mardi, septembre 11, 2007

*BELGIQUE : L'angoisse existentielle des francophones*

*** 10 juin - 10 septembre : trois mois après les élections législatives, le royaume n'a toujours pas de gouvernement. Un anniversaire que la presse francophone célèbre sur un ton alarmé. "D'Ostende à Arlon, tout le monde en parle même si peu y croient vraiment : la Belgique pourrait bel et bien voler en éclats", assure Le Soir en une, sous le titre "Gai, Gai ! Séparons-nous ?" Le quotidien bruxellois se penche même sur le divorce entre Tchèques et Slovaques, en 1992, pour tenter de savoir ce qui pourrait advenir de la Belgique. "Principale différence lors du partage" de la Tchécoslovaquie : "Les territoires des deux républiques étaient clairement délimités", rappelle Le Soir en expliquant que Prague, qui "était tchèque et resterait en Tchéquie", et "n'était pas, comme Bruxelles, une ville bicommunautaire".

"Cherche Belgique désespérément...", lance de son côté La Libre Belgique en titre de son éditorial. "Ces trois mois immobiles" depuis les élections "ont été instructifs", écrit le quotidien. "Ils ont révélé le fossé qui sépare désormais les Flamands des francophones." "Les francophones n'ont pas vu venir les revendications flamandes, ou, pour le moins, n'ont jamais imaginé qu'elles prendraient de telles proportions. C'est une faute, une grave faute", estime le quotidien en faisant référence aux demandes flamandes d'une plus grande autonomie des régions, notamment en matière économique et sociale. "Les francophones gardent les moyens, cette fois-ci, de bloquer la marche de la Flandre. Mais c'est la dernière fois, prévient La Libre Belgique. La Belgique a rendez-vous avec l'Histoire : si ce n'est pas cette fois-ci, ce sera du moins dans quatre ans. Au plus tard ! Ce que la crise actuelle a révélé, c'est que Flamands, Bruxellois et Wallons ne se connaissent plus ; qu'ils n'ont plus de projets communs pour faire exister la Belgique. Pas un pays au monde ne peut résister, à long terme, à des volontés si divergentes en matière d'organisation de l'Etat."

Comme pour confirmer ce constat pessimiste, les grands quotidiens flamands consacrent aujourd'hui leurs unes à Justine Hénin et à la famille McCann, ces Britanniques désormais soupçonnés dans la disparition de leur fille Maddie...

Courrier International

10 sept. 2007