lundi, juin 14, 2010

*Facebook responsable, mais pas coupable...*

***SHERYL SANDBERG EST DIRECTRICE DES OPÉRATIONS DE FACEBOOK.

Quand les premières voitures à vapeur ont fait leur apparition, au milieu du XIX e siècle, la Grande-Bretagne instaura une loi stipulant qu'elles devaient être conduites par au moins trois personnes, l'une d'elles devant précéder le véhicule, à pied, en agitant un drapeau rouge. Ce n'est qu'en 1896 que les véhicules y ont enfin été autorisés à circuler sans ces restrictions.
La réponse initiale à une technologie nouvelle doit souvent s'adapter, au fil du temps, à l'utilisation qui en est faite. C'était vrai sur les routes britanniques du XIX e siècle, et cela reste vrai aujourd'hui sur Internet. La réglementation sur la production locale de contenu devient anachronique à l'heure du partage en ligne. Les lois sur les droits d'auteur doivent aussi être mises à jour.

Pour Facebook, l'approche adéquate en matière de confidentialité doit tenir compte de la façon dont les consommateurs utilisent les réseaux sociaux, et de ce qu'ils attendent d’eux.

De nombreuses sociétés sur Internet doivent gérer les questions relatives à la protection de la vie privée, ce qui peut s'avérer particulièrement délicat pour celles dont la raison d'être est le partage d'informations. Dernièrement, Facebook a été critiqué pour son attitude jugée cavalière envers les données privées de ses utilisateurs, accusé de ne pas être suffisamment clair sur la manière dont fonctionnent ses options de confidentialité. Nous plaidons non coupable à la première accusation et coupable, jusqu'à présent, à la seconde.

La confidentialité a toujours été au centre des préoccupations de Facebook. Depuis le jour où Mark Zuckerberg a lancé ce service depuis sa chambre de cité universitaire jusqu'aujourd'hui, la protection de la vie privée a toujours été au coeur du service que nous offrons. Dans les premiers temps, Facebook consistait en quelques pages statiques sur lesquelles on ne pouvait partager que quelques informations et une seule photo. Au cours des six dernières années, nous avons considérablement amélioré ce service. Parallèlement à ces modifications, nous avons offert des options de confidentialité de plus en plus précises, non pas parce que nous étions désinvoltes sur ces questions, mais, au contraire, parce que nous prenons la protection de la vie privée très au sérieux. Mais, pour un grand nombre de nos utilisateurs, ces options sont devenues beaucoup trop complexes.

Nous avons écouté les critiques et effectué des changements. D'abord et avant tout, nous avons mis en place un contrôle simple grâce auquel il est facile de partager ses informations sur Facebook avec ses amis, amis d'amis ou le monde entier, en un seul clic. Dorénavant, tous les nouveaux produits ou fonctions que nous introduirons pour échanger des informations seront contrôlés par ce paramètre.

Nous avons par ailleurs considérablement réduit la quantité d'informations rendues publiques. Nous demandons aux utilisateurs de partager un nombre très restreint d'informations, comme leur nom et leur photo (nécessaires pour retrouver ses amis), mais nous ne demandons plus que la liste d'amis d'un utilisateur ou les pages qu'il aime soient visibles par tous. Pour terminer, nous avons rendu beaucoup plus facile la désactivation des fonctions qui permettent un service personnalisé aux utilisateurs de Facebook qui consultent d'autres sites.
Après quelques incidents de parcours, nous pensons avoir maintenant trouvé la bonne formule et nous n'aurons plus à opérer de changements avant longtemps. Nous voulons que nos options de confidentialité soient simples et faciles à utiliser, et que nos utilisateurs en aient un contrôle absolu.

Ce qui ne changera pas, c'est que : les annonceurs peuvent, par exemple, cibler une publicité pour des clubs de golf en visant les utilisateurs qui ont mentionné le golf parmi leurs centres d'intérêt, dans leur profil. Cela rend la publicité plus ciblée et plus utile pour les usagers. Mais nous faisons le ciblage nous-mêmes et ne transmettons pas, au cours de ce processus, d'informations sur les particuliers aux annonceurs. Tout comme un véhicule à moteur dans un monde habitué aux chevaux, la publicité ciblée était il y a un temps considérée comme un changement dramatique ; c'est maintenant un modèle commercial dominant et largement accepté par les consommateurs.

Les Echos
15/06/10

Bien à vous,

Morgane BRAVO

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