vendredi, octobre 01, 2010

*Le long chemin vers l'unité allemande...*

***La Presse européenne : 

L'Allemagne commémorera dimanche le 20e anniversaire  de la réunification. Le processus d'unification entre l'Est et l'Ouest a déçu beaucoup de monde, écrit la presse, qui critique la sous-représentation des Allemands de l'Est dans l'élite du pays. 


Pražský deník - République tchèque
Faire la fête malgré les aversions 
Lorsque les Allemands se sont réunifiés il y a 20 ans, ils ne se doutaient pas qu'ils étaient à ce point différents, constate le quotidien libéral Pražský deník : "Ils s'en sont rendus compte au fur et à mesure que leur aversion mutuelle grandissait. Les Allemands de l'Ouest paraissaient arrogants et orgueilleux aux yeux des Allemands de l'Est. Ceux de l'Ouest quant à eux reprochaient aux Allemands de l'Est d'être paresseux et se plaignaient de devoir payer pour la réunification par la stagnation de leur niveau de vie. La nationalité et la langue qu'ils ont en commun n'ont pas pu effacer leurs différentes expériences de la vie faites dans des systèmes de société différents. Mais l'aspect positif de la réunification prédomine néanmoins, et c'est ainsi que les Allemands la célèbrent. D'autant qu'il n'existait pour l'unification des peuples séparés artificiellement aucun plan B." (01.10.2010) 


The Guardian - Royaume-Uni

Les Allemands de l'Est sont sous-représentés 
D'après une étude de l'université de Bielefeld, les Allemands de l'Est ne représentent que cinq pour cent de l'élite politique, économique, scientifique et médiatique, alors qu'ils constituent 20 pour cent de la population. On peut attribuer cette situation à l'incertitude éprouvée par les Allemands de l'Est depuis le tournant démocratique, écrit l'Allemande de l'Est Sabine Rennefanz dans le quotidien de centre-gauche The Guardian : "Aucune des 30 premières entreprises allemandes cotées en bourse ne dispose d'un chef est-allemand. 95 pour cent des professeurs de sociologie ou de politologie viennent de l'Ouest, même dans des universités est-allemandes telles que celles de Leipzig ou de Dresde. Le même constat vaut pour les médias. Les rédacteurs en chef des grands journaux viennent tous de l'Ouest. … Nous en sommes peut-être nous-mêmes partiellement responsables. Nous sommes nombreux à avoir omis d'assumer notre responsabilité après avoir connu l'effondrement d'une société. Il existe cependant un sentiment croissant de confiance en soi parmi les Allemands de l'Est, notamment auprès de la jeune génération. Celle-ci est en mesure de faire la paix avec le passé, sans se montrer nostalgique." (01.10.2010) 

Il Sole 24 Ore - Italie
De l'unité allemande à l'unité européenne 
La réunification allemande fait partie d'un processus historique difficile que l'Allemagne ne veut pas revivre au niveau européen, estime le journal économique Il Sole 24 Ore : "Tandis que la chute du mur était en soi l'antithèse de l'élévation d'un monument, le processus d'unification s'est avéré être la négation de l'ouverture des frontières. … La réunification, avec le flux unilatéral de moyens financiers de l'Ouest vers l'Est, a créé des inégalités dans la société allemande. Ces inégalités se sont accrues davantage avec le courant migratoire de l'Est vers l'Ouest. … La répartition asymétrique des victimes au sein de la zone euro [pendant la crise de l'euro] a suscité chez les Allemands une aversion pour leur rôle de 'trésorier officiel'. … Aussi bien l'unité allemande qu'européenne font partie du même processus historique. Aujourd'hui, alors que l'Allemagne a été réunifiée, le sort de l'unité européenne reste incertain." (01.10.2010) 

Sme - Slovaquie
Seuls les nostalgiques boivent du coca de l'Est 
Tous les Allemands n'ont pas le sentiment d'avoir profité de la réunification il y a 20 ans, constate le quotidien libéral Sme : "40 pour cent seulement de la génération adulte à l'Est est satisfaite de la réunification. Un tiers des Allemands de l'Est reconnaît être déçu. La réunification était associée à la vision d'un miracle économique, un rêve qui pour beaucoup ne s'est pas réalisé. Rien que jusqu'à 1991, 2,5 millions de personnes ont perdu leur emploi. Aujourd'hui encore, les Allemands qualifient ouvertement la privatisation de nombreuses entreprises de vol du siècle. Même le Club-Cola de la RDA a disparu et n'est revenu qu'en 1992 sur le marché. Il se qualifiait avec entêtement de 'limonade anti-impérialiste'. Les jeunes, notamment ceux qui sont allés à l'Ouest, se réjouissent du 20e anniversaire de la réunification et sont habitués au goût du Coca-Cola. … Le Club-Cola ne se retrouve plus que sur les tables d'Allemagne de l'Est et réchauffe le cœur des nostalgiques. Qui sait que les droits sur la boisson communiste appartiennent depuis longtemps à une société de l'Ouest, dans la Hesse." (01.10.2010) 

Eurotopics

Bien à vous,
Morgane BRAVO

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire