*** Nicolas Sarkozy, sur TF1, le 5 février 2007Le candidat de l'UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy a tenté de répondre lundi soir au plus près et au plus concret, durant deux heures, aux questions de 100 Français sur tous les sujets, en inaugurant la nouvelle émission politique de TF1.
Alternant explications précises et formules choc de campagne - "L'Etat est trop endetté et les Français pas assez"- le ministre-candidat a illustré pas à pas son programme dans cette nouvelle émission: "J'ai une question à vous poser".
Retraites, emploi, logement, droits des minorités, privilèges, 35 heures, justice, défense des viticulteurs et jusqu'à son propre salaire: M. Sarkozy a expliqué ce qu'il ferait s'il était élu à la tête du pays en mai, apportant des précisions sur les mesures qu'il compte prendre, mais sans faire d'annonce réellement nouvelle.
"Si je suis élu président, je ferai la réforme des régimes spéciaux" de retraite, a réaffirmé M. Sarkozy.
"Il n'y a pas de raison que certains Français cotisent 40 ans, d'autres 37,5 ans. Ce n'est pas normal. On doit les porter à 40 ans, dégager des marges de manoeuvre et les 3 millions de retraités qui ont à peine le minimum vieillesse, on doit les augmenter", a-t-il dit.
"Sarkozy n'a rien appris, et reste un apprenti sorcier en la matière", a aussitôt rétorqué le porte-parole du Parti socialiste, Julien Dray.
Sur l'emploi, M. Sarkozy a rappelé: "Je propose qu'on ne puisse pas refuser deux offres d'emplois successives qui correspondent à vos formations, parce que les indemnités sont payées par ceux qui travaillent". Selon lui, "Il faut tout faire pour que le travail rapporte davantage que l'assistance".
© AFP
Capture d'écran montrant Nicolas Sarkozy devant cent Français sur un plateau de TF1, le 5 février 2007M. Sarkozy était interrogé tour à tour par des Français qui apparaissaient sur l'écran avec, à chaque fois, leur nom et prénom, ville de résidence, profession et situation familiale, sous la houlette de Patrick Poivre d'Arvor.
Il a, au fil de ces dialogues, trouvé "anormal" que les compagnies pétrolières ne répercutent pas les baisses de prix du pétrole, et affirmé que chaque Français devait pouvoir posséder son logement.
"Je veux déduire les intérêts d'emprunt" pour faciliter l'achat de logements", a-t-il dit, souhaitant une France "où il y ait de la vie".
"Il n'y a aucune raison que les classes moyennes soient déclassées à ce point-là", a-t-il lancé.
Longuement interpellé par des homosexuels, il a assuré: "Je n'accepte pas qu'on me dise homophobe parce que je refuse l'adoption par les couples homosexuels."
"Je gagne 11.000 euros par mois comme ministre de l'Intérieur. Compte tenu de mes responsabilités, je ne vole pas cet argent", a-t-il aussi affirmé à propos des privilèges.
Sur la justice, il a estimé que "la détention provisoire doit être limitée exclusivement" à ceux qui ont "porté atteinte à l'intégrité physique" de quelqu'un. "Ce n'est pas la même chose de voler le sac d'une dame en lui cassant le bras ou de voler ce sac sur un banc", sans violence, a-t-il dit.
Le numéro deux du gouvernement a aussi expliqué qu'à son sens, une intervention militaire contre l'Iran "ne serait pas judicieuse, alors même que les sanctions" sur ce pays "sont en train peut-être de commencer à porter leur fruits".
Concernant l'Irak, M. Sarkozy a affirmé: "Je défie qui que ce soit de voir un seul de mes propos ayant cautionné l'intervention militaire en Irak, ni en 2003, 2004, 2005 et 2006".
Dans un échange animé avec une Française d'origine algérienne, il a assuré: "Pas une seule fois, je n'ai défendu une idée qui ne soit pas profondément républicaine".
Réagissant immédiatement à cette longue émission, le conseiller spécial de sa rivale Ségolène Royal, Jack Lang, a jugé que "la philosophie de Nicolas Sarkozy était d'une clarté limpide: liberté pour les privilégiés, contrainte pour les autres."
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