dimanche, juin 05, 2011

*Győri: la solidarité n’est pas un signe de faiblesse, mais de force*


La présidence hongroise estime que la coopération avec la société civile est essentielle. C’est ce qu’a déclaré Enikő Győri, ministre déléguée auprès du ministère des affaires étrangères, dans l’allocution qu’elle a prononcée lors de l’ouverture de la Journée des Entreprises Sociales, le 3 juin 2011, à Budapest.

Le principe d’une entreprise sociale consiste à ce qu’une organisation à but non lucratif s’engage dans un projet visant à s’assurer des ressources financières en vue de remplir une mission sociale. La conférence organisée à Budapest par l’organisation internationale à but non lucratif du nom de « Groupe pour la durabilité des organisations de la société civile » (en anglais, NESsT) avait ainsi pour objectif de mettre en lumière le potentiel des entreprises sociales et de faire un bilan des succès et des opportunités de ce secteur en Hongrie. Les participants à la conférence ont également pu visiter l’exposition d’entreprises sociales, et y découvrir les produits et les services offerts par les entreprises sociales hongroises et de la région, Lee Davis, co-fondateur et PDG du NESsT, assistant par ailleurs à la conférence. Depuis les années quatre-vingt-dix, le NESsT propose des solutions pour répondre aux plus grands défis rencontrés par les économies émergentes en matière sociale afin de soutenir des entreprises de ce type et de favoriser leur développement, les solutions proposées visant à améliorer la durabilité financière des organisations à but non lucratif et à accroître les répercussions qu’elles peuvent avoir sur la société.
Voir en chaque difficulté une opportunité
« C’est un grand honneur pour moi que la Hongrie puisse justement organiser la première édition de cette conférence pendant le semestre de la présidence hongroise de l’Union européenne », a affirmé Enikő Győri dans son allocution d’ouverture. La ministre déléguée s’est déclarée satisfaite de ce que la présidence tournante permette de focaliser l’attention sur les entreprises sociales : « Ce semestre, toute l’Europe a le regard tourné vers nous ; et c’est à vous que nous devons la chance d’être parmi les premiers à pouvoir instaurer cette tradition consistant en une rencontre et une exposition à l’intention des professionnels ».
Enikő Győri a rappelé qu’afin de mener à bien leurs activités, les entrepreneurs sociaux renonçaient à une partie de leur bénéfices et relèvaient, jour après jour, d’importants défis dans le domaine social. Ils offrent ainsi aux personnes en situation précaire des opportunités d’emploi, des conditions de vie plus décentes, des services de qualité abordables ainsi qu’une meilleure acceptation au sein de la société, a ajouté la ministre déléguée. « Ils voient en chaque difficulté une opportunité », a déclaré à leur endroit Enikő Győri, faisant l’apologie de leur noble cause. Elle a également fait valoir que des entreprises sociales avaient toujours été en activité en Hongrie, à l’instar de « l’abbaye millénaire de Pannonhalma, qui est un exemple du succès remporté par une entreprise active dans le domaine social ».
Valeurs communes
Renvoyant au slogan de la présidence hongroise – « Une Europe forte avec une dimension humaine » -, Enikő Győri a déclaré qu’une Europe forte supposait une monnaie, des institutions, des politiques et des Etats membres qui soient forts. « Cependant, l’Europe ne peut réellement être forte qu’au travers de ses citoyens, raison pour laquelle la présidence hongroise estime que la coopération avec la société civile est essentielle », a ajouté la ministre déléguée. Les valeurs et les objectifs de la présidence rejoignent ceux des organisations de la société civile, à savoir « vivre dans une Europe qui soit à l’écoute de ses citoyens, qui encourage le travail créateur de richesses et qui considère la solidarité comme une valeur fondamentale ».
L’Union européenne peut, selon Enikő Győri, se définir de bien des manières, même s’il s’agit avant tout d’une communauté de valeurs, « sans laquelle la diversité des Etats membres et des communautés ainsi que des citoyens qui y vivent ne saurait exister ». C’est donc à juste titre que l’entreprenariat social figure au rang des douze priorités de la communication intitulée « Ensemble pour une nouvelle croissance », récemment publiée par la Commission. « La Commission présentera très bientôt une proposition de cadre paneuropéen nous permettant de tirer pleinement profit des opportunités du marché unique, ce qui devrait accroître les possibilités d’aides financières qui peuvent être débloquées en faveur du développement des entreprises sociales », a souligné la ministre déléguée.
L’amélioration de la compétitivité est indispensable afin de sortir l’Europe, tout comme la Hongrie, de la crise, a fait valoir Enikő Győri. « La compétitivité ne peut cependant constituer le seul instrument, la concurrence devant aller de pair avec la coopération et, le cas échéant, avec la compassion », a résumé la ministre déléguée, en soulignant que la solidarité envers les plus faibles était une valeur fondamentale de la civilisation européenne. « La collaboration, la générosité, la solidarité ne sont pas des signes de faiblesse, mais de force, puisant leur source non pas dans l’inertie mais dans la créativité », a souligné la ministre déléguée dans l’allocution qu’elle a prononcée lors de l’ouverture de de la Journée des Entreprises Sociales, à Budapest.

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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