samedi, mars 14, 2009

***Les petites vacheries entre "amis" de Pécresse et Karoutchi...***

***La campagne des primaires UMP pour les régionales 2010 en Ile-de-France se termine ce week-end. L'exercice pourrait laisser des traces, tant le combat a été rude. Les militants franciliens ont ainsi reçu de drôles d'e-mails, très critiques à l'égard de Roger Karoutchi...

Promis, juré, le 23 mars au matin, les militants UMP d'Ile-de-France seront tous derrière celui ou celle qu'ils auront désigné(e) comme tête de liste pour les élections régionales de 2010. Lors d'un débat au Raincy, le 3 février, Valérie Pécresse et Roger Karoutchi l'avaient d'ailleurs martelé: il faudra faire l'union après les primaires pour reprendre la région aux socialistes.

Alors que se tient ce vendredi sur... NRJ 12 et LCP un deuxième débat télévisé avant le vote des militants, du 16 au 22 mars, la campagne risque fort de laisser des traces dans les esprits. Bourrage de salles et confiscation de fichiers militants d'un côté, sondages bidons de l'autre, les accusations ont volé bas entre les deux camps, malgré les appels à la retenue.

*Mails musclés

Le 7 mars, Roger Karoutchi se rend au débat sur France 3 lesté d'un lourd dossier. Y sont compilés plusieurs e-mails adressés à des adhérents UMP franciliens par des partisans de son adversaire. Ils tapent dur sur la candidature Karoutchi, flirtant parfois avec la diffamation.

"C'est un apparatchik, un professionnel de la politique à l'ancienne, pour qui la fin justifie les moyens", écrivent ainsi Michael, Stéphane et Laurent, "nouveaux adhérents de l'UMP", dans un message envoyé le 5 février par Mick92@wanadoo.fr. Avant d'énumérer leurs griefs contre le secrétaire d'Etat: "Pressions sur les élus et les militants qui refuseraient de le soutenir, salles de meetings 'noyautées' par des dizaines de 'groupies' (...) déstabilisation des candidats adverses par des coups bas à peine voilés (...) importants moyens financiers déployés en toute opacité, sans qu'on ne sache jamais d'où vient l'argent..." Sacrée ambiance entre compagnons du même parti.

Quelques semaines auparavant, un autre e-mail démentait une information du Figaro selon laquelle Xavier Bertrand avait proposé à Valérie Pécresse un poste à la direction de l'UMP en échange du retrait de sa candidature. L'expéditeur? Primaires@UMP.org, une fausse adresse ressemblant à s'y méprendre à celles utilisées par le parti majoritaire (de type XXX@u-m-p.org).

Enfin, le 6 février, Les Amis de Valérie Pécresse réagissent par voie numérique au débat qui s'est tenu deux jours plus tôt au Raincy. Ils écrivent que le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement aurait envoyé "des supporters surexcités pour organiser, à l'ancienne, une bronca". "Ces méthodes abîment l'image de l'UMP, indique le courrier électronique. Elles ne sont pas dignes des défis qui attendent la France et la région Île-de-France. Elles ne sont pas dignes de nous. Si vous aussi, vous êtes scandalisés par ces méthodes, écrivez à la direction de l'UMP, 55 rue de la Boétie. Paris."

Le point commun entre tous ces e-mails? Comme le montre leur en-tête, ils sont tous partis du même serveur d'envoi, celui d'une société d'informatique basée à la Défense. Surprise, son directeur général, Pascal Thévenot, n'est autre que... le délégué UMP de la 2e circonscription des Yvelines. Celle de Valérie Pécresse jusqu'en juin 2007. Un proche qui, selon nos informations, devrait présider un bureau de vote dans les Yvelines lors de la primaire.

Pas de réaction à l'UMP

Contacté par LEXPRESS.fr, Pascal Thévenot reconnaît être l'auteur du troisième e-mail puisqu'il gère lui-même le compte des Amis de Valérie Pécresse. Mais il nie être celui des deux premiers. Alors, qui? "Vous savez, mon entreprise compte une centaine de salariés et plusieurs peuvent être encartés à l'UMP. Après un appel du staff de Roger Karoutchi, j'ai fait passer le message en interne de ne plus envoyer ce type de courrier depuis la messagerie de l'entreprise", explique le DG. L'explication, mollassonne, ne convainc bien sûr pas le camp Karoutchi.

Dans l'entourage de la ministre de l'Enseignement supérieur, on cherche à minimiser l'affaire, tout en pointant la stratégie de victimisation de l'adversaire. "Si on devait recenser tous les e-mails attaquant Valérie Pécresse, on n'aurait pas fini, explique un de ses proche conseillers. Et les accusations selon lesquelles elle diffusait des sondages bidons, ce n'était pas diffamant? Cela dit, je n'aime pas ces méthodes. Décidément, cette campagne n'est pas au niveau que nous pouvions espérer."

Le même sentiment prévaut dans l'équipe adverse. A une nuance près. "Je trouve insupportable qu'on essaie de donner une image de 'vieux briscard' à Roger Karoutchi, qui mène une campagne de militant de terrain et de projets", s'agace un proche du secrétaire d'Etat. Qui s'étonne qu'aucune sanction n'ait été prise.

Des copies des envois incriminés ont été transmises à Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, et à Xavier Bertrand, le patron de l'UMP. Obsédé dans cette campagne par la peur du dérapage, qui renverrait aux déchirements socialistes, le parti n'a pas pour l'instant pas réagi. Contacté par LEXPRESS.fr, le cabinet de Xavier Bertrand n'a pas souhaité faire de commentaire.

Par Thierry Dupont,
Le Figaro
13/03/2009

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