* La campagne présidentielle prend un tour plus offensif au lendemain de la présentation du programme de la candidate socialiste Ségolène Royal, qui déclenche une bataille de chiffres avec la droite.
Après les ratés et les flottements du mois de janvier, les socialistes veulent croire en "une phase nouvelle" à même de relancer la campagne de leur candidate, qui a désormais en main un "pacte présidentiel" décliné en cent mesures, dont la hausse du smic à 1.500 euros, la revalorisation de 5% des petites retraites ou la gratuité des soins pour les moins de 16 ans.
Dominique de Villepin lui-même a fustigé lundi "un retour à la dépense publique inconsidérée", "un retour à l'absence de responsabilité".
"Faut-il en rajouter, faut-il aller plus loin, faut-il revenir aux errements du passé? Je crois que nous avons tous payé très cher, collectivement, l'irresponsabilité dans ce domaine", a dit le Premier ministre, rappelant que le service de la dette représentait 100 millions d'euros par jour.
Nicolas Sarkozy, en déplacement en Allemagne, a refusé de commenter les propositions de Ségolène Royal - "je ne suis pas quelqu'un qui critique les autres" - et a préféré développer son thème de "l'ouverture" : "je veux être le président de l'union nationale".
"Nous n'avons pas de comptes à rendre à la droite, ni de leçons à recevoir de ces gens-là", a répliqué le porte-parole du PS, Julien Dray.
Il a déclaré que le financement du programme de Ségolène Royal serait précisé dans "les semaines qui viennent", assurant qu'il n'impliquerait pas d'"augmentation des prélèvements obligatoires".
Eric Besson, secrétaire national du PS chargé de l'économie, a indiqué que la marge de manoeuvre du projet socialiste se situait "autour de 35 milliards de dépenses nettes".
Le député européen UDF Jean-Marie Cavada a estimé sur France 2 que le programme de Ségolène Royal entraînerait entre 80 milliards et 100 milliards d'euros de déficit.
SONDAGES DEFAVORABLES POUR ROYAL
Jean-Pierre Chevènement, rallié à Ségolène Royal, a dénoncé en Nicolas Sarkozy un "Margaret Thatcher en complet-veston qui nous prépare un choc libéral avec la suppression de l'impôt sur les grandes fortunes, de l'impôt sur les successions".
"Nicolas Sarkozy, en plus, prétend réduire de quatre points, c'est-à-dire de 70 milliards d'euros le niveau des prélèvements obligatoires", a déclaré sur Europe 1 le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), fustigeant des "promesses absolument intenables".
La gauche antilibérale exprime pour sa part sa déception au lendemain du grand oral de Ségolène Royal à Villepinte.
"Je n'ai pas trouvé de mesure de nature à changer le problème de la classe ouvrière aujourd'hui", a jugé sur France Inter Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière.
Olivier Besancenot, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), relève quant à lui "un saupoudrage de mesures".
Ségolène Royal "essaie de relancer sa campagne avec de petites notes de gauche, mais dans une musique qui reste celle de l'accompagnement social du libéralisme". "Ce n'est pas avec cette gauche-là que l'on peut combattre efficacement la droite de Sarkozy", dit-il dans un communiqué.
Deux sondages réalisés avant le discours de Ségolène Royal donnent Nicolas Sarkozy vainqueur dans l'hypothèse d'un duel au second tour avec la candidate socialiste.
Selon un sondage LH2 pour RMC, BFM TV et 20 Minutes, effectué les 9 et 10 février, le candidat de l'UMP l'emporterait avec 53% contre 47% à sa rivale. Un sondage TNS/Sofres pour Le Figaro Magazine et France 5 réalisé les 7 et 8 février crédite le ministre de l'Intérieur de 54% des voix, la candidate socialiste de 46%.
Le candidat de l'UDF François Bayrou reste en troisième position avec 13% dans la première enquête et 14% dans la seconde.
PARIS (Reuters)
lundi 12 février 2007
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