mercredi, mai 06, 2009

*** De nouveaux amis à l'Est : UE***


***L'UE veut améliorer ses relations avec six anciennes républiques soviétiques. Le "partenariat oriental" doit encourager des réformes démocratiques et économiques en Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie, Ukraine et Biélorussie. La presse européenne attend avec scepticisme le sommet de création de ce partenariat jeudi à Prague.

Neue Zürcher Zeitung - Suisse
Le projet de partenariat oriental recèle des risques pour Bruxelles, écrit le quotidien Neue Zürcher Zeitung : "Le contact avec le président biélorusse [Alexandre] Loukachenko est particulièrement problématique pour l'Europe, ainsi que, dans une moindre mesure, celui avec le président moldave [Vladimir] Voronine. Loukachenko oscille depuis des mois, sur le fil du rasoir, entre l'Est et l'Ouest. Il sait bien qu'il lui faudrait introduire une démocratisation importante pour parvenir à une réelle amélioration des relations avec l'UE. Il semble pourtant se demander, du moins pour l'instant, si un petit ravalement de façade ne pourrait pas permettre d'apporter quelques avantages économiques. Il ne veut pas annoncer clairement la couleur pour ne pas perdre les faveurs du Kremlin. Mais il avance aussi de façon stratégique à l'Est ; il a jusqu'à présent refusé d'adopter une position claire concernant la reconnaissance attendue par Moscou de l'Ossétie-du-Sud et de l'Abkhazie en tant qu'Etats indépendants." (05.05.2009)

Lidové noviny - République tchèque
Le sommet de l'UE pour la création du partenariat oriental prévu jeudi devait être en principe un grand moment de la présidence tchèque de l'UE. Il a cependant déjà perdu de sa superbe, déplore le quotidien conservateur Lidové Noviny : "Les fautifs sont ceux qui ont fait chuter le gouvernement du Premier ministre Topolánek fin mars et ont ainsi privé les représentants tchèques de leur chance de négocier quelque chose dans les semaines précédant ce sommet. La République tchèque a donc été ramenée au rang de simple organisateur, faisant office de service de restauration en charge des rafraîchissements. … A l'exception de la chancelière allemande Angela Merkel et du Premier ministre italien Silvio Berlusconi, aucun des grands ne se rendra à Prague. Le Premier ministre britannique Gordon Brown et d'autres ne voient aucune raison de venir car l'ère Topolánek se termine le lendemain. Personne ne connaît le Premier ministre provisoire Jan Fischer et ne veut être vu en compagnie du président Václav Klaus." (06.05.2009)

Dziennik - Pologne
Dans le quotidien Dziennik, Piotr Gursztyn critique le partenariat oriental et estime que l'Ouest ne s'intéresse plus à la position de la Pologne. Il serait seulement question du gaz russe : "Quel pauvre partenariat pour l'Est ! Il faudrait le proscrire. Tout le monde en parle certes en des termes positifs. Mais la liste de ceux qui ne participent pas au sommet européen de Prague montre qu'ils sont de moins en moins nombreux à vouloir le sauver. C'est probablement la raison principale pour laquelle [le président polonais] Lech Kaczynski n'a pas fait le déplacement. Le Premier ministre polonais ne se montrera pas non plus. … Bien sûr, on pourrait dire qu'il n'y est pas allé pour ne pas rencontrer le président. … Les pays de la partie occidentale du continent ne s'intéressent absolument plus à notre opinion. Et cela juste pour pouvoir acheter du gaz aux Russes."
(06.05.2009)

Financial Times Deutschland - Allemagne
D'après le quotidien progressiste Financial Times Deutschland, si le partenariat oriental doit réussir, l'UE doit se libérer d'un mensonge, à savoir qu'en Europe il n'est aucunement question de zones d'influence : "L'UE élargit évidemment sa 'zone d'influence' de cette manière même si les diplomates de Bruxelles préfèrent éviter de mentionner ce concept. Il est dans l'intérêt propre à la communauté d'avoir à ses frontières des voisins qui ont des valeurs et des normes semblables. Les démocraties ne semblent pas uniquement plus sympathiques. A long terme, elles sont les parties contractantes les plus fiables. Elles représentent un risque militaire moindre et elles sont plus attirantes pour les investisseurs. Celui qui évite le mot de zone d'influence le fait avant tout pour ne pas irriter la Russie. Toutefois ce serait une grande erreur de laisser Moscou dicter à l'UE quelle genre de relations elle doit entretenir avec ses pays voisins."
(06.05.2009)

Eurotopics

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire