**Pour le chef de l'État, aider financièrement un pays de la zone euro comme la Grèce est une «obligation politique et morale».
Après avoir rendu visite à Angela Merkel vendredi à Berlin et avant de rencontrer Barack Obama mardi à Washington, Georges Papandréou était dimanche à Paris, pour obtenir le soutien de Nicolas Sarkozy dans la crise que traverse la Grèce. Le rendez-vous, attendu par les marchés, a duré une heure. «La Grèce peut compter sur le plein soutien de la France», a martelé le chef de l'État, non sans avoir salué «le courage» du premier ministre grec «qui a pris avec détermination les mesures qui s'imposent pour assainir les finances publiques» de son pays. «La Grèce a fait ce que l'Union européenne lui a demandé de faire», a rappelé le chef de l'État qui a immédiatement précisé, que «si cela s'avérait nécessaire, les États membres de la zone euro rempliraient eux aussi les engagements qu'ils ont pris.» Dit autrement, l'Europe ne laissera pas tomber l'un des siens. Une «réalité économique» pour le président de la République, une «obligation politique et morale» pour l'Union européenne.
Pas de recours au FMI
Pour Nicolas Sarkozy, ce n'est pas «l'avenir de la Grèce» qui est en jeu, c'est celui de l'Europe. «L'euro est notre monnaie, elle est notre responsabilité», a-t-il conclu, avant d'annoncer qu'il allait, avec Angela Merkel et Jean-Claude Junker - qu'il a eus au téléphone dimanche -, rapidement «prendre des mesures précises» pour lutter contre la spéculation sur l'euro, mais sans en dire plus. «Nous sommes prêts et très déterminés, s'est-il borné à indiquer. La spéculation qui joue contre la Grèce peut arriver dans beaucoup de pays si on n'a pas les moyens de lutter. Nous ne devons pas rajouter une crise financière à une crise économique elle-même créée par des dérives financières de l'autre côté de l'Atlantique.»
De son côté, Georges Papandréou a remercié son «ami» Nicolas Sarkozy pour son «engagement et soutien personnel» afin d'aider son pays à sortir de la crise. «Si les attaques spéculatives contre la Grèce continuent, ce ne sera plus un problème grec, mais une attaque contre l'Europe et l'euro», a confirmé le premier ministre grec, qui dit préférer «une solution européenne» à un recours éventuel au Fonds monétaire international (FMI). «Nous ne demandons pas un prêt aux autres pays de la zone euro, a précisé Georges Papandréou. Nous voulons juste pouvoir emprunter à des taux similaires, pas identiques, aux autres pays de la zone euro. Nous demandons juste un traitement équitable.» La Grèce, qui a levé jeudi 5 milliards d'euros sur les marchés, versera 750 millions d'euros d'intérêts en plus que l'Allemagne pour un prêt d'un montant identique. «Ce n'est pas viable, a regretté le premier ministre grec. Ce n'est pas compétitif.»
Par Marc Landré
Le Figaro
07/03/2010
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