jeudi, décembre 18, 2008

***Yazid Sabeg nommé "commissaire à la diversité et à l'égalité des chances"***



***Tout en présentant, mercredi 17 décembre à l'Ecole polytechnique, les mesures qu'il souhaite voir mises en oeuvre en faveur d'une "égalité réelle des chances" (Le Monde du 18 décembre), Nicolas Sarkozy a annoncé la nomination de Yazid Sabeg au poste de "commissaire à la diversité et à l'égalité des chances". Le président a demandé à M. Sabeg, industriel et homme de réseau, de "mobiliser toutes les ressources de l'Etat" pour relever le "défi du métissage que nous adresse le XXIe siècle".

Selon l'Elysée, la fonction de commissaire à la diversité s'apparente à celle de commissaire au plan. La nomination de M. Sabeg, précise-t-on de même source, ne préjuge en rien de l'éventuelle création d'un secrétariat à l'égalité des chances lors d'un prochain remaniement gouvernemental.

Français d'origine algérienne, M. Sabeg est PDG de Communication et Réseaux, une entreprise spécialisée dans l'industrie des matériels de surveillance et de communication. Infatigable avocat de la diversité (Le Monde du 16 décembre), il a lancé, au lendemain de l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, un "manifeste pour l'égalité réelle". Dans un livre rédigé en 2004 avec Laurence Méhaignerie (Les Oubliés de l'égalité des chances, Institut Montaigne), M. Sabeg soulignait "la manière ambiguë dont la France se rapporte à sa propre diversité" et invitait à une réflexion dépassionnée sur la discrimination positive.

A l'Ecole Polytechnique, le chef de l'Etat s'est attaché à clore la polémique - le "charivari", a-t-il dit - qu'il avait suscitée lorsqu'en 2003, alors ministre de l'intérieur, il s'était déclaré favorable à l'idée de discrimination positive. "Comme si le simple fait d'être intéressé par cette idée était la preuve que je justifiais le communautarisme. C'est exactement le contraire !", a-t-il lancé, en utilisant désormais l'expression de "volontarisme républicain".

Tout au long de son discours, rédigé par son conseiller Henri Guaino, le président de la République n'a eu de cesse de mettre l'accent sur le caractère social des inégalités. "Répondre au défi de la diversité en recourant à des critères ethniques ou religieux conduirait à prendre le risque de dresser les communautés les unes contre les autres et enfermer chacun dans son identité et son histoire", a affirmé M. Sarkozy. Le chef de l'Etat, qui a indiqué "avoir mûrement réfléchi" à cette question, estime que "c'est par le critère social qu'il faut prendre le problème parce que les inégalités sociales englobent toutes les autres". "Si l'on regarde comment se distribuent les inégalités, il apparaît clairement qu'en réduisant toutes les fractures sociales on réduira du même coup toutes les fractures ethniques, religieuses et culturelles", a insisté M. Sarkozy.

Tout en estimant que la question d'une "action publique volontariste fondée sur des critères ethniques ou religieux doit être close", le président juge nécessaire que la France se dote "d'outils statistiques" qui, "sans traduire une lecture ethnique de notre société", "permettent de mesurer sa diversité, pour identifier précisément ses retards et mesurer ses progrès".

Ces instruments "doivent reposer sur des méthodes objectives et incontestables", et être "établis dans le consensus", a-t-il précisé, en souhaitant qu'un travail soit engagé avec la communauté scientifique pour avancer, "dans le dialogue", sur ce sujet qu'il sait "sensible". "Si vous n'avez aucun instrument de mesure autre que celui du nombre de ministres issus de la diversité, je crains que nous ne résolvions pas tous les problèmes", a-t-il insisté, en martelant que "l'égalité des chances doit cesser d'être théorique pour devenir réelle".

Laetitia Van Eeckhout
19.12.08.
Le Monde

***En effet, on est au XXIème Siècle : Il faut un "changement de mentalités!" "l'égalité des chances doit cesser d'être théorique, VIRTUELLE, pour devenir réelle"! A SUIVRE...!

Bien à vous,

Morgane BRAVO

*Photo : Yazid Sabeg, président du comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), estime qu'"à force d'avoir une vision comptable, la France ne se dote pas des moyens pour transformer les quartiers et les villes".
AFP/JACK GUEZ

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