dimanche, décembre 14, 2008

***Trois Français et un Allemand, sélectionnés par l'Agence spatiale européenne : Isolés pendant 520 jours...***


***Trois Français et un Allemand, sélectionnés par l'Agence spatiale européenne, s'apprêtentà vivre une expériencehors du commun.

Trois Français et un Allemand, âgés de 28 à 40 ans, viennent d'être choisis par l'Agence spatiale européenne (ESA) pour simuler une mission vers Mars en restant confinés dans une enceinte close pendant 520 jours. Soit le temps nécessaire pour effectuer le trajet aller-retour vers la planète rouge en comptant un séjour sur place d'environ un mois.

Baptisée Mars-500, cette expérience surprenante, réalisée à Moscou en collaboration avec l'Institut russe pour les problèmes médicaux (IBMP), vise à déterminer les conséquences, tant physiologiques que psychologiques, de l'enfermement et de la promiscuité sur un petit groupe d'êtres humains triés sur le volet. Un préalable indispensable avant d'envoyer, pour de vrai cette fois, des astronautes vers Mars comme la Nasa envisage de le faire en… 2037.

Pendant 17 mois, en effet, ces futurs explorateurs devront vivre en autarcie totale dans un vaisseau exigu, loin de la Terre qui ne sera plus qu'un minuscule point lumineux dans le ciel et avec qui les contacts radio mettront plus de 40 minutes à transiter. Autant dire que ces hommes et ces femmes devront être dotés d'un physique et d'un mental à toute épreuve.

Les quatre lauréats du concours lancé en juin 2007 par l'ESA ont été présentés avant-hier à la presse. Il s'agit des Français Cyrille Fournier, 40 ans, pilote d'Airbus A 320, Arc'hanmael Gaillard, un ingénieur de 32 ans et Cédric Mabilotte, 34 ans, ingénieur en systèmes informatiques, ainsi que de l'Allemand Oliver Knickel, ingénieur dans l'armée allemande, âgé de 28 ans.

Titulaires et «doublures»
Ces hommes ont été choisis parmi 5 680 candidats des 18 pays membres de l'ESA au terme d'« un processus de sélection similaire à celui des astronautes » prenant en compte les qualifications professionnelles, la santé et la motivation, a expliqué Martin Zell, de la direction des vols habités de l'ESA. À noter qu'un Suédois qui figurait parmi les lauréats a renoncé pour «raisons personnelles», a précisé l'Agence.

En mars prochain, deux d'entre eux seront enfermés pendant 105 jours, avec quatre Russes, dans une installation conçue par l'IBMP, à Moscou. Les deux autres serviront de «doublures», prêts à remplacer les titulaires en cas de problème. Ce n'est qu'après ce galop d'essai que l'isolement de 520 jours, le plus long jamais réalisé à ce jour, débutera, vers la fin 2009.

Au total, les «cobayes», comme ils se définissent eux-mêmes, s'absenteront de chez eux pendant près de trois ans en comptant les travaux préparatoires qui débutent en janvier à Moscou. Une perspective qui ne semble pas les inquiéter. «Quand je me suis porté candidat, j'étais célibataire. Aujourd'hui, je ne le suis plus. Mais j'ai une femme formidable !», a confié Cyrille Fournier, qui se dit «heureux de collaborer avec des gens intelligents» sur un projet de cette envergure. «C'est une très grande chance et un honneur de participer à l'élaboration de ce grand voyage vers Mars, de vivre une expérience au cours de laquelle nous allons être abreuvés de connaissances», assure de son côté Cédric Mabilotte. Pour cela, il est prêt «à disparaître de la société des hommes, à chambouler toute sa vie».

Une démarche d'autant plus méritante que les candidats à l'isolement, qui seront bien évidemment rémunérés (54 000 euros pour les 520 jours), n'éprouveront pas les sensations agréables et apaisantes de l'apesanteur. «Qui peut le plus peut le moins, les résultats de l'expérience n'en seront que meilleurs», a déclaré l'ancien spationaute français Michel Tognini, qui dirige le Centre des astronautes européens à Cologne.

Curieusement, l'ESA n'a recruté aucune femme. La réponse de Martin Zell, assurant qu'«elles n'ont pas été exclues du processus», est un peu courte . Est-ce en souvenir d'une expérience précédente (de plus courte durée) interrompue après qu'un Russe, sans doute un peu éméché, a voulu embrasser une Canadienne le soir du réveillon du 31 décembre 1999 ? Excédé par l'ambiance devenue irrespirable, un Japonais était parti en claquant la porte…

Marc Mennessier
13/12/2008
Le Figaro

*Photo : Les candidats à l'expérience Mars-500 ont visité les locaux où ils resteront enfermés près d'un an et demi. (Crédits photo ESA)

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