*** Depuis l'annonce de sa candidature, ils se sentent - chiraquiens en tête - tenus de se déterminer.
* QUI n'a pas encore rallié Nicolas Sarkozy ?
* Les uns après les autres, les ministres annoncent leur ralliement au président de l'UMP. Alors que le candidat n'a pas encore été désigné officiellement par le parti majoritaire, une vingtaine de ministres - sur trente et un - ont déjà choisi son camp.Certains par calcul. D'autres par conviction. D'autres enfin parce qu'ils cèdent à la realpolitik.
Les derniers ralliés
La déclaration de candidature du patron de l'UMP, le 29 novembre, a poussé les « néoconvertis » au sarkozysme à sortir du bois. En trois jours, pas moins de quatre ministres ont affirmé ou réaffirmé haut et fort leur proximité avec le ministre-candidat. « Il est de loin le plus concret », s'est exclamé samedi dans Le Figaro le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, qui se définissait jusqu'à présent comme « le dernier juppéiste du gouvernement ». Dans la foulée, Thierry Breton a explicitement exprimé sa faveur : « Mon choix est assez évident », a-t-il dit hier dans La Tribune. Moins explicite, Jean-François Lamour, ministre des Sports et ancien conseiller à l'Élysée, a salué hier sur RTL le « dynamisme » de Sarkozy. Tout en se laissant une porte ouverte : « Maintenant [il reste] à voir s'il y a d'autres candidats avant le 30 décembre... » Quant à Jean-François Copé, après avoir hésité jeudi sur France 2 (voir la vidéo), il a corrigé le tir dimanche sur Europe 1 : « Il y a six mois, j'ai dit très clairement que je soutiendrai le candidat soutenu par ma famille politique. À l'époque, celui qui était en pôle position était Sarkozy, le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est encore lui. »
Ils ont pris de l'avance
Au ministère de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres a affiché sa préférence avant l'été. Tout comme Renaud Dutreil (PME) et Dominique Perben, en quête d'investiture à Reims et Lyon. Philippe Douste-Blazy a profité d'un meeting à Périgueux pour se rapprocher du patron de l'UMP.
Les discrets
Une poignée de ministres évitent soigneusement de répondre directement à la question. Pour l'instant, ils préfèrent échapper à la pression politique et médiatique. Par loyauté envers Dominique de Villepin. Parce qu'ils ne veulent froisser personne. Ou qu'ils ne veulent pas diviser la droite. Tous attendront en fait le 14 janvier, jour du congrès de l'UMP, pour soutenir le « candidat du parti ». Dans cette catégorie figurent : Gérard Larcher (Travail), Catherine Vautrin (Parité), Nelly Olin (Environnement), ou encore le garde des Sceaux, Pascal Clément. Ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau a calé son calendrier sur celui de son ami Jean-Pierre Raffarin.
Le carré des chiraquiens
Ils sont neuf et se définissent eux-mêmes comme des chiraquiens indéfectibles. Henri Cuq (Parlement), Christian Jacob (Fonction publique), Brigitte Girardin (Coopération), Azouz Begag (Égalité des chances), Catherine Colonna (Affaires européennes), François Goulard (Enseignement supérieur), Léon Bertrand (Tourisme), Philippe Bas (Famille) et Hamlaoui Mekachera (Anciens combattants) ont pris l'habitude de dîner ensemble une fois par mois. Pour serrer les rangs. La plupart de ces fidèles historiques attendront que le président de la République fasse connaître son choix. « Nous les chiraquiens, on sera en campagne quand le président se sera exprimé », confirme Henri Cuq. « Il est hors de question que j'assiste au congrès du 14 janvier », confie-t-il au Figaro.
Les indépendants
Ils ont des statuts à part dans le gouvernement et dans le parti. La chiraquienne Michèle Alliot-Marie a choisi de se mettre à son compte. Si elle hésite toujours à se présenter à la présidentielle, MAM est en train de recenser ses forces. Pour mieux tenir tête à Nicolas Sarkozy. Numéro cinq du gouvernement et coprésident du parti radical, Jean-Louis Borloo conserve ses distances avec Nicolas Sarkozy. Fort de son bilan à la tête du ministère de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo veut peser en 2007 pour mieux négocier le moment venu.Enfin, il y a le « cas » François Baroin. Filleul politique de Jacques Chirac, le ministre de l'Outre-Mer se retrouve dans une situation paradoxale. Conseiller politique de l'UMP, il entretient de « bonnes relations » avec Sarkozy mais refuse de se rallier publiquement et dès à présent. En réalité, François Baroin pourrait être le joker de Chirac et Villepin pour assurer l'intérim de Sarkozy au ministère de l'Intérieur.
CLAIRE BOMMELAER ET BRUNO JEUDY.
Publié le 05 décembre 2006
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