samedi, avril 30, 2011

*DIPLOMATIE : Bilatérale & Multilatérale...L'Ambassadeur...*France

*L’Ambassadeur*

Ambassadeur : un titre toujours prestigieux, à en juger par l’usage qu’en fait la publicité des fromages ou des chocolats. Mais en réalité un personnage mal connu!

Un « bâton de maréchal » : les ambassadeurs portent en principe ce titre pour la durée de leurs fonctions. Quelques-uns couronnent leur carrière en étant, selon la formule consacrée, « élevés à la dignité d’ambassadeurs de France », ce qui veut dire qu’ils gardent ce titre toute leur vie.

Comment devient-on Ambassadeur?


L’ambassadeur de France dans un pays étranger (ou le représentant permanent auprès d’une organisation internationale) est nommé par le président de la République en Conseil des ministres sur proposition du ministre des Affaires étrangères, c’est-à-dire selon la procédure la plus solennelle. C’est un des " emplois supérieurs à la décision du gouvernement ", qui peut donc, en droit, nommer qui bon lui semble. C’est l’habitude aux États-Unis, où les ambassadeurs changent avec les présidents. En France, le cas est rare. Le choix se porte presque toujours sur des diplomates ayant une bonne pratique de leur métier, autrement dit ayant atteint le grade de ministre plénipotentiaire ou au moins de conseiller de première classe.

Le chef de mission à son poste
L’ambassadeur assume la plénitude des pouvoirs de l’État à son poste. Il est responsable de tout ce qui intéresse la France dans le pays où il se trouve. Le ministère s’efforce de le guider dans l’exercice de cette responsabilité.


Une fois désigné par le Conseil des ministres, le futur ambassadeur doit obtenir l’agrément du pays où il se rend. C’est ensuite seulement que sa nomination sera prononcée et publiée. Arrivé à son poste, il est reçu par le ministre des Affaires étrangères, puis par le chef de l’État, auquel il remet la lettre du président de la République notifiant sa nomination ; c’est cette lettre que l’on appelle " lettres de créance" (toujours au pluriel). Il est alors " accrédité " et jouit des immunités et privilèges garantis par le droit international, qui sont destinés à le mettre à l’abri de toute pression de la part des autorités du pays de séjour.


*La diplomatie multilatérale* 
Relativement récente, la diplomatie multilatérale, c’est-à-dire conduite entre trois États et plus, est devenue primordiale au XXe siècle.

Des conciles aux congrès 

On peut trouver aux négociations multilatérales des précédents aussi lointains que ceux des négociations bilatérales : les souverains envoyaient des ambassadeurs aux conciles dès le XVe siècle. Metternich fut ministre des Affaires étrangères puis chancelier d’Autriche (1821). Il passa sa carrière à défendre l’Europe monarchique de 1815 contre la montée du libéralisme, qui finit par l’emporter en 1848 et le chassa du pouvoir.  

Les célèbres traités de Westphalie concluent en 1648 une conférence qui avait duré cinq ans. Le congrès de Vienne, en 1815, est le premier d’une série qui fera la gloire de Metternich. Mais ce n’est guère avant le milieu du siècle que les États ressentent le besoin de se réunir, en dehors de circonstances politiques exceptionnelles, pour traiter ensemble de questions d’intérêt commun portant sur des domaines nouveaux : par exemple la création de l’Union postale universelle en 1874.


L'expansion du multilatéralisme
Il prend son essor après la Première Guerre mondiale, quand la création de la Société des Nations (SDN) traduit l’espoir qu’une diplomatie publique et collective apportera une paix définitive. Le mouvement s’accélère dans la seconde moitié du siècle. Il répond en effet à une double tendance de notre temps, déjà soulignée : les affaires internationales sont de plus en plus liées entre elles, et elles concernent toujours davantage plusieurs pays, sinon tous. Désormais, devant une situation nouvelle, le réflexe est d’établir un groupe informel des États les plus intéressés à la traiter.


La diplomatie multilatérale en chiffres : la France entretient 17 représentations permanentes auprès d’organisations internationales et 4 délégations auprès d’organismes internationaux.

Le multilatéralisme institutionnel
 Alors que les congrès d’autrefois se séparaient une fois leur mission remplie, le xxe siècle a vu se développer des organisations internationales créées pour durer : l’ONU, l’Union européenne. Les conférences convoquées pour traiter un problème négocient une convention et s’aperçoivent qu’il faudra en suivre l’application. Elles ont tendance à créer pour cela une nouvelle organisation permanente : la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, réunie à Helsinki en 1973, est devenue en 1994 l’organisation du même nom, l’OSCE.


La montée en puissance du multilatéralisme est un trait de notre temps qui ouvre de nouveaux champs d’action à la diplomatie.

Une diplomatie nouvelle    

Les pères de la SDN croyaient qu’une diplomatie conduite " sur la place publique " préserverait mieux la paix que la traditionnelle diplomatie secrète. La diplomatie multilatérale répond dans une certaine mesure à leurs vœux. Les débats de l’ONU sont publics, au risque de se tenir pour la galerie. Mais, en pratique, chacun sait que les séances du Conseil de sécurité sont précédées de pourparlers officieux où la négociation confidentielle reprend ses droits. La diplomatie multilatérale est en réalité plus collective que parlementaire ; les assemblées plénières réunissant toutes les délégations, parfois en public, ne font en général qu’entériner le résultat de tractations en coulisse entre groupes d’États unis par des affinités diverses, où l’ingéniosité des diplomates trouve à s’exercer.


Annuaire des représentations permanentes de la France
Ministère des affaires étrangères et européennes
http://www.diplomatie.gouv.fr  

Bien à vous,

Morgane BRAVO
*Avocat, Etudes & Expérience Diplomatique*

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