dimanche, mai 29, 2011

*Győri: mobiliser les réserves propres de l’Europe*


La crise économique s'explique notamment par l'envolée de la dette publique, mais il peut être remédié à cette situation en créant une économie fondée sur le travail. C'est ce qu'a déclaré, le 26 mai 2011, Enikő Győri, ministre déléguée en charge des affaires européennes auprès du ministère des affaires étrangères, lors de la Conférence mondiale de l'investissement (World Investment Conference) qui se tenait à La Baule (Loire-Atlantique).
A l'issue du deuxième jour de la conférence, la ministre déléguée a dressé un résumé ainsi qu'une évaluation des propositions formulées au sein des sept groupes de travail, lesquelles visent à accroître l'attractivité des investissements en Europe. Dans son discours, Enikő Győri a remercié les organisateurs pour leur invitation, lancée, selon elle, en reconnaissance du travail accompli par la présidence hongroise ainsi que des réformes économiques menées par la Hongrie ces dix derniers mois. Considérées comme « peu orthodoxes », certaines mesures prises par le gouvernement hongrois, telles que les impôts de crise prélevés dans les secteurs les plus rentables ou l'examen de la réforme des retraites, avaient dans un premier temps été accueillies avec perplexité.
Changements en Hongrie
Cependant, les premiers résultats s'en font aujourd'hui sentir: il n'a pas été besoin de faire appel à une aide du FMI et l'opinion que se font les investisseurs du pays s'améliore, ce qu'illustrent les investissements de plusieurs milliards d'euros consentis par Daimler, Audi et General Motors, a fait valoir la ministre déléguée. Ces résultats se reflètent également dans le rapport annuel comparatif présenté le 26 mai, lors de la conférence de La Baule, par le cabinet d'audit et de consulting Ernst & Young. Et Enikő Győri de formuler sur la base de ce rapport, à l'attention des investisseurs participant à la conférence, la recommandation suivante: « Venez en Hongrie vous rendre compte par vous mêmes des changements intervenus ! ».
La ministre déléguée a, à cet égard, insisté sur le fait que la crise économique, qui affecte surtout l'Europe et le monde occidental, était en partie due à des facteurs démographiques: la population européenne diminue et vieillit, l'Union se trouvant ainsi désavantagée par rapport à des pays affichant des indicateurs dynamiques du point de vue de la démographie et de l'emploi. L'immigration ne peut pas constituer la seule solution aux problèmes démographiques de l'Europe; il convient de mobiliser les réserves propres de l'Europe, en permettant aux tsiganes de rattraper leur retard de développement et en poursuivant l'élargissement de l'Union, a souligné Enikő Győri. La ministre déléguée a rappelé que l'adhésion de la Croatie était à portée de main et que l'arrestation de Radko Mladic rapprochait encore un peu plus les Balkans occidentaux de l'intégration.
L'enjeu: la sauvegarde du « rêve européen »
La crise économique s'explique d'abord et surtout, selon Enikő Győri, par l'envolée de la dette publique dans plusieurs Etats membres, notamment la Hongrie. Il convient de remédier à ce problème, l'attractivité de l'Europe et la sauvegarde du « rêve européen » étant en jeu, a-t-elle affirmé. La solution ne peut d'après elle résider, pour l'Europe et pour la Hongrie, que dans la création d'une économie fondée sur le travail. « Il convient de trouver l'équilibre fragile entre la stabilité macroéconomique et la croissance », a déclaré Enikő Győri, en précisant que la Hongrie avait d'emblée préconisé ce remède. C'est sous l'égide de la Hongrie que sont menées les négociations entre les Etats membres et le Parlement européen sur le renforcement de la gouvernance économique ainsi que sur les mesures visant à améliorer la situation des PME et à renforcer le marché unique.
Notre but ne peut tenir à ce que l'Europe ne fournisse que des services: il convient également de préserver chez nous une capacité de production, non pas en érigeant des barrières administratives au mouvement des capitaux, mais bien en créant un environnement économique favorable, a fait valoir la ministre déléguée. Elle a souligné que la priorité absolue était l'augmentation du taux d'occupation, sans quoi la croissance économique n'avait aucun sens. « Nous ne pourrons pas affirmer que la crise économique est derrière nous aussi longtemps que la reprise ne sera pas perceptible pour la population », a indiqué Enikő Győri. Elle a également fait valoir qu'il fallait éviter de tomber dans le piège d'une économie « duale », au sein de laquelle des multinationales prospères cohabitent avec des PME locales qui ne parviennent pas à décoller. Le rôle que jouent à cet égard les PME, qui sont certes moins mobiles, mais plus à même que les multinationales de s'adapter aux circonstances locales, et qui sont par ailleurs le principal employeur en Europe, est capital, a souligné Enikő Győri.
La réponse à la crise: « plus » d'Europe
Le mot d'ordre de la présidence hongroise est « Une Europe forte », car nous avons d'emblée soutenu que la crise ne peut trouver une réponse que dans "plus" d'Europe, et non pas « moins » d'Europe, même si - ou plutôt parce que - l'idée européenne est moins populaire en temps en crise, a déclaré Enikő Győri, en conclusion du discours qu'elle a tenu à la conférence de La Baule. Dans l'esprit des réflexions formulées au cours de la conférence, elle a recommandé aux décideurs politiques et aux entrepreneurs présents le principe des trois « c »: créativité + coopération + confiance = compétitivité.

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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