***PS: Duflot en toute franchise.
Une arrivée légèrement en retard, entourée d’une nuée de caméras et de photographes. Au milieu, Cécile Duflot, encadrée par François Lamy, Claude Bartolone et Jean-Vincent Placé, le n°2 des Verts. On n’attendait qu’elle pour débuter l’atelier "Penser l’avenir", dont elle est la principale attraction, avec Jean-Pierre Chevènement. Mais participation ne vaut pas adhésion, a finalement rappelé la Verte, qui a décliné un déjeuner avec la première secrétaire socialiste et s’est fait représenter par son n°2, Jean-Vincent Placé. Dans les couloirs de l’espace Encan, il se dit que la jeune femme aurait été déçue de ne pas avoir obtenu un tête à tête avec Martine Aubry.
A la tribune, aux côtés, entres autres, de Bertrand Delanoë et Benoît Hamon, Cécile Duflot a revendiqué une "franchise" qui contrebalançait avec une voix parfois tremblotante. Mais son discours n’a parfois pas manqué de piquant. Si elle s’est dit "très heureuse d’être là", elle a dès le début tancé ses hôtes pour la tribune exclusivement masculine. "Etre la seule femme au milieu d’hommes ça fait bizarre pour moi qui vient d’un parti où est instauré la parité." Elle a appuyé ses "amitiés sincères" à Martine Aubry, mais les taquineries se sont rapidement faites plus sérieuses. La Verte a notamment répliqué durement à Ségolène Royale, qui la veille avait demandé le retrait de la taxe carbone, un "impôt injuste". "Toutes celles et tous ceux qui s'aventurent à critiquer dans son principe et dans ses fondements la fiscalité écologique ne sont que des démagogues déconnectés de la réalité", a-t-elle déclaré devant un gros millier de militants socialistes, dont la première d’entre eux, Martine Aubry.
"Il ne suffit pas de se dire: 'les écolos, c'est sympa'"
Autre sujet de discorde, les régionales, où les Verts veulent monter des listes autonomes. Cécile Duflot a taclé: "Il ne suffit pas de dire que les européennes, ce n'est pas une élection qui compte. Il ne suffit pas de se dire: les écolos, c'est sympa, mais c'est pas crédible pour gouverner une région. Mais c’est sérieux l’écologie". Et d’ajouter: "Face à l’urgence, ce qui ne serait pas sérieux, ce serait de laisser le pouvoir à ceux de droite ou de gauche qui ne prennent pas en compte ces enjeux." La salle apprécie très peu. Mais la secrétaire générale des Vertes n’est pas là pour faire plaisir à ses auditeurs. Ni aux journalistes qui alliances, primaires et absence au déjeuner."Ce n'est pas le véritable sujet de savoir si Martine et moi allons boire un Perrier", lance-t-elle à leur adresse.
Quant aux régionales, elle reprend: "On s'en sortira pas avec une opération de mécano électoral". Et quitte à être franche, Cécile Duflot a raillé gentiment le verdissement des socialistes depuis le très bon score d’Europe Ecologie. "J’ai compris que tout le monde ici est écologiste". La salle hue. Mais le Verte, malgré une timidité apparente ne se démonte pas: "Je vous fais une réponse franche. Je ne suis pas obligée de céder à la démagogie, j’aurais pu rester dans mon coin."
A l’issue de l’atelier, Martine Aubry et Cécile Duflot se sont retrouvées pour sortir ensemble et aller boire un café au milieu. Avant cela, les deux femmes ont tenu une conférence de presse improvisée sur le parvis de l’espace Encan. "Nous avons des divergences sur le diagnostic de la crise, répète Cécile Duflot. Il faut débattre. Si on était d’accord sur tout, je ne serai pas là." A ses côtés, Aubry réaffirme son "hospitalité aux Verts et à leurs idées". Le sujet des alliances est évidemment revenu sur le sujet mais les deux femmes n’ont pas voulu répondre. "Ce sont de petits débats subalternes, des sujets secondaire", s’agace Duflot. "Le vrai sujet, c’est le projet." Et Aubry de conclure: "Vous n’avez pas de chance avec les nanas à la tête des partis de gauche."
Maud Pierron, à La Rochelle -
JDD.fr
29 Août 2009
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