étudiants « qui en ont besoin » (néanmoins « supprimée s'ils ne sont pas assidus »). En revanche, en matière de retraite, il veut revenir sur les régimes spéciaux, dans l'intention de « mettre à égalité » les retraités du public et ceux du privé. Enfin, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir faciliter l'accession à la propriété, et proposé, pour cela, la déduction du revenu imposable des intérêts de l'emprunt.
L'Expansion.com
15/01/2007
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