jeudi, mars 11, 2010

*Avions ravitailleurs : Sarkozy va rencontrer Obama...*


***Le gouvernement français affirme que le retrait forcé d'EADS, dans ce dossier, «aura des conséquences». François Fillon accuse un «manquement grave» aux règles de la concurrence.

L'affaire des avions ravitailleurs américains est loin d'être terminée. Après la Commission européenne et le président d'EADS, Louis Gallois, c'est au tour du gouvernement français de prendre position dans ce dossier. Paris par la voix de son porte-parole, Luc Chatel, a affirmé que Nicolas Sarkozy et Barack Obama évoqueront le sujet, à la fin du mois de mars, à l'occasion de la prochaine visite du président français à Washington.

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, va même plus loin en martelant que le retrait de l'avionneur européen EADS de l'appel d'offres américain pour la fourniture d'avions ravitailleurs au Pentagone «aura des conséquences». «Cette affaire est grave. Naturellement, on est dans un marché d'armement, donc on n'est pas dans le droit international classique de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) mais nous allons réagir», a -t-il déclaré à la sortie du conseil des Ministres.

Cet après-midi, François Fillon a ajouté que «l'attitude du gouvernement américain est un manquement grave aux règles qui sont celles d'une concurrence loyale entre nos économies», lors d'un échange avec des étudiants à l'université Humboldt de Berlin.

Pour Pierre Lellouche, l'affaire est trop «grave» pour lui tourner le dos. «Il est bien évident que si on doit se coucher devant le fait accompli du Pentagone et que personne ne doit rien dire, c'en est fini de notre crédibilité européenne. Il faut que l'Europe de la défense existe, pour cela il faut qu'une industrie existe et il faut se faire respecter», a-t-il renchéri.

«Certains sont totalement fermés»
Airbus, filiale d'EADS, a été contraint de renoncer à participer à un appel d'offres pour un méga-contrat d'avions ravitailleurs pour l'armée de l'air américaine après le retrait lundi de son allié américain Northrop Grumman. Ce retrait laisse l'américain Boeing seul en course pour ce contrat.

Ce contrat avait été attribué une première fois à Boeing en 2003, puis annulé pour de graves faits de corruption. Le consortium composé d'Airbus et de Northrop Grumman avait décroché le contrat en 2008, mais là encore, le contrat a été annulé, pour des irrégularités dans la sélection, cette fois-ci.

«On nous accuse toute la journée de protectionnisme, la vérité c'est que nous sommes ouverts et que certains sont totalement fermés, et ça n'est pas normal», a conclu Pierre Lellouche.

Guillaume Errard
Le Figaro
10/03/2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire