***Le traité de Lisbonne, dont on a tant parlé, entre désormais en vigueur. À compter du 1er décembre, Catherine Ashton prend ses fonctions de Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Porte-parole de l’Union européenne dans les enceintes internationales, les relations bilatérales et les sommets internationaux, elle endossera la responsabilité de tous les volets de la politique extérieure de l’UE.
Aller cependant jusqu’à dire que Catherine Ashton serait ministre des affaires étrangères de l’Union serait une erreur. La politique menée envers un pays tiers ou dans le cadre d'une coopération internationale reste le résultat d'un énorme processus de coordination entre les 27 pays membres. Toute décision prise à la majorité en matière de politique étrangère est exclue ; le principe de l’unanimité reste de règle.
- Nul doute que l’Europe sera plus écoutée dans la monde grâce à la voix de l’UE que ne le serait chaque pays en s’exprimant individuellement, constate le Ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt. Vingt-sept pays unis se font entendre d’une voix beaucoup plus forte au sein du concert des nations.
- En outre, nous renforçons l’influence de l’Union en mettant sur pied de meilleures institutions destinées à gérer la politique étrangère, à la fois à Bruxelles et sur le terrain dans les autres pays du monde. Ce qui donne plus de poids à l’Europe.
Conseil des affaires étrangères
La force du nouveau traité réside notamment dans la coordination unique et permanente de la politique extérieure lors des réunions de politique étrangère par un seul président, Catherine Ashton, présente également à la Commission en tant que vice-Présidente. Elle préside les réunions mensuelles du Conseil des affaires étrangères (CAE), qui se substitue au volet politique étrangère du Conseil « Affaires générales et relations extérieures » (CAGRE) où jusqu’ici était décidée la politique extérieure de l’UE.
La seconde partie de l’ordre du jour des réunions du CAGRE est transférée au Conseil des affaires générales (CAG), qui devient ainsi un forum de rencontres pour les ministres nationaux en charge de l’UE.
Cependant les questions relatives aux échanges commerciaux, à l’élargissement de l’UE et à l’aide au développement restent de la compétence de la Commission.
Une des tâches les plus importantes de Catherine Ashton dans les premiers temps de sa prise de fonction, sera de prendre la direction des travaux de mise en place du nouveau Service européen pour l’action extérieure (SEAE).
Ce dernier, selon des décisions antérieures, sera composé des personnels du secrétariat du Conseil et de la Commission spécialisés dans les questions de politique étrangères, ainsi que des délégations de l’UE représentant aujourd’hui la Commission dans le monde, et demain l’Union européenne dans son ensemble. Un tiers des postes du SEAE seront pourvus par les administrations centrales des pays membres.
Ce sont en tout entre 500 et 700 fonctionnaires qui travailleront à Bruxelles sous la direction de Catherine Ashton dans le domaine de la politique étrangère. Selon les objectifs prévus, le Conseil européen, c’est-à-dire les chefs d’État et de gouvernement européens, devrait prendre en avril 2010 une décision concernant la nouvelle organisation de la SEAE.
Les présidences tournantes ne conserveront donc pas le rôle qu’elles ont eu jusqu’à maintenant en matière de politique étrangère. Aujourd’hui, pendant la Présidence suédoise, les travaux communautaires sont menés au plan local par l'ambassade de Suède dans chaque pays où il en existe une. Lorsque le Traité aura atteint sa vitesse de croisière, ce sera au contraire la délégation de l’Union sur place qui dirigera les travaux communautaires. Ce qui entraînera bien entendu une meilleure continuité.
Ces transformations ne feront pas en un jour. Seules quelques semaines se sont écoulées depuis le feu vert donné à la mise en œuvre du Traité. Si la Présidence suédoise assure ses fonctions jusqu’à la fin de l'année, elle met clairement le cap sur la période de transition inaugurant le nouvel ordre européen et aspire à travailler de conserve avec les délégations européennes dans différentes démarches et tâches de représentation réalisées jusqu’ici par la présidence du Conseil. Le passage définitif de fonctions aux délégations aura lieu soit graduellement au cours de 2010 en fonction de la situation régnant dans chaque pays membre, soit à une date donnée commune pour le système dans son ensemble.
C’est du choix de l’un ou l’autre modèle dont il sera décidé courant décembre.
se2009.eu
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