*** Nicolas Sarkozy, candidat de la droite à la présidentielle.
* Il doit recevoir dimanche le soutien de son parti au cours d’un rendez-vous où toutes les figures et les sensibilités de la droite seront présentes.
C’EST Pierre Charon, l’ami des bons et des mauvais jours, qui résume le mieux l’atmosphère de cette veille de congrès : « Les nappes sont mises, les cartons ont été envoyés, on attend encore quelques réponses, mais Nicolas et la droite sont prêts pour leur mariage. » Après le désamour, puis la réconciliation, scellée le 28 novembre 2004 par l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP, l’union des destins. Et, comme pour un mariage, toute la famille sera là. Sauf son patriarche. En 2004, Jacques Chirac avait envoyé un message aux congressistes, lu à la tribune du Parc des expositions du Bourget par le successeur de Juppé. Dimanche, il sera sûrement présent dans tous les esprits, à commencer par celui de Sarkozy, mais n’adressera aucun signe au candidat à sa succession. Et qu’aurait-il pu lui dire qui ne soit interprété comme l’indice de ses propres intentions ? Les contraintes du calendrier chiraquien pèsent aussi sur son épouse. Cette fois, la « bonne fée » de Sarkozy ne sera pas là, elle non plus. D’où le rôle privilégié confié à Juppé. À l’heure où les premiers orateurs monteront à la tribune de la porte de Versailles, l’ancien premier ministre reviendra du Canada. Il interviendra juste avant Nicolas Sarkozy. La distinction est à la hauteur du sacrifice consenti par le fils préféré du président. Contrairement aux autres figures du clan chiraquien, c’est de son ambition personnelle qu’Alain Juppé a dû se résoudre à faire le deuil, au moins provisoirement. En l’expliquant sur son blog, mercredi, il a montré le coût, mais aussi les limites de son ralliement. Si Chirac a semé l’idée de l’UMP, Juppé en est le père. Et par tempérament autant que par conviction, il n’est pas près de laisser Sarkozy l’oublier.
Probable apparition de Villepin
Jean-Pierre Raffarin, qui a su faire un événement de son engagement dans les troupes sarkozystes, s’exprimera aussi à la tribune, mais en tant qu’ancien premier ministre, comme Édouard Balladur. Nicolas Sarkozy, qui a supervisé lui-même le choix et l’ordre des intervenants, a voulu que toutes les sensibilités de l’UMP se sentent représentées. Michèle Alliot-Marie aura droit au micro, de même que François Fillon, premier dans la hiérarchie des conseillers du chef de l’UMP et coordinateur de son projet pour les législatives. Dominique de Villepin devrait profiter de la succession des brefs discours de la matinée pour faire une apparition Porte de Versailles, mais il ne s’exprimera pas à la tribune. Les amis vedettes de Nicolas Sarkozy ont été conviés, mais ils ne devraient pas être assis au premier rang de l’auditoire. Le candidat tient à ce que l’événement marque avant tout par sa densité politique. Ce congrès doit ouvrir véritablement la campagne. Dès lundi, Sarkozy débutera dans la Manche et l’Ille-et- Vilaine le premier des trois déplacements « thématiques » qu’il a désormais décidé d’accomplir chaque semaine. Il en fera deux en province et un en région parisienne. La journée de lundi sera consacrée aux « atouts de la France ». La deuxième visite permettra au candidat d’exposer ses propositions en matière de travail et de pouvoir d’achat.
Judith Waintraub.
Publié le 12 janvier 2007
Le Figaro
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