***Soupçon de polygamie : Eric Besson rappelle que la procédure de déchéance prendra du temps
Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a estimé dimanche que la procédure de déchéance de sa nationalité française pour polygamie et fraude du conjoint de la femme verbalisée parce qu'elle portait un niqab au volant pourrait prendre du temps. "Il y aura d'abord enquête, puis éventuellement décision de justice, et ensuite seulement éventuellement déchéance" a déclaré M. Besson lors d'un débat organisé par TV5 Monde/RFI/Le Monde, admettant que la polygamie serait "probablement" difficile à prouver, tout en reconnaissant que la justice doit être saisie.
"Les étrangers qui demandent à accéder à la nationalité française doivent se préparer à l'idée qu'ils devront plus que jamais respecter l'équilibre des droits et devoirs de la République française", a-t-il dit, précisant : "l'année dernière, nous avons accordé la nationalité française à cent huit mille personnes, la France accorde généreusement la nationalité française mais nous devons renforcer l'aspect respect des obligations." "Je ne dis pas que le voile intégral est le sujet le plus important pour les Français, mais c'est une question de principe qui touche au 'vivre-ensemble'", a-t-il déclaré. "Quand bien même certaines femmes seraient volontaires [pour porter ce voile], ça existe, d'autres seraient soumises, on le sait, et c'est stigmatisant pour les autres", a t-il poursuivi.
"Pourquoi cela pose un problème fondamental ? Parce que ça voudrait dire que celles qui ne le portent pas sont, entre guillemets, moins respectueuses de la religion, moins respectueuses de leur mari ou de leur frère et que ce sont – parlons crûment – des femmes de petite vertu, c'est ça la dérive qui est inacceptable et à laquelle nous devons mettre fin", a ajouté M. Besson. A propos de l'application concrète de la mesure, "il ne s'agirait pas de demander à la femme de se dévoiler – ce qui pourrait être très complexe et vécu comme insultant – mais de lui demander sa pièce d'identité et de la verbaliser". "Après le vote de la loi, il faudrait qu'il y ait un délai, quelques mois de dialogue et d'explication et ensuite verbalisation", a-t-il déclaré.
LE MONDE
26.04.10
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