lundi, novembre 16, 2009

*« Pour la première fois, les jeunes font autorité »... UE*


***« Lorsque j’avais onze ans, j’étais, au sein de ma famille, l’expert en modèles réduits de trains: je faisais autorité en la matière. Aujourd’hui, à l'heure de la révolution numérique, ce sont les enfants d’une dizaine d’années qui font autorité et qui influencent les entreprises, l’administration publique et, en quelque sorte, l’ensemble de notre société. Ce phénomène est tout à fait nouveau. Cela n’est jamais arrivé auparavant. C’est ce qu’explique Don Tapscott, écrivain canadien, auteur se spécialise dans le rôle de la technologie dans les entreprises et la société, en vue de sa participation à la Conférence que l’e-administration, qui se tient à Malmö cette semaine.

« La nouvelle génération regarde moins la télévision. À la différence de la génération télé, les jeunes d’aujourd’hui interagissent constamment », explique Don Tapscott (eng). « Pour réussir à communiquer avec « la nouvelle génération internet », il est nécessaire de revoir sa manière de penser», estime Tapscott, « les gouvernements doivent oser échanger, inviter et s’engager ».

- Il est nécessaire de repenser les notions de gouvernement et de démocratie dans le contexte de l'ère numérique. La plupart des discussions qui portent sur la corrélation entre le gouvernement et internet se réduisent généralement à comment rendre les services du gouvernement plus rapides et plus efficaces, par exemple en renouvelant les permis de conduire électroniquement. Les initiatives en matière d'e-gouvernement (eng) restent enlisées dans un mode de pensée désuet, comme par exemple la création de « portails gouvernementaux », de « gouvernement décloisonné » et de « guichet unique de gouvernement».

En pensant de cette manière, ils passent à côté d’une opportunité bien plus grande de changer la façon dont les gouvernements gèrent la capacité de création et de distribution des services, en définitive le remodelage de la répartition des tâches dans la société au service du développement économique et social et de la justice sociale.

- Nous avons face à nous une opportunité colossale d’engager les citoyens par l’intermédiaire d’internet et de créer par là même un nouveau paradigme de la démocratie.

Vous dites que « les entreprises qui misent sur l’échange d’informations seront les grands gagnants de demain ». Pensez-vous que cela s'applique également aux gouvernements ?

- Absolument, cela s’applique également aux gouvernements. À condition de en mettre en place des garanties nécessaires de protection des informations personnelles, les gouvernements peuvent mettre à la dispositions des citoyens et des entreprises d’énormes quantités de données qui les aideraient à fonctionner plus intelligemment. Les habitants de Los Angeles ont par exemple accès à des données telles que défauts de paiement de taxes et avis d’expulsion dans leurs quartiers, ce qui peut leur donner des indications d’éventuel déclin du quartier.

- Les gouvernements devraient se considérer eux-mêmes comme une « plate-forme », et pas uniquement comme un législateur ou fournisseur de services. Je développerai cette idée davantage dans ma présentation lors de la conférence.

Vous décrivez la jeune génération d’aujourd’hui (les 12-31 ans) comme la « génération internet » et comme « l’autorité en matière de révolution numérique ». Que devraient faire les gouvernements pour tirer profit des connaissances de cette génération?

- Beaucoup de choses :
- Embaucher plus de jeunes. Mettre en place des structures politiques plus réactives sur le lieu de travail.
- Mettre en place des outils informatiques wiki (eng) adaptés au lieu de travail
- Passer à Democracy 2.0 (eng). Penser interaction, au lieu de communications unidirectionnelles.
- Reformuler leur stratégie en matière de e-gouvernement. Ne pas se limiter à penser en termes de “sites internet”. Penser en termes de communautés pour de nouveaux modèles de prestation de services.
- Renforcer la confiance, agir avec intégrité.

Quelles mesures les gouvernements européens peuvent-ils facilement mettre en place afin de satisfaire aux besoins de la génération internet vis-à-vis de l’administration de demain?

- Les gouvernements doivent eux-mêmes se poser la question : suis-je un gouvernement collaboratif, qui tire profit de la connaissance de la jeune génération, qui réussit à les engager, suis-je un gouvernement sur lequel on peut compter, un gouvernement qui est transparent? Si non, il est temps de changer de comportement.

Est ce que nous nous rapprochons de la e-démocratie (eng) et si oui, dans quel sens ? Est-ce que cela n’a que des côtés positifs ?

- J’ai été témoin de nombreuses initiatives au sein desquelles les gouvernements considèrent les citoyens comme bien plus que de simples consommateurs de services. Les gouvernements considèrent de plus en plus les citoyens comme des participants actifs au processus gouvernemental. Les gouvernements doivent tirer davantage profit des connaissances de leurs citoyens et collaborer avec eux de manière à gérer ensemble la quantité de défis auxquels font face les sociétés d’aujourd’hui. Donc, oui, nous nous en rapprochons et oui, cela est positif.

se2009.eu

***A SUIVRE...***

Bien à vous,

Morgane BRAVO

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