*** Politoscope : l'oral de Sarkozy jugé très réussi :
* Lors de son débat télévisé, il a été jugé «compétent» et «convaincant» par une large majorité de Français. Y compris à gauche.
NICOLAS SARKOZY a fait coup double lundi soir sur TF1 : une audience record pour une émission politique (8,24 millions de téléspectateurs) et un succès d'opinion, si l'on en croit les résultats de notre sondage. L'intervention du candidat UMP, dans l'émission « J'ai une question à vous poser », a globalement été bien perçue par les Français interrogés par OpinionWay pour Le Figaro et LCI : 80 % l'ont trouvé « compétent », 79 % « convaincant » et 68 % « sympathique ».
Dans le détail, Sarkozy fait le plein de bonnes opinions chez les sympathisants de droite et enregistre de bons scores à gauche, où 60 % des sympathisants affirment l'avoir trouvé « compétent ». 35 % des sympathisants de gauche l'ont même trouvé « sympathique ». Preuve que le ministre de l'Intérieur voit son image s'améliorer. L'émission a pourtant donné lieu à quelques échanges vifs, notamment sur le mariage homosexuel et l'immigration. Accusé d'homophobie et de racisme, le candidat UMP a rejeté ces attaques sans... s'énerver. Son opposition au mariage gay est approuvée par 83 % des sympathisants UMP et par 76 % des UDF. Les électeurs de gauche, eux, sont plus partagés. Mais 57 % d'entre eux estiment que Sarkozy a tort.
Autre sujet de discorde : l'immigration. Sa phrase « La France, on l'aime ou on la quitte » que lui a rappelée sur le plateau de TF1 un jeune homme, ne semble pas le desservir. 66 % des sondés jugent qu'il a eu raison de dire cela. Une opinion archi-approuvée à droite (94 % à l'UMP), mais rejetée par 63 % des électeurs de gauche. Le candidat UMP, qui a encore insisté sur ce thème mercredi à Toulon, peut se sentir conforté dans sa stratégie de reconquête des électeurs de Le Pen.
Une « ouverture » qui séduit
Sa volonté « d'ouverture politique » manifestée lundi soir a, certes, séduit les Français (68 %), mais ils ne semblent pas vraiment y croire. La gauche est sceptique. Consolation : 63 % des UDF pensent que Sarkozy gouvernera avec des personnalités politiques qui n'appartiennent pas à l'UMP. Reste qu'en ouvrant le jeu, le candidat UMP pensait plus à la gauche qu'à l'UDF. Initialement, il avait envisagé de citer, selon un proche, les noms de Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel ou encore celui d'Anne Lauvergeon, ex-conseiller de François Mitterrand. Sous la pression de ses amis, Sarkozy y a renoncé.
BRUNO JEUDY.
Publié le 09 février 2007A
Le Figaro
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