*** Intervention de M. Nicolas SARKOZY
Président de l'Union pour un Mouvement Populaire
** "Discours pour la France qui souffre"
Charleville-Mézières – lundi 18 décembre 2006Merci à Bérangère POLETTI, et Jean-Luc WARSMANNMerci à Benoît HURÉ, Président du Conseil GénéralMerci à François FILLON, Xavier BERTRAND, Catherine VAUTRIN et Renaud DUTREILMerci d’être venus si nombreux.
Merci de cette chaleur que n’expriment bien que ceux qui connaissent la valeur de l’amitié et l'importance de la sincérité, parce que la dureté de la vie leur a enseigné qu'on ne fait jamais rien de grand si on est seul.C’est ici que je voulais être ce soir, dans cette vieille cité gallo-romaine qui a épousé le rêve d’un prince italien, dans ce département des Ardennes où s’est joué tant de fois le sort de la nation et où, dans l’ombre des grands arbres, d’anciennes légendes entretiennent le mystère des vieilles forêts qui ont vu passer les légions de César et les armées de Charles Quint.
C’est à vous que je voulais parler, héritiers d’une destinée courageuse, ingénieuse, tenace, attachée à cette terre sur laquelle fut versée tant de larmes, de sueur et de sang, et dont le travail de l'homme tira de si profondes richesses.Je suis venu ici en Champagne-Ardenne parce que la région a souffert, parce qu’elle souffre encore des restructurations, de la désindustrialisation, des délocalisations. Je ne suis pas venu vous exprimer ma tristesse. Vous n’en avez pas besoin car elle ne sera d'aucun secours pour celui qui a perdu son emploi.Je ne suis pas venu pleurer avec vous car je sais qu'ici les vrais chagrins, on les garde pour soi, discrètement, pudiquement.Je ne suis pas davantage venu vous inviter à la résignation, à la démission, à l'acceptation de la fatalité.Je n'accepterai jamais que l'on dise : les usines c’est fini, l’industrie c’est fini, le plein emploi c'est fini, les Ardennes c'est fini, la France c'est fini.
Je ne le dirai jamais car je ne le croirai jamais
.Je ne suis pas venu vous dire : tout ce que vous avez fait pendant des siècles ne vaut plus rien ! Toute cette culture, tout ce savoir-faire, toute cette tradition industrielle c’est terminé ! Je pense exactement le contraire. C'est une richesse extraordinaire que le savoir-faire et la culture d'un vieux pays qui ne veut pas mourir.Je ne suis pas venu vous dire : partez, allez voir ailleurs, parce que dans l’économie mondialisée il n’y a plus de place pour vous, abandonnez vos maisons, les lieux familiers qui vous ont vus naître, qui ont vu naître vos parents et leurs parents avant eux, les souvenirs de votre enfance, oubliez vos forêts, vos étangs, vos rivières, vos champs, ici c’est le passé, l’avenir est ailleurs, il est dans les grandes villes, il est de l’autre côté de la frontière, il est en Inde, en Chine, en Amérique ! Cela c'est le renoncement et la démission. Moi je veux la volonté et la ténacité. Ici c'est chez vous et je veux que vous puissiez travailler sur votre terre.Je suis venu vous dire : restez, ensemble nous allons faire revivre l’espoir. Ici on a subi tant d’épreuves ! Mais on a toujours su se relever. Vous êtes capables de tant de choses !
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