*** Réunis jeudi 15 février à Bruxelles, les ministres européens de l'Energie et de l'Economie ne sont pas parvenus à définir des directives contraignantes sur les énergies renouvelables. Ils n'ont pas non plus retenu certaines recommandations de la Commission européenne contenues dans un plan présenté le mois dernier. Les groupes energétiques ne devraient ainsi pas être obligés de dissocier production et distribution.
Die Presse (Autriche)
"Le lobby énergétique européen a montré une fois de plus à ces messieurs les défenseurs de la concurrence qui est le chef", ironise Franz Schellhorn à propos de la réunion du Conseil européen sur l'énergie qui s'est tenue jeudi 15 février. "Après leur victoire à Bruxelles, les compagnies d'électricité conservent leur monopole de fait et font ainsi un pied de nez aux consommateurs qui aimeraient bien changer de fournisseur. Pourquoi en est-on arrivé là ? C'est simple : presque tous les fournisseurs sont détenus majoritairement par les Etats. La concurrence sur un marché qui fourmille d'entreprises publiques est une contradiction en soi. En effet, les Etats n'ont pas grand intérêt à ce qu'une concurrence accrue tire les prix vers le bas - et par la même occasion les dividendes de 'leurs' compagnies d'électricité. Les bénéfices de ces compagnies sont la dernière planche à billets qui leur reste."
Der Tagesspiegel (Allemagne)
Ingrid Müller est horrifiée par les décisions [prises par les ministres] lors du Conseil européen sur l'énergie. "La crédibilité est un bien précieux - surtout lorsqu'on doit négocier. Toutefois, la dernière réunion du Conseil européen sur l'énergie laisse supposer que les ministres de l'Energie et de l'Economie ne connaissent pas ce terme. En renonçant à imposer un pourcentage d'énergies renouvelables dans la production énergétique globale et en se contentant d'une recommandation non contraignante, ils contrecarrent les projets de leurs chefs d'Etat et de gouvernement (...) Les Français obsédés par l'énergie nucléaire ne sont pas les seuls à avoir pris un ascendant funeste lors du Conseil. Manifestement, les groupes énergétiques, plus rentables que jamais, ont également réussi à embobiner les ministres avec leurs intérêts à court terme."
El Periódico de Catalunya (Espagne)
Le quotidien souligne la difficulté pour l'UE d'adopter une politique énergétique commune. "La lenteur dans la prise de décision au sein de l'Europe communautaire était décrite dans les années 80 comme une stratégie du 'deux pas en avant, un pas en arrière'. Aujourd'hui, alors que s'éloigne chaque jour un peu plus le dernier grand succès de l'Europe des Quinze, la mise en place et la consolidation de l'euro comme une devise alternative au dollar américain, la définition a changé : elle fait deux pas en arrière et un pas timide vers l'avant. (...) On a pu le vérifier hier une fois de plus. Face à l'inquiétude croissante que suscite le futur énergétique de l'UE, avec la question de l'approvisionnement et celle du réchauffement climatique, l'accord minimum trouvé entre les ministres de l'Energie a de nouveau souligné l'absence d'un véritable élan commun permettant d'affronter le défi majeur de la décennie : l'obtention d'une énergie moins chère, moins polluante et moins dépendante des importations."
Courrier International
16/02/2007
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