vendredi, mars 04, 2011

*UE : Ouvrons notre coeur aux peuples arabes...*


L’Union européenne doit soutenir autant que possible la transition démocratique, a déclaré Enikő Győri, ministre déléguée aux Affaires européennes, dans une interview accordée au site eu2011.hu, alors qu’elle était, le 2 mars, en partance pour la Tunisie en sa qualité de représentante de la présidence hongroise, accompagnée de la commissaire compétente de la Commission européenne. Le but de la visite est d’évaluer la situation humanitaire à la suite des événements en Libye.
« L’Union européenne doit ouvrir son cœur aux peuples arabes avides de liberté », a déclaré Enikő Győri au site eu2011.hu, à la suite de consultations avec les représentants du gouvernement provisoire tunisien à Tunis.

La ministre déléguée se rend actuellement dans ce pays d’Afrique du nord en sa qualité de représentante de la présidence hongroise, accompagnée de Kristalina Georgieva, commissaire européenne chargée de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, afin de mener des négociations directes avec les dirigeants provisoires du pays.

Lors de ces entretiens à Tunis, la ministre déléguée a exprimé, au nom de la présidence tournante de l’Union, sa solidarité avec le peuple tunisien et les autres peuples arabes. Enikő Győri a rappelé que, grâce à l’expérience de la transition démocratique en Europe centrale qu’elle a acquise il y a vingt ans, la Hongrie tient à exprimer toute sa sympathie envers les peuples nord africains avides de liberté. Selon le ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire, le peuple tunisien est animé des mêmes sentiments que les des Hongrois en 1956.

Les soulèvements des peuples en faveur de changements ont entraîné une situation grave dans les pays concernés, mais la ministre déléguée estime que ces crises peuvent également apporter une délivrance, ce que l’Union se doit d’encourager. Au nom de la présidence, elle a également annoncé avoir entrepris l’organisation d’une conférence sur la transition démocratique.

Evaluer la situation humanitaire
Dans l’après-midi du 3 mars, Mme Győri et la commissaire Georgieva ont visité un camp de réfugiés à proximité de la frontière entre la Tunisie et la Libye afin d’évaluer les aspects humanitaires de la situation. Selon les informations dont dispose la présidence, la frontière entre la Tunisie et la Libye a déjà été franchie par près de 80 000 réfugiés et les autorités tunisiennes ont jusqu’à présent accueilli environ mille réfugiés par heure.
Cette vague déferlante de réfugiés est due à la présence en Libye de 1,5 millions de travailleurs immigrés, dont certains tentent de fuir le pays en raison de la guerre civile. La plupart d’entre eux sont d’origine égyptienne mais beaucoup proviennent de la région subsaharienne, du Pakistan et du Bangladesh.
Mme Győri a déclaré au site eu2011.hu que sa visite avait pour objectif de recueillir des témoignages et d’évaluer la nature et l’ampleur de l’aide nécessaire. « Afin d’éviter une catastrophe humanitaire, une assistance à deux niveaux est nécessaire. Aussi bien l’Union européenne que ses Etats membres sont appelés à y contribuer », a ajouté la ministre déléguée.

La présidence hongroise poursuit la coordination
Ces derniers jours, l’Union européenne a pris des mesures ciblées à plusieurs niveaux pour faire face à la situation. Le 2 mars, la Commission a porté le montant de l’aide prévue de 3 millions à 10 millions d’euros afin d’apaiser la situation humanitaire en Libye et dans les pays voisins. Lors de sa visite en Tunisie, Kristalina Giorgieva a annoncé que la Commission comptait tripler le volume des aides : ce sont ainsi 30 millions d’euros au total qui seront accordés à des fins humanitaires.
Mme Győri a affirmé que, tout comme lors de l’évacuation des ressortissants européens de Libye, la présidence hongroise continuerait à assurer la coordination des réponses de l’Union, l’ambassade de Hongrie en Libye représentant officiellement l’Union européenne. La ministre déléguée a ajouté que des concertations étaient continuellement en cours avec le Président du Conseil européen, M. Herman Van Rompuy, qui a convoqué les chefs d’Etat et de gouvernement à une réunion extraordinaire le 11 mars afin de discuter des actions futures.

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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