lundi, octobre 26, 2009

* Allocution de Tobias Krantz, Ministre de l'éducation et de la recherche, à la conférence organisée par la Commission européenne...*


***Le ministre de l'éducation et de la recherche Tobias Krantz dans la conférence "Travaillons ensemble pour renforcer la recherche en Europe" Bruxelles 21 octobre 2009.

Monsieur/Madame le/la Directeur/Directrice général(e), Mesdames et Messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi de prendre la parole à l’occasion de cet événement organisé par la Commission à mi‑parcours environ de la Présidence suédoise. Je forme l’espoir d’une discussion ouverte, concentrée et orientée vers l’action concernant l’Espace européen de la recherche

L’Europe est confrontée à un défi important. La compétition mondiale se fait toujours plus importante. Les économies émergentes d’Asie et d’Amérique latine procèdent à de larges investissements dans la recherche et le développement. Le PIB européen per capita n’atteint toujours que 70 pour cent de celui des Etats-Unis ; comparée à celle des Etats-Unis de près de trois pour cent, l’intensité de la R&D en l’Europe reste inférieure à deux pour cent du PIB combiné de l’UE. Que faire pour relever ce défi ? Et, dans ce cas, comment?

En septembre, le laboratoire d'idées européen Bruegel publiait un rapport adressé à la nouvelle Commission, en fait une série d’essais rédigés par des universitaires du laboratoire d'idées sur les principaux défis politiques et les priorités que la Commission aura à affronter au cours des cinq années à venir. La crise économique a attirée l’attention sur un certain nombre de questions sur lesquelles nous devons nous pencher. La rapport fait un certain nombre de recommandations concrètes et pertinentes pour certains secteurs économiques majeurs, valables tant pour le Commission que pour l’Union européenne dans son ensemble.

Le rapport Bruegel est une contribution intéressante au débat public en cours. Le rapport discute par exemple de l’accroissement du volume, de l’efficacité et de l’attrait qu’exercent les fonds alloués à la recherche au sein des programmes‑cadres de l'Union européenne. Selon ce rapport, cette amélioration devrait être atteinte en cherchant à adopter les volets essentiels de la gestion du Conseil européen de la recherche (CER), à savoir une transparence accrue, une approche par la base, des procédures administratives plus simples et plus claires, et enfin à un volant plus restreint de canaux de financement plus simples et plus indépendants.

Le rapport recommande également quelques nouveaux objectifs de dépenses auxquels l’UE devrait parvenir pour l’enseignement supérieur et la recherche de l’ordre de cinq pour cent du PIB d’ici 2014, ainsi que plusieurs mesures dans différents secteurs politiques pour créer un marché unique destiné à la production et la diffusion de savoirs.

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La Présidence suédoise relève avec beaucoup de sérieux le défi auquel l’Europe doit faire face. La richesse future de l’Europe dépend de la manière dont sera relevé ce défi. Nous avons établi un certain nombre de priorités dans le domaine de la recherche : la gestion de l’Espace européen de la recherche, le triangle de la connaissance et l’avenir des programmes‑cadres. Je me permets de présenter ces trois priorités:

D’abord, en ce qui concerne le développement de l’Espace européen de la recherche, nous souhaitons mettre l’accent sur les mots phares : efficacité et pertinence. L’aménagement d’une gestion mieux perçue de l’EER passe par un accroissement de son efficacité.
Le budget de l’Union européenne se doit de devenir plus moderne et davantage orienté vers l’avenir. Les investissements dans la recherche contiennent une valeur ajoutée bien supérieure aux subventions accordées à l’agriculture. Un changement de perspective n’est pas seulement important pour la croissance en Europe, il fait également passer le message selon lequel l’Europe continue d’œuvre sans relâche en faveur du savoir.

Il est crucial, en période de crise, de rester tourné vers l’avenir et de poursuivre les investissements dans la recherche. Pour y parvenir, il est important d’avoir des objectifs clairement évaluables sur le plan quantitatif. La recherche d’aujourd’hui, c’est le bien‑être de demain.

Mais, si l’Europe doit faire preuve de dynamisme dans le domaine de la recherche et de l’innovation, ce n’est pas seulement le montant des ressources qui importe, il importe également de savoir comment les ressources disponibles seront utilisées.

Un niveau plus élevé de coordination entre ce qui est fait aux niveaux européen et national s’impose, sans pour autant perdre de vue la diversité nécessaire des mesures. Nombre de ces mesures, ou de ces instruments, comme on pourrait les appeler, sont guidées par des préoccupations nationales ou régionales, par exemple par la définition des groupes‑cibles ou par la nature du problème posé. Ce pluralisme est la force de la recherche de notre continent.

Il reste que nous sommes persuadés qu’une meilleure coordination de la recherche au niveau européen accroîtrait les bénéfices des investissements consentis. Avant toutes choses, cela entraîne une responsabilisation accrue des États membres.

L’EER doit également se concentrer de manière plus claire sur sa pertinence. Les citoyens européens doivent percevoir que les investissements effectués dans la recherche ont un impact sur leur vie et celle des générations à venir. Début juillet, la Présidence suédoise a organisé une séminaire sur l’avenir de la recherche européenne. Le séminaire, qui s’est tenu à Lund dans le sud de la Suède, a débouché sur une série de propositions rassemblées dans « La Déclaration de Lund ». dans laquelle, on peut lire que le terrain de la recherche à un niveau européen doit être élargi aux défis majeurs auxquels nous sommes confrontés, tels la menace climatique, la sécurité des denrées alimentaires et de l'eau, l’accès aux énergies renouvelables, le vieillissement de la population et les pandémies. Nous pensons que c’est la voie à emprunter pour mieux démontrer la pertinence de l’EER.

La Déclaration de Lund se consacre également à l’identification de priorités pour la recherche européenne, ce qui jusqu’à maintenant a été un domaine laissé à l’appréciation de la Commission européenne. Cela, nous ne l’acceptons pas. Ces processus doivent être transparents et inclure toutes les parties prenantes, les acteurs publics autant que les privés.

Quand nous évoquons les potentialités de développement de l’EER, il ne s’agit pas, pour nous, d’attendre que la Commission mette un projet législatif sur la table. Il s’agit plutôt de favoriser la mobilisation des administrations nationales et régionales, des institutions communautaires et des autres acteurs tout comme l’implication de la société entière dans une structure de partenariat qui bénéficierait au développement de l’EER. Pour l'élaboration d’un tel partenariat, leur participation au débat général est indispensable.

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Deuxièmement. Renforcer la recherche ne suffit pas à donner à l’économie de la connaissance le coup d’accélérateur dont elle a besoin. Pour ce faire, la Présidence suédoise a choisi de donner la priorité à aux questions concernant le triangle de la connaissance, à savoir l’ interaction entre l’éducation, la recherche et l’innovation. Les trois côtés du triangle ont leur importance. Si un renforcement des liens entre eux s’impose, il n’en demeure pas moins que chaque côté du triangle en soi doit également être renforcé.

En Europe des sommes importantes sont investies dans la recherche, trop peu de résultats sont cependant mis en valeur, seuls ceux-ci permettraient de générer la croissance et les profits que nous attendons de la recherche. Remédier à ce paradoxe relève de la plus haute importance pour notre croissance, notre bien-être et notre prospérité. Certes, la recherche a une valeur en soi mais il importe aussi, et ceci est fondamental, que les avancées de la recherche bénéficient à toute la société.

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Troisièmement. Nous voulons initier le débat sur le prochain programme-cadre européen de recherche. Je suis persuadé que le prochain programme doit avoir un nouvel objectif. J’ai la conviction qu'au lieu d’être formulé selon une thématique technique par trop administrative, il doit se concentrer sur les résultats de la recherche. Nous devons utiliser le programme de recherche européen pour mettre sur pied les savoirs qui serviront à relever les grands défis de notre époque : changement climatique, pénurie en eau, pauvreté et maladies infectieuses.

Cela ne fera pas qu’améliorer les avantages concurrentiels de l’Europe, cela permettra également, selon moi, de rendre le cadre du programme-cadre plus compréhensible et par là, de renforcer son acceptation. Nous devons simplifier les règles qui sont aujourd’hui en vigueur, sans oublier de penser d’une manière innovante et ouvrir des perspectives de solution au-delà du cadre existant aujourd’hui. Pour illustrer ma pensée, il nous faut, par exemple, alléger le fardeau que supporte les chercheurs au moment de rédiger leurs demandes de crédits provenant des programmes-cadres de recherche. Les chercheurs devraient être experts dans le champ de leur spécialité scientifique et non dans l’art et la manière de remplir leurs demandes de crédits.

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Pour conclure, je me permettrai d’énoncer quelques mots de portée plus générale. Si le nouveau paysage mondial de la recherche est rempli embûches, il contient aussi tout un éventail d’opportunités pour les gens assez résolus à les saisir. Plusieurs pays européens sont en train de réformer leurs systèmes de recherche et d’innovation. Ensemble, au niveau européen, continuons de renforcer nos capacités plus avant. En conséquence, à ma question de savoir si l’Europe est en mesure de relever les nouveaux défis, je répondrai par « Yes, we can », c’est notre devoir et notre volonté.

Je vous remercie de votre attention.

se2009.eu

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