mardi, novembre 02, 2010

*Paris et Londres : vont renforcer leur coopération dans le domaine des armes nucléaires*

Soumises à une sévère cure d'austérité budgétaire, la France et la Grande-Bretagne vont lancer mardi, lors d'un sommet à Londres, une série de projets militaires communs et d'accords destinés à rapprocher leurs industries de défense en matière de sous-marins, de drones et de missiles, a annoncé l’Elysée.

Le coup de fouet à la coopération militaire franco-britannique que doivent donner Nicolas Sarkozy et David Cameron vise à "regrouper les industries" des deux pays pour "partager les coûts de développement" et à faire émerger des"champions européens" capables d'être"compétitifs vis-à-vis des Etats-Unis", a expliqué la présidence française. Cette"coopération sans précédent" se fera "dans le respect total de l'indépendance" des deux pays, a insisté l'Elysée. Nicolas Sarkozy et David Cameron signeront un traité qui permettra aux deux pays, signataires du traité d'interdiction des essais nucléaires, de simuler à partir de 2014 le fonctionnement de leur arsenal atomique dans un même laboratoire implanté près de Dijon, en Bourgogne. En parallèle, un centre de recherche sera ouvert en Grande-Bretagne, à Aldermaston, aux spécialistes des deux pays. Ce rapprochement intervient douze ans après le sommet de Saint-Malo, où les deux pays s'étaient déjà promis de renforcer leur partenariat militaire. Mais cette volonté est largement restée lettre morte.
En matière de sous-marins, Paris et Londres veulent développer ensemble, à partir de 2011,"des équipements et des technologies pour les sous-marins nucléaires des deux pays", a indiqué l'Elysée. "Cette coopération ne concerne pas la propulsion nucléaire, ni les armes nucléaires, mais tout le reste", a précisé la même source. Les deux pays vont également travailler dès l'an prochain à la conception de la future génération de drones de surveillance"moyenne altitude, longue endurance" (MALE), qui doivent être conçus entre 2015 et 2020, et lancer en 2012 un "programme commun de démonstrateur" destiné à préparer les futurs"drones de combat" susceptibles d'entrer en service en 2030.

UNE "FORCE EXPÉDITIONNAIRE CONJOINTE »

Sur le plan des missiles, la France et la Grande-Bretagne doivent dévoiler mardi un "plan stratégique décennal" destiné, selon l'Elysée, à faire éclore un "maître d'œuvre industriel européen unique". Dès 2011, les deux pays vont ainsi travailler à un nouveau missile anti-navire, au successeur du missile de croisière baptisé Scalp en France et Storm Shadow au Royaume-Uni, et à un projet de missile aérien de courte portée, a ajouté Paris. Hormis ces coopérations industrielles, Paris et Londres vont également renforcer leur coopération opérationnelle. "Chacun conservera son droit de déployer ses forces armées de manière indépendante", a souligné un responsable gouvernemental britannique.
En matière de porte-avions, la décision de Londres de se doter en 2016 d'un futur porte-avions équipé de catapultes, comme le Charles-de-Gaulle français, va permettre à partir de 2020 de déployer une force aéronavale franco-britannique susceptible d'agir à partir des deux bâtiments. Les deux pays signeront par ailleurs en 2011 un contrat unique d'entretien et de maintenance pour leur flotte d'avions de transport militaire A400M et veulent former leurs pilotes ensemble. Ils partageront enfin leurs flottes de ravitailleurs en vol.
La Grande-Bretagne et la France vont d'abord créer une "force expéditionnaire conjointe" de plusieurs milliers d'hommes qui sera mobilisable pour des opérations extérieures bilatérales ou sous drapeaux de l'OTAN, de l'ONU ou de l'Union européenne. Contrairement à la brigade franco-allemande existante, cette force sous commandement unique ne sera pas "permanente"mais constituera un vivier d'unités terrestres, aériennes et maritimes qui s'entraîneront ensemble et doivent participer à ses premiers exercices dès 2011.


Le Monde

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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