***Le gouvernement "continuera à moderniser la France", a assuré mardi François Fillon au surlendemain de la victoire de l'UMP aux élections européennes. Lors du débat à l'Assemblée avant le conseil européen des 18 et 19 juin, le Premier ministre a souhaité que l'Union se dote d'un programme "plus audacieux et plus volontariste" face à la crise.
Devant les députés, M. Fillon s'est réjoui du "succès" de la majorité, "largement en tête" lors du scrutin de dimanche avec 27,87% des voix. Il y a vu une nouvelle fois "la reconnaissance du travail accompli par la présidence française de l'Union européenne", "le résultat de l'unité de la majorité et de la clarté de son projet pour une Europe politique".
Le Premier ministre a aussi noté que "la majorité des électeurs s'est prononcée sur l'Europe et pour l'Europe". "Ceux qui ont cherché ouvertement à utiliser ce scrutin pour poursuivre des objectifs partisans et ceux qui escomptaient en faire une arme pour nous sanctionner, ont été sanctionnés", a-t-il lâché, visant le PS et François Bayrou.
Fort de ce bon résultat, l'hôte de Matignon a confirmé l'intention du gouvernement de poursuivre "jusqu'au bout" sa politique de réformes. "Ceux qui escomptaient avec cette élection nous détourner de notre route en sont pour leurs frais", a-t-il lancé, applaudi debout par la majorité.
François Fillon a toutefois déploré le niveau record de l'abstention. Il a vu dans cette désaffection citoyenne, non pas un "rejet de l'Europe", mais "un appel à une Europe qui agit" et au "volontarisme" déployé par Nicolas Sarkozy pendant sa présidence du conseil européen au second semestre 2008.
Le Premier ministre a souhaité que le prochain conseil européen soit "l'occasion de démontrer que l'Union européenne est de nouveau sur la voie de l'action".
"La réponse à la crise est naturellement la priorité absolue", a-t-il dit, regrettant que l'UE soit revenue à la "lente recherche d'un consensus a minima" après la présidence Sarkozy.
Sur le premier sujet à l'ordre du jour, la surveillance des banques et des établissements financiers, il a confirmé le soutien de la France aux propositions de la Commission sur la création d'une autorité européenne de supervision financière.
Plus largement, François Fillon a souhaité que l'Europe se dote d'un "plan global" pour le secteur automobile, et "notamment pour la voiture électrique". Répondant à la percée des listes Europe écologie, il a prôné un autre plan européen pour "la croissance verte".
Il a aussi appelé de ses voeux "un plan pour les finances publiques", afin d'organiser "le retour à des niveaux acceptables de déficits et de dette publique" pour la fin de la crise.
Sur le deuxième sujet, la lutte contre le réchauffement climatique, M. Fillon a souhaité un "signal clair" du conseil européen "à tous nos partenaires étrangers", notamment les Etats-Unis, dans la perspective de la conférence de Copenhague en décembre prochain.
A propos de la nomination du président de la Commission, dernier sujet à l'ordre du jour, le Premier ministre n'a pas apporté son soutien à José Manuel Barroso, officiellement candidat depuis mardi à un deuxième mandat de cinq ans. "Ce qui importe à la France, c'est le programme que portera la nouvelle Commission et son président: ce programme doit être plus audacieux et plus volontariste, en particulier sur la réponse européenne à la crise", a-t-il dit. Il a souhaité que les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 se contentent les 18 et 19 juin d'"initier" la procédure de choix du nouveau président de la Commission.
Au nom du PS, Elisabeth Guigou a demandé le report de la décision. "La reconduction de M. Barroso signifierait que la France s'accomode d'un affaiblissement définitif de la Commission", a estimé l'ancienne ministre des Affaires européennes.
NOUVELOBS
AP
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