***Revue de presse européenne :
La Belgique divisée prend la présidence de l'UE
La Belgique prend ce jeudi la présidence de l'UE pour six mois. Elle est fortement divisée sur le plan politique et gouvernée par intérim, par le Premier ministre Yves Leterne destitué en juin. Mais la presse mise sur la force de l'UE et voit dans la Belgique des régions, telle qu'elle se présente actuellement, un modèle pour l'Europe.
Público - Espagne
Priorité à une politique des régions
La Belgique n'a certes pas encore de gouvernement régulier alors qu'elle commence sa présidence de l'UE, mais c'est justement ce qui pourrait renforcer le régionalisme belge, estime le quotidien de gauche Público, et ce dans toute l'Europe : "La présidence tournante de l'UE est surtout perçue comme une opportunité pour les gouvernements nationaux concernés de porter leur priorité à l'ordre du jour des autres Etats membres. Bien que la Belgique entame la présidence de l'Union européenne avec un gouvernement de transition, elle semble ne pas vouloir laisser passer cette chance. … D'un autre côté, cette situation provisoire pourrait obliger le gouvernement belge à employer toutes les énergies pour coordonner le travail des représentants des régions belges qui présideront les différentes commissions du Conseil de l'Union européenne. Si cela devait se produire, la politique liée aux régions jouerait peut-être un rôle de protagoniste au cours des prochains mois sur la scène européenne." (01.07.2010)
Turun sanomat - Finlande
Le gouvernement intérimaire est bien préparé
Le gouvernement intérimaire belge fera du bon travail lors de sa présidence tournante de l'UE, estime le quotidien Turun Sanomat. Ce sera plus difficile lorsqu'un gouvernement normal reprendra la barre : "Dit de manière modérée, la présidence belge qui commence aujourd'hui est un défi. La présidence espagnole pouvait s'appuyer sur un gouvernement fort sur le plan politique, sur des ressources dont on ne peut que rêver en Belgique. Depuis les élections législatives, Yves Leterme dirige le pays par intérim. … La formation d'un nouveau gouvernement n'est pas encore en vue. [Le chef de la nouvelle alliance flamande] De Wever aura du mal à le constituer. L'ampleur des fonctions que représente la présidence de l'UE ne sera toutefois pas sacrifiée par la politique intérieure belge. Le ministère de Leterme dispose d'un programme soigneusement élaboré pour la présidence tournante. La Belgique est un pays bien intégré et ses ministres se sont bien préparés à leur tâche. Le pays dispose peut-être de l'appareil administratif le plus expérimenté de l'ensemble de l'Union. C'est plutôt la nomination d'un nouveau gouvernement reposant vraisemblablement sur des bases fragiles juste après le début de la présidence qui pourrait menacer tout le travail." (01.07.2010)
Ouest France - France
Une présidence avec une note surréaliste
La Belgique secouée par la crise prend la présidence de l'UE le 1er juillet. Le journal régional Ouest France émet des doutes quant à sa réussite : "Au premier abord, la situation peut paraître grotesque. C'est un pays sans gouvernement, la Belgique, plongée dans une profonde crise politique depuis les élections du 13 juin, qui assume, à compter d'aujourd'hui, la présidence tournante de l'Union européenne. Le moment … pouvait difficilement être moins opportun. D'autant que la mise en place du traité de Lisbonne, depuis le début de l'année, a déjà révélé une certaine confusion au sommet des institutions européennes. À l'heure où l'Europe est traversée par mille forces centrifuges et où la Belgique elle-même court le risque de l'éclatement, la présidence belge peut effectivement paraître surréaliste. À moins que son secret ne soit, au contraire, d'incarner l'une des qualités de l'architecture européenne : sa résilience." (01.07.2010)
De Standaard - Belgique
Réveiller les sentiments européens
La Belgique prend la présidence tournante de l'UE en période de crise. Toutefois, l'UE est devenue bien plus puissante que certains l'imaginent, souligne le quotidien De Standaard : "Le grand drame en Europe c'est simplement que dans de nombreux pays, il est tabou de le dire à haute voix. Les politiques savent très bien et trop souvent faire preuve d'hypocrisie. Ils promettent à leurs électeurs qu'ils ne concéderont pas un seul millimètre de leur souveraineté de décision au rouleau compresseur qu'est l'Europe. Parallèlement toutefois, les électeurs se rendent bien compte que le pouvoir de l'UE prend de plus en plus d'ampleur. Le discours populiste et éhonté de certains politiques européens ces derniers mois a fait beaucoup de tort à l'Europe. … L'Europe est positive pour eux. C'est le message que les politiques européens devraient faire passer. C'est seulement de cette manière qu'un sentiment que Valéry Giscard d'Estaing nommait 'affectio societatis', l'amour de l'Europe, peut voir le jour. … Une telle attitude demande de la part de nombreux politiques un revirement complet. Et pourquoi devraient-ils le faire ? Parce que des citoyens informés correctement réagissent de manière plus décontractée aux signaux populistes et antidémocratiques." (01.07.2010)
Eurotopics
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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