lundi, mai 09, 2011

*Les parlements nationaux jouent un rôle crucial dans l’élaboration de la PESC*


L’élaboration de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) menée par l’Union exige, d’une part, des Etats membres patience, compréhension et ouverture au compromis au jour le jour et, d’autre part, coopération des parlements nationaux. C’est ce qu’a déclaré János Martonyi, ministre des affaires étrangères, au Parlement hongrois le 6 mai 2011, lors de la Conférence des présidents des commissions des affaires étrangères des Etats membres.

L’Union européenne se trouve dans une situation transitoire, car sa politique étrangère et de sécurité est en cours de transformation, a expliqué János Martonyi. Il a proposé aux présidents des commissions des affaires étrangères des Etats membres de considérer les événements survenus dans les pays d’Afrique du Nord comme une sorte d’étude de cas et de contribuer, au travers de leur coopération, à l’évolution de la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union.
« Si nous parvenons à intervenir avec succès dans le cours des profonds changements survenant dans la région du Sud de la Méditerranée, alors nous pourrons parler d’une politique étrangère et de sécurité commune, ce qui exige néanmoins des Etats membres patience, compréhension et ouverture au compromis au jour le jour ; je suis d’avis que les parlements nationaux doivent jouer un rôle crucial à cet égard », a déclaré M. Martonyi, en faisant valoir que les gouvernements tiennent toujours compte de l’opinion des parlements nationaux lors de la prise de décisions.

En réponse aux questions des participants, le ministre hongrois des affaires étrangères a souligné que dans de nombreux cas, la présidence hongroise agissait au nom du haut représentant de l’Union pour la politique étrangère et de sécurité. C’est donc Zsolt Németh, ministre délégué aux affaires étrangères, qui représentait récemment Catherine Ashton lors de la réunion du Conseil de coopération UE-Moldavie du 5 mai. Mais il y a également des domaines dans lesquels la présidence tournante assume toute la responsabilité. János Martonyi a cité, à titre d’exemple, les matières d’immigration et d’asile, l’adoption de sanctions et la politique énergétique. « Nous devons par conséquent établir une relation très construite avec le Service européen pour l’action extérieure, processus qui est en cours », a-t-il fait remarquer.
Présidant la réunion, Mihály Balla, président de la commission des affaires étrangères du Parlement hongrois, a affirmé dans son allocution d’ouverture que les différents défis auxquels l’Europe devait faire face faisaient de plus en plus ressortir la nécessité de la politique étrangère et de sécurité commune. « Bien que le Service européen pour l’action extérieure n’en soit qu’un instrument et un bras armé, il est très important que tous les Etats membres soient satisfaits de son fonctionnement et de sa structure », a souligné M. Balla.

Le processus d’élargissement ne peut s’arrêter
M. Martonyi a affirmé que la présidence hongroise avait consacré énormément d’énergie à la clôture des négociations d’adhésion avec la Croatie, tout en rappelant qu’un échec éventuel serait un échec non pas pour la présidence, mais pour l’Union. « Le processus d’élargissement doit avancer, position que nous représenterons également durant la période du prochain trio présidentiel », a-t-il ajouté.

Dans son discours, Mihály Balla a également insisté sur le fait que l’adhésion de la Croatie pouvait donner une impulsion positive à l’ensemble du processus d’élargissement. « Même dans le climat actuel, dominé par la lassitude vis-à-vis processus d’élargissement et par la crise économique, l’adhésion de la Croatie peut avoir des répercussions positives sur la perspective d’adhésion des Etats des Balkans occidentaux et de la Turquie. », a-t-il déclaré.
Le président du Parlement hongrois, László Kövér, a fait valoir dans son discours, que « la coopération régulière avec les parlements des pays des Balkans occidentaux était une priorité pour le Parlement hongrois ainsi que pour la politique étrangère hongroise ». Il a également fait savoir combien le développement des Balkans occidentaux était important du point de vue de l’intégration européenne.

Les dimensions méridionale et orientale ne doivent pas se développer au détriment l’une de l’autre.
Dans le débat sur la politique européenne de voisinage, Zsolt Németh, ministre délégué, a estimé que les événements survenus dans les pays voisins de l’Union au Sud représentaient le plus grand défi pour l’Europe depuis la guerre froide.
« L’efficacité de la réaction de l’Europe aura une incidence forte et durable sur la crédibilité de l’Union au niveau international », a déclaré le ministre délégué. Si l’Europe souhaite vraiment devenir un acteur mondial, elle doit selon lui répondre aux défis et aux exigences de plus en plus pressants qui se posent dans son voisinage immédiat, aussi bien à l’Est qu’au Sud, les conséquences, sur le Partenariat oriental, des évènements qui se déroulent dans le monde arabe étant d’après lui encore imprévisibles. Le ministre délégué a déclaré qu’il fallait éviter que dans le cadre de la politique de voisinage renouvelée de l’Union, le développement des dimensions méridionale et orientale ne se fasse au détriment l’une de l’autre, estimant qu’« il fallait préserver l’unité de la politique de voisinage ». En réponse aux questions des participants, le ministre délégué a indiqué que l’accord en matière de politique de voisinage était beaucoup plus fort que lors du sommet de Prague de 2009, qui avait marqué le début officiel du Partenariat oriental.
Zsolt Németh a souligné qu’un débat approfondi devait être mené, au sein du Conseil, sur la communication de la Commission européenne qui est sur le point d’être présentée. « Tout en respectant les propositions de la Commission européenne et du Service européen pour l’action extérieure, les Etats membres doivent également y apporter une contribution politique considérable, et ce dans l’esprit du traité de Lisbonne », a-t-il affirmé.

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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