***Joly:"La France m’a épanouie"
Probable candidate d’Europe Ecologie en 2012, l’eurodéputée se confie pour la première fois, et dévoile ses ambitions au JDD. Extraits.
A chaque tournant de sa vie, Eva Joly change de lunettes. Dans un an, elle aura remisé ses petites lunettes rouges, vintage 2007, pour des montures à écaille. A ce moment, elle sortira son roman policier… et se lancera peut-être dans la campagne présidentielle. Probable candidate d’Europe Ecologie en 2012, soutenue par Dany Cohn-Bendit, l’ex-juge devenue eurodéputée se confie sur ses ambitions, son âge, ses combats, le FMI… et son amour de la France.
Que devez-vous à la France?
Quand je suis arrivée, j’avais à peine 20 ans. Je dois à la France mon épanouissement et la compréhension que ce ne sont pas les autres qui posent les limites mais vous-même. En France, les règles de la vie en commun sont explicites. Ici, on sait bien que pour devenir ingénieur et réussir un grand concours, il faut que votre maman s’en occupe dès que vous avez 2 ans. En Norvège, avec la culture de l’égalitarisme, c’est plus implicite, donc plus difficile. Je dois à la France de savoir me comporter dans toutes sortes de situations.
Avez-vous envie d’être candidate à la présidentielle de 2012?
Je ne me réveille pas tous les matins en me disant "je veux être candidate". Aujourd’hui, on construit Europe Ecologie. Il y a une attente autour de nous, je me sens investie de cette attente. Si une majorité d’adhérents d’Europe Ecologie souhaite que je porte nos couleurs en 2012, j’accepterai d’y aller. C’est un combat terrible, mais c’est aussi une opportunité, il faut saisir les défis quand ils se présentent.
Vous êtes norvégienne et française, un handicap pour 2012?
C’est une force. Nous sommes nombreux en France à avoir des origines d’ailleurs. C’est la meilleure réponse au débat sur l’identité nationale. J’ai entendu parfois: "Quand je pense que tu as le droit de nous juger!" Est-ce que, pour être vraiment français, il faut avoir quatre grands-parents français? En ce qui me concerne, j’ai eu la chance d’être accueillie en France, il y a quarante-six ans J’ai eu la chance de servir le "peuple français" comme magistrate, je le sers aujourd’hui encore comme députée. Cela ne devrait-il pas suffire?
par Cécile Amar
Le Journal du Dimanche
Samedi 12 Juin 2010
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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