***Le secrétaire d’État aux affaires européennes dément que Paris soutient François Fillon pour prendre la tête de l’exécutif communautaire et explique ce que la France attend d’un second mandat du président Barroso.
Pourquoi la France soutient-elle la reconduction de José Manuel Barroso à la présidence de la Commission européenne ?
Pierre Lellouche : Il y a un consensus des 27 pays de l’Union européenne pour soutenir José Manuel Barroso. De notre point de vue, il a été un partenaire efficace pendant la présidence française, travaillant étroitement avec le président Sarkozy sur les crises du moment, géopolitique avec la Géorgie et financière. Il y a eu une véritable équipe entre la présidence et la Commission. Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso ont travaillé en confiance.
Qu’attend aujourd’hui la France d’un second mandat ?
Nous attendons que l’ambition qui est la nôtre d’une Europe politique, capable de peser sur les grands dossiers du monde, soit reprise et partagée par toute la Commission.
Et que celle-ci soit capable de relayer les gouvernements nationaux sur nos grands thèmes stratégiques : la sortie de crise et la mise en place d’une gouvernance économique, la définition d’une véritable politique énergétique européenne, les grands choix technologiques pour l’Europe de demain, les défis de l’immigration et d’une sécurité commune. À la Commission d’articuler ces thèmes. Il lui revient la fabrication des textes, la concrétisation de ces priorités.
Mon souhait est que les États de l’Union et la Commission travaillent en synergie complète, en particulier lors de crises, qu’il existe un partenariat efficace en lien avec le Parlement européen.
La France pourrait-elle accepter un nouveau report de l’élection de José Manuel Barroso ?
Ce n’est certainement pas moi, en tant qu’ancien parlementaire ayant accompli quatre mandats nationaux, qui contesterai le choix du Parlement européen là-dessus. Sur le fond, le Parti populaire européen (NDLR : droite européenne à laquelle appartient l’UMP) a fait clairement campagne pendant les élections européennes pour José Manuel Barroso. Il est donc cohérent de le soutenir.
La gauche, elle, est divisée. Une majorité de socialistes espagnols, portugais, britanniques et allemands sont prêts à soutenir Barroso, nous dit-on. Les socialistes français et les Verts sont contre. Puisqu’aucun parti au Parlement européen ne détient la majorité, c’est un problème de compromis politique. Les auditions de José Manuel Barroso se déroulent. Il reviendra jeudi 10 septembre aux présidents des groupes politiques de décider si vote il doit y avoir ou non.
La France serait-elle prête à briguer la présidence de la Commission. On parle d’une candidature de François Fillon…
Non, la France ne brigue pas la présidence de la Commission. Elle soutient le choix de José Manuel Barroso et l’a rappelé. Tout le reste n’est que roman et littérature.
C’est bien le poste de commissaire européen au marché intérieur qu’elle revendique ?
Ceci relève des négociations entre le président de la République, les autres chefs d’État et de gouvernement et le président de la Commission. Il peut y avoir d’autres options. La France émet des souhaits. Elle soutient, par exemple, la Roumanie, qui demande le poste de commissaire à l’agriculture. Mais aucun État ne peut revendiquer la propriété d’un siège. La Commission est indépendante.
L’Irlande organise un second référendum pour ratifier le traité de Lisbonne le 2 octobre. Êtes-vous toujours confiant sur un vote positif ?
Tout référendum est par nature un exercice difficile. Il existe toujours une tentation de ne pas répondre à la question posée, de coaliser toutes les frustrations. Je me suis rendu en Irlande fin juillet, j’ai vu les sondages. Le vote est ouvert. Rien n’est fait. Cependant, du côté des 26 autres États membres, tout a été accompli pour apporter aux Irlandais les garanties auxquelles ils tenaient en matière de droit de la famille et de neutralité notamment afin de protéger leurs spécificités nationales. Je souhaite bien sûr un vote positif pour que nous disposions d’une présidence stable de l’Union européenne et d’un vrai service extérieur de diplomatie européenne.
Quel scénario est-il envisagé en cas d’un non irlandais ?
Je ne vais pas spéculer sur un non. Tout ce que je peux dire est que trois millions d’Irlandais influenceront le sort de 500 millions d’Européens. Mais ce sont les règles du jeu démocratique ! En tout cas, l’Europe ne se lancera pas de sitôt dans une nouvelle convention ou conférence intergouvernementale pour négocier un autre traité ! Plus personne n’y comprendrait rien. Il faut qu’on en finisse avec ces questions institutionnelles qui désintéressent nos opinions et qu’on passe enfin à autre chose, c’est-à-dire à ce qui intéresse la vie, la prospérité et la sécurité des Européens. »
Recueilli par Sébastien MAILLARD, à Sofia
La Croix
08/09/2009
***En fait, le sort de Barroso au Parlement européen reste très incertain.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept lui ont apporté un soutien unanime début juillet, mais le manque d'enthousiasme pour sa candidature a ravivé ces derniers jours les spéculations pour des options alternatives au sein du propre PPE, dont celle du Premier Ministre français François FILLON.
En effet, la candidature (option alternative) du Premier Ministre français François FILLON : Un excellent choix!
*Sondage ICI, sur le Blog (à gauche) :
Présidence de la Commission européenne : Candidat à la succession de Barroso?
JE VOTE? FILLON ou BARROSO?
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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