***La paralysie du transport aérien aura un coût considérable, l'Union européenne prête à aider
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a estimé lundi lors d'une conférence de presse que le coût de la paralysie du transport aérien, causée par le nuage de cendres craché par un volcan islandais, sera "considérable". Les compagnies aériennes l'évaluent à plus de 186 millions d'euros par jour. La Commission européenne étudie la possibilité d'une aide.
Trafic aérien paralysé 2
Tandis que l'association des compagnies aériennes mondiales (IATA) estime à plus de 250 millions de dollars par jour (186 millions d'euros) le manque à gagner lié à la fermeture d'une partie de l'espace aérien européen après l'éruption mercredi d'un volcan islandais, Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports, a estimé ce lundi que ce coût sera "considérable". "Le coût, on l'estimera en fin de crise, mais il sera évidemment considérable", a-t-il déclaré lors d'un point presse à Paris, sans plus de précision.
Certaines compagnies aériennes européennes ne pourront pas survivre à une suspension de leur activité pendant cinq à 10 jours a même prévenu ce lundi l'Association européenne des compagnies aériennes (AEA). "Entre 100 et 150 compagnies européennes, de plus ou moins grande taille sont concernées, et il est sûr que certaines d'entre elles ne survivront pas à une ou deux semaines de suspension", a déclaré à Reuters David Henderson, responsable de l'information de l'AEA, qui représente 36 compagnies européennes
Et de préciser que ses propos ne concernaient pas pour le moment les membres de l'AEA, dont font partie British Airways , Air France et KLM, même si "il y a un moment où certains d'entre eux seront également concernés". British Airways (BA), justement a estimé ce lundi entre 15 et 20 millions de livres par jour (17 à 26 millions d'euros) le coût de la paralysie du transport aérien. BA se joint à l'appel des compagnies aériennes européennes d'une aide publique au secteur dans ces circonstances "sans précédent, extraordinaires", tout en rappelant que les Etats avaient déjà aidé le secteur après la fermeture de l'espace aérien des Etats-Unis en septembre 2001. D'autant souligne-t-elle, "qu'il est clair que l'impact de la situation actuelle est plus considérable".
De son côté, la compagnie suédoise SAS a indiqué dans un communiqué que "l'impact de la suspension du trafic aérien due aux cendres volcanique sur les bénéfices est estimé entre 50 et 90 millions de couronnes suédoises (5,1 à 9,3 millions d'euros) chaque jour". Au total, jusqu'à dimanche compris, l'effet sur les bénéfices est estimé à (une perte) de 220-280 millions de couronnes", précise la compagnie dont les vols sont suspendus jusqu'à mardi.
L'Union européenne étudie la possibilité d'apporter son aide
La Commission européenne se tient prête à revoir ses lignes directrices en matière d'aides d'Etat à destination des compagnies aériennes affectées par le nuage de cendres volcaniques, a déclaré lundi le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia.
"Il existe des règles dans le traité, notamment l'article 107 alinéa 2, qui permettent aux Etats membres de compenser des préjudices liés à des catastrophes naturelles ou à des événements exceptionnels. Ils sont par conséquent fondés à apporter une compensation à des entreprises", a-t-elle déclaré. L'aide, pour être autorisée, devra obéir à un principe de non discrimination entre toutes les compagnies européennes, être calculée de manière objective et être limitée aux coûts d'interruption du trafic, a précisé la porte-parole. "Il ne peut pas s'agir d'une aide déguisée à la restructuration", a-t-elle dit avant d'expliquer qu'il faudrait au préalable que les compagnies quantifient leurs pertes et que les Etats membres se déclarent prêts à leur venir en aide. Joaquin Almunia, qui juge "exceptionnelles" les circonstances actuelles, doit se réunir lundi avec son homologue responsable des Transports, Siim Kallas, ainsi qu'avec Olli Rehn, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, afin de discuter des conséquences de cette interruption de trafic pour l'ensemble de l'économie européenne.
Une réunion doit se tenir mardi vers 15H00 au secrétariat d'Etat au Tourisme entre tour-opérateurs, également durement touchés et les compagnies aériennes pour faire le point sur les conséquences économiques des perturbations du trafic aérien.
Le volcan islandais, Eyjafjöll, en éruption depuis mercredi paralyse une partie du trafic européen depuis déjà cinq jours. "Nous devons nous écarter de cette fermeture de précaution et trouver des moyens de rouvrir l'espace aérien de manière flexible, étape par étape", a déclaré Giovanni Bisignani, le directeur général de l'IATA lors d'une rencontre avec la presse organisée par l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE).
La Tribune
19/04/2010
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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