THINK TANK UNIONEUROPEENNE EUROPÄISCHEUNION EUROPEANUNION UNIONEUROPEA *EUROPIONEERS By MorganeBRAVO
EUROPIONNERS, 2006 EU HUB!*Pour que l'Europe, en tant qu’acteur mondial, ne soit pas lointaine des européens. *Devise:"In varietate concordia"(latin: Unie dans la diversité).*Unie dans la diversité: l'Union Européenne (UE) se compose de 27 pays européens qui partagent les mêmes valeurs démocratiques et se sont engagés à travailler ensemble pour la paix et la prospérité. Il ne s'agit pas d'un Etat destiné à se substituer aux Etats existants. En fait, c'est une organisation unique en son genre!
lundi, juillet 12, 2010
*François Fillon s'est rendu à la 5éme conférence internationale des dirigeants européens et nord-américains*
François Fillon s'exprime lors de la séance plénière d’ouverture de la 5ème conférence internationale des dirigeants européens et nord-américains «Croatia Summit 2010 : South East Europe Facing Global Challenges» le vendredi 9 juillet 2010.
*Mesdames et Messieurs, c'est un grand honneur pour moi d’être aujourd’hui présent à l’ouverture de ce sommet, et le message que je suis venu vous adresser à Dubrovnik est un message simple, direct : « la France est convaincue que l’avenir des Balkans occidentaux réside dans une appartenance commune à la grande famille européenne ». C’est ce que nous avons réaffirmé solennellement le 2 juin dernier à Sarajevo, tous les pays de l’Europe du Sud-Est ont vocation à adhérer à l’Union Européenne dès qu’ils seront prêts. C’est d’ailleurs ce que nous avions affirmé il y a dix ans à l’occasion du sommet de Zagreb qui avait été organisé sous présidence française et qui affirmait pour la première fois la perspective européenne des Balkans occidentaux. Eh bien, je veux dire qu’aujourd’hui dix ans après, la France n’a pas changé d’avis au contraire, nous sommes plus que jamais à vos côtés sur le chemin qui doit conduire à l’adhésion.
Pourquoi adhérer à l’Union Européenne ? D’abord parce que en le faisant les pays de votre région pourront mieux maîtriser leur propre destin. Devenir membre de l’Union Européenne c’est rejoindre une communauté de nations libres mais de nations soudées. C’est rejoindre un espace de coopération et de solidarité. C’est surmonter ensemble et non plus tout seul les défis de notre temps. Et nous voyons bien chaque jour que pour peser face aux grands blocs, face aux pays émergents qui s’affirment de jour en jour, nous avons besoin du cadre européen. Le cadre européen est un échelon essentiel. Essentiel en termes de gouvernance économique, de maîtrise des approvisionnements énergétiques, d’environnement, de sécurité ou bien de maintien de la paix. Ensemble nous pourrons œuvrer à une Europe plus forte et à une Europe parée pour des projets communs. Je veux notamment évoquer ceux de l’Union pour la Méditerranée, auxquels la France tient beaucoup, mais aussi la politique de voisinage ou encore le partenariat oriental. Pourquoi adhérer à l’Union Européenne ? Parce que c’est une bonne façon d’accélérer la modernisation de chacun de vos pays. Le processus d’adhésion à l’Union est exigeant. Il est exigeant sur le plan juridique, sur le plan économique, sur le plan social parce que adhérer à l’Union européenne, ce n’est pas seulement adhérer à une Union économique, ce n’est pas seulement adhérer à un grand marché libre. C’est en réalité adhérer à un ensemble politique, économique, social, culturel ; c’est adhérer à un ensemble qui a un héritage historique, une civilisation, des valeurs en partage. Pour tous ceux qui sont candidats à cette adhésion, c’est un choix difficile.
C’est un choix déterminant parce que c’est un choix qui engage sur le long terme des transformations profondes dans tous les domaines et c’est la raison pour laquelle la réussite du processus d’adhésion de la Croatie est si importante. Cette réussite, elle a une valeur d’exemple pour l’ensemble de la région. Aux yeux de tous les pays candidats, l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne va constituer un formidable encouragement pour qu’ils déploient les mêmes efforts que la Croatie. Et elle va les inviter à leur tour à mener les réformes qui sont indispensables à la construction d’Etats modernes. Le moment est maintenant très proche où la Croatie va devenir le 28ème Etat membre de l’Union européenne. La Croatie est entrée dans la dernière ligne droite d’un processus qui a débuté en 2005. alors comme dans une course d’obstacles, il y a encore quelques haies à franchir et quelques réformes à mener à bien, mais si on regarde le chemin parcouru depuis 2005, depuis le dépôt de la candidature croate, on ne peut qu’être admiratif devant les progrès qui ont été accomplis et j’ai eu l’occasion de le dire ce matin à Madame le Premier ministre et à Monsieur le président de la République, ces progrès peuvent légitimement inspirer votre fierté. J’ai indiqué ce matin au président de la République et au Premier ministre que la France attend la Croatie dans l’Union européenne comme la France attendait la Croatie dans l’OTAN qu’elle a rejoint en avril 2009. L’accord bilatéral de partenariat stratégique que nous avons signé ce matin avec Madame KOSOR s’inscrit dans cette perspective et redit la volonté d’accompagnement qui est la nôtre. Les autres Etats de la région ont aussi accompli des progrès et je voudrais leur rendre hommage.
Prochainement la Commission européenne va rendre son avis sur les candidatures présentées par le Monténégro et l’Albanie ; des accords de stabilisation et d’association ont été ratifiés avec ces deux pays ainsi qu’avec l’ancienne République yougoslave de Macédoine. Le processus de ratification vient d’être lancé pour la Serbie et il est en voie d’achèvement pour la Bosnie-Herzégovine. Je veux dire d’ailleurs à ce sujet que je suis convaincu que les dirigeants politiques bosniens sauront adopter dans un esprit d’ouverture les réformes nécessaires à la levée de la tutelle internationale. Enfin, je veux relever les progrès accomplis par le Kosovo et je forme le vœu que la prochaine publication de l’avis consultatif de la Cour internationale de justice facilite l’instauration progressive d’un dialogue entre Belgrade et Pristina. Ce dialogue apaisé, je veux dire que nous le souhaitons tous, nous le souhaitons parce qu’il est indispensable pour renforcer la stabilité des Balkans occidentaux et parce qu’il est absolument nécessaire à la poursuite du rapprochement de la Serbie et du Kosovo avec l’Union européenne.
L’Europe naturellement peut et doit apporter beaucoup à la région. Elle le fait déjà par l’intermédiaire du processus de stabilisation et d’association qui ouvre progressivement l’accès des marchés européens ; elle le fait aussi en facilitant les échanges grâce à la suppression des visas de court séjour. La Serbie, le Monténégro, l’ancienne République yougoslave de Macédoine en bénéficient déjà et cet avantage va s’étendre à la Bosnie-Herzégovine et à l’Albanie dès que les conditions seront remplies. L’ensemble des pays des Balkans peut donc compter sur le plein soutien de la France, mais je veux dire que les perspectives d’adhésion à l’Union européenne seront d’autant plus rapides que vous progresserez sur le chemin de la coopération régionale. Tout comme la naissance de la Communauté économique européenne avait été précédée d’un processus de coopération de fait, entre quelques Etats européens visionnaires, les Balkans doivent désormais agir en faveur de la réconciliation et de l’intégration régionale.
Le rapprochement européen doit servir de catalyseur à une coopération régionale dans tous les domaines. Je pense à la lutte contre le crime organisé et les trafics, au dialogue sur les questions de sécurité, à l’approfondissement des échanges économiques et aux progrès à mener pour la réconciliation entre les peuples. En matière de lutte contre le crime organisé, des efforts ont déjà été accomplis. Les polices de la région travaillent ensemble, les procureurs généraux également. Pour éviter que des criminels n’échappent à la justice en se réfugiant dans le pays voisin, des accords bilatéraux d’exécution de justice ont été conclus, mais il faut aller plus loin et prévoir des procédures d’extradition plus systématiques et plus fluides. Dans cette région qui est traversée par les trafics, le renforcement des contrôles aux frontières est également d’une importance majeure. Il l’est pour chacun des pays concernés ; il l’est aussi pour l’Union européenne dont les frontières passeront bientôt à quelques kilomètres d’ici. La lutte contre la criminalité dans toute la région est une priorité que personne ne doit sous-estimer et je veux vous dire que pour les citoyens de l’Union européenne, c’est un sujet d’une extrême sensibilité.
S’agissant du processus de réconciliation entre les pays de la région, je veux saluer les récents voyages du président de la République et de la Première ministre croate en Bosnie-Herzégovine, ces initiatives ne peuvent qu’aider les communautés de ce pays à bâtir une cohabitation harmonieuse dans le cadre d’institutions efficaces. Nous avons aussi accueilli positivement la signature par Belgrade et Zagreb d’un accord de coopération en matière de défense. Chacun voit bien la portée symbolique de cet accord. Dans le même esprit, nous avons salué l’accord des Premiers ministres de Slovénie et de Croatie grâce auxquels le différend concernant la frontière pourra être soumis à un arbitrage international. Il s’agit d’un accord courageux. J’ai eu l’occasion de dire à l’un et à l’autre qu’en prenant cette responsabilité, ils avaient montré que pour eux, l’intérêt général était placé au-dessus de tout. C’est un accord qui ouvre la voie à un règlement définitif d’une question sensible qui était en suspens depuis près de vingt ans. L’esprit de dialogue, et l’esprit de compromis, a été plus fort que les différends historiques et en cela, l’accord entre la Slovénie et la Croatie est exemplaire de la façon dont les relations entre pays européens doivent se développer. Je disais ce matin à Madame KOSOR qu’il n’y a plus qu’un seul domaine dans lequel il est encore acceptable que nous fassions preuve d’agressivité nationale, c’est celui du football. Pas d’autres !
Evidemment, on ne peut pas parler de réconciliation sans évoquer les procès en cours dans la région. Le jugement des auteurs de crimes de guerre et la question des réfugiés et des déplacés sont des sujets sensibles sur lesquels des progrès significatifs ont été réalisés afin d’assurer que les crimes commis pendant la guerre ne restent pas impunis et que le retour des réfugiés dans leur foyer d’origine soit permis dès que cela sera possible. Trouver par le dialogue, par la diplomatie, par la coopération une solution durable à toutes ces questions permettra de tourner définitivement la page des conflits des années 90 et pour y parvenir, la pleine coopération avec le tribunal international pour l’ex Yougoslavie est évidemment essentielle.
En matière économique, il faut que nous puissions développer les solidarités de fait entre les pays de la région et l’Europe avant même l’adhésion formelle à l’Union européenne. Je remarque qu’au plus fort de la crise financière que nous venons de traverser, l’appartenance de la majorité des banques croates à des maisons mère européennes sur lesquelles elles pouvaient s’appuyer le cas échéant a contribué à la stabilité du système financier croate. Cela vaut aussi dans le domaine de l’énergie. C’est un domaine dans lequel pèsent beaucoup d’incertitudes sur les approvisionnements, la diversification des sources et des routes dans cette matière des approvisionnements est absolument indispensable comme le développement des interconnexions. Des projets comme la liaison Croatie / Hongrie ou encore le gazoduc qui doit relier la Grèce à l’Italie par la côte adriatique sont des projets essentiels pour l’indépendance énergétique de l’Europe, pour la diversification des approvisionnements et nous tenons naturellement beaucoup à participer à la bonne fin de tous ces projets.
Je pense en particulier au terminal qui doit être réalisé sur l’île de Kerk. Ces développements doivent être encouragés. Une intégration régionale réussie dans tous ces domaines facilitera la route des pays du Sud-Est de l’Europe vers l’Union européenne.
De son côté, Mesdames et Messieurs, je voudrais vous dire que l’Union européenne est en train de se réformer et elle est en train de se réformer pour répondre aux défis de la crise économique et financière. En 2007, cette crise systémique, cette crise globale a commencé par la crise des subprimes aux Etats-Unis. Elle s’est poursuivie en 2008 par un risque d’effondrement du système bancaire et depuis le début de cette année, c’est à une crise de confiance touchant la dette souveraine de certains Etats que l’Europe a dû faire face. L’Union européenne, c’est une curieuse aventure qui s’est toujours renforcée au fur et à mesure qu’elle affrontait des difficultés et il n’y a pas à faire preuve de pessimisme ou d’inquiétude comme on a pu à un moment penser que les marchés le faisaient, regardant l’avenir de l’économie européenne La vérité, c’est que régulièrement décriée, très souvent sous-estimée, voire promise à une fin proche, l’Union européenne a toujours su dans l’histoire trouver des réponses pragmatiques aux crises majeures qu’elle a connues et je voudrais même faire remarquer que s’agissant de la crise financière, c’est l’Europe qui a la première trouvé la solidarité et les bonnes réponses à une crise qui n’était pas encore maîtrisée de l’autre côté de l’Atlantique. C’est en effet à l’occasion du sommet extraordinaire de la zone euro puis du Conseil européen des 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’automne 2008 qu’ont été mis en place les dispositifs qui ont permis de stopper la panique bancaire. Cette année, face à des mouvements spéculatifs sur les dettes souveraines, l’Union européenne a encore su innover en arrêtant avec les pays de la zone euro et du FMI un plan de soutien à la Grèce de 110 milliards d’euros. Parallèlement, nous avons su en quelques semaines mettre en place un fonds de stabilisation financière d’un montant total de 500 milliards d’euros, 750 même avec la contribution du Fonds monétaire international. Et je suis toujours frappé de voir que dans mon pays, où le débat politique est assez vif et où il est pratiquement impossible de trouver des consensus entre la majorité et l’opposition, entre la droite et la gauche, les seuls sujets sur lesquels nous avons voté à l’unanimité, ce sont justement les plans de soutien à la stabilisation des économies européennes. A côté de ces mesures d’urgence, nous avons entrepris de réformer notre gouvernance budgétaire et économique Tous les Etats membres de l’Union européenne sont désormais engagés dans un processus d’assainissement budgétaire .
L’évolution de la dette va désormais faire l’objet d’une surveillance beaucoup plus stricte que par le passé. La surveillance budgétaire va être complétée par un contrôle des évolutions de compétitivité et des déficits externes des Etats membres. Et nous allons mettre en place des sanctions plus efficaces et plus crédibles à l’égard de ceux qui ne respecteraient pas leurs engagements car nous avons pu mesurer à quel point il était trop dangereux de laisser se creuser des écarts de compétitivité à l’intérieur de l’Union européenne et singulièrement à l’intérieur de la zone euro. Au sein du Conseil européen, nous allons mettre en place un gouvernement économique européen grâce à un accord entre la France et l’Allemagne notamment. Ce gouvernement économique surveillera l’effort collectif en faveur de la croissance et de l’emploi, un effort absolument indispensable en temps d’assainissement budgétaire. Il surveillera aussi la contribution des politiques européennes communes à la croissance et dès le mois de septembre prochain, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement vont débattre des relations entre l’Union européenne et ses grands partenaires stratégiques. Ils évoqueront la politique commerciale européenne ; ils évoqueront en décembre les grandes orientations pour l’innovation et la recherche. Et puis en février, ce sera le tour des priorités de la politique européenne en matière d’énergie. Par ailleurs, le Conseil européen travaille à ce que les erreurs du passé ne se reproduisent pas, notamment en veillant très étroitement à la mise en œuvre de mesures de régulation et de supervision financière. L’engagement de l’Union européenne sur ce plan se traduit sur le plan international depuis novembre 2008. C’est l’Europe qui est à l’origine des sommets réguliers du G20.
C’est l’Europe qui a installé la régulation financière au cœur des priorités abordées et il y a moins de quinze jours, c’est encore l’Europe qui a donné la preuve de cet engagement à Toronto quand l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France ont obtenu ensemble du G20 qu’ils reconnaissent comme légitime la possibilité de taxer les banques pour mettre en place un dispositif de sécurisation en cas de nouvelle crise et qui ont posé les premiers jalons d’une taxe sur les transactions financières. La future présidence française du G20 s’engage à poursuivre ce travail en faveur de la régulation financière, en faveur de la coordination des stratégies de sortie de crise et en faveur de la réforme du système monétaire international et de la gouvernance mondiale. Nous ne pouvons pas être soumis à des variations monétaires qui n’ont aucun rapport avec les réalités économiques de nos territoires. C’est un handicap pour les exportations de nos pays ; c’est une source d’incertitude pour les investisseurs économiques. C’est donc un frein à la croissance.
La tourmente que nous venons de traverser conduit l’Union européenne à avoir pour l’avenir une triple exigence : une exigence de solidarité fidèle à celle qui nous a animée lorsque nous avons secouru nos partenaires en difficulté et en particulier la Grèce ; une exigence de responsabilité en ayant à cœur de renforcer la gouvernance économique de l’Europe et de recadrer les finances de ses Etats membres ; et enfin, une exigence d’action en faveur de la croissance, en faveur de l’emploi et en faveur des investissements d’avenir. Ces trois exigences, nous pourrions dire qu’elles composent aussi la feuille de route de tous les pays de la région des Balkans. Je veux redire une nouvelle fois notre conviction partagée par l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne que l’avenir des Balkans est en Europe. La France en est convaincue et je veux vous dire qu’elle aidera tous ceux qui progressent dans cette voie. Dans ce cheminement, nous savons que nous pouvons compter sur des femmes et des hommes d’Etat qui sont conscients de l’ampleur des efforts de modernisation qui restent à accomplir. Nous savons aussi que bientôt, tous ensemble, nous allons pouvoir écrire une nouvelle page de l’histoire de l’Europe.
*François FILLON rencontre Mme Jadranka KOSOR, Présidente du Gouvernement de la République de Croatie* http://bit.ly/b85pjT
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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