THINK TANK UNIONEUROPEENNE EUROPÄISCHEUNION EUROPEANUNION UNIONEUROPEA *EUROPIONEERS By MorganeBRAVO
EUROPIONNERS, 2006 EU HUB!*Pour que l'Europe, en tant qu’acteur mondial, ne soit pas lointaine des européens. *Devise:"In varietate concordia"(latin: Unie dans la diversité).*Unie dans la diversité: l'Union Européenne (UE) se compose de 27 pays européens qui partagent les mêmes valeurs démocratiques et se sont engagés à travailler ensemble pour la paix et la prospérité. Il ne s'agit pas d'un Etat destiné à se substituer aux Etats existants. En fait, c'est une organisation unique en son genre!
dimanche, juin 10, 2007
***Comment communiquer le projet européen...!***
*** Pour qui veut promouvoir auprès d'un public sceptique ou indifférent la cause de l'Europe unie, il n'est pas de meilleure recette que d'inviter l'économiste américain Jeremy Rifkin à venir célébrer, avec le talent d'orateur qu'on lui connaît, la grandeur du rêve européen. C'est ce qu'a fait le gouvernement basque, jeudi 31 mai, en organisant à Bilbao un débat sur le rôle des médias dans la construction européenne, en application des recommandations de la Commission de Bruxelles pour une meilleure stratégie de communication.
En matière de communication, M. Rifkin est un maître. Il sait captiver son auditoire et rendre clair ce qui lui paraît obscur. A l'entendre, le modèle européen, qui, à la différence du modèle américain, donne la priorité à la qualité de la vie, est un trésor inappréciable, et l'Union européenne une expérience admirable, puisqu'elle vise à créer "le premier espace transnational". Voilà, selon lui, ce qu'il convient de communiquer aux Européens pour les convaincre des bienfaits de l'Union.
Encore faut-il que les politiques européennes répondent vraiment à cette ambition et que la solidarité dont elles se réclament au nom des valeurs communautaires soit au rendez-vous. La Commission s'efforce, jour après jour, par la voix de ses porte-parole autorisés, d'en apporter la preuve. Le Danois Claus Sorensen, à la tête de la direction générale de la communication, est le premier à reconnaître qu'une bonne communication ne saurait se substituer à une bonne politique, mais rien n'interdit que l'une soutienne et valorise éventuellement l'autre.
Bruxelles s'emploie ainsi à professionnaliser sa communication, c'est-à-dire simultanément à la développer et à la contrôler. Les journalistes parlent de propagande, de marketing, de langue de bois. La Commission répond qu'elle n'entend pas seulement s'adresser aux citoyens, mais aussi se mettre à leur écoute pour tenter de combler le "déficit démocratique". Même si ce déficit, chacun en est convenu à Bilbao, à commencer par le président du gouvernement basque, Juan José Ibbarretxe, est moins une question de communication que de politique. "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", a rappelé M. Ibbarretxe.
Il est d'autres manières de "communiquer" l'Europe, de mettre en scène son projet, son histoire, ses mythes. A Bilbao, le Musée Guggenheim, à l'occasion de son dixième anniversaire, accueille jusqu'au 3 septembre une partie du travail de l'artiste allemand Anselm Kiefer, dont une autre partie est présentée au même moment au Grand Palais à Paris. Ces immenses toiles aux teintes d'ocre et de gris mêlés, ces vastes compositions aux formes tourmentées, cette matière épaisse à laquelle s'accrochent des branchages et des objets divers tels que des bateaux de guerre en modèle réduit, des chaises pliantes ou des livres de plomb, ces paysages de neige parsemés de fagots noirs brûlés, ces amas de pierre issus d'un séisme destructeur disent avec une extraordinaire puissance la désolation du monde, les ravages de la guerre, la volonté de survie au-delà des ruines.
La mémoire de la Shoah est au coeur de l'oeuvre d'Anselm Kiefer. "La cicatrice du temps s'ouvre béante, inondant la contrée de son sang", a écrit le poète Paul Celan, auquel l'artiste a rendu plusieurs fois hommage. De cette cicatrice infligée à l'Europe par les conflits meurtriers du XXe siècle l'art porte témoignage. Non loin de Bilbao, dans la même province basque de Biscaye, l'aviation allemande a bombardé, en 1937, la petite ville de Guernica. Il y eut près de 2 000 victimes. Le célèbre tableau de Picasso perpétue le souvenir douloureux de l'événement. Les tragédies du passé font aussi partie du récit européen que Jeremy Rifkin appelle le Vieux Continent à construire et à s'approprier pour mieux affirmer son identité.
Thomas Ferenczi
Article paru dans l'édition du 08.06.07.
Le Monde