samedi, février 24, 2007

Je suis pour le développement durable : Nicolas Sarkozy!

*** Je suis pour le développement durable.
Par Nicolas Sarkozy


** Le développement durable s’est imposé dans le débat politique avec force, parfois avec catastrophisme, souvent avec espoir. Le réchauffement climatique, le recul de la biodiversité, la santé environnementale sont autant de questions qui ne peuvent plus être traitées sous le seul angle technique. Le développement durable est fondamentalement politique puisqu’il exige une vision prospective de notre société. Il faut extraire le développement durable des sphères techniques ou idéologiques pour que cette priorité s’impose à toutes nos politiques.

La conférence internationale de Paris, l’adhésion de presque 600 000 personnes au Pacte de Nicolas HULOT, le quatrième rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’Experts du Changement climatique) concluant à un réchauffement compris entre 2° et 4° celsius, marquent la semaine.

Face à cette réalité, la position du Président des Etats-Unis apparait incompréhensible. Certes, le discours sur l’Etat de l’Union témoigne d’une certaine prise en compte des enjeux climatiques et énergétiques. Son engagement à réduire de 20 % la consommation d’essence aux Etats-Unis d’ici 10 ans est un premier pas. Pour autant, les Etats-Unis, qui représentent 25 % des émissions de gaz à effet de serre pour à peine 5 % de la population, en refusant de ratifier le Protocole de Kyoto fragilisent l’avenir de l’humanité. La première puissance mondiale doit montrer la voie. J’ai bien conscience que ce Protocole de Kyoto manque d’ambition. J’ai bien conscience que donner une valeur à la nature et un coût à la pollution exige une profonde remise en question de nos schémas économiques. Passer de la société du « jetable », du « gaspillage », de la « destruction » à une société du recyclable et de la préservation, est une étape aussi importante que le passage de l’ère agricole à l’ère industrielle. Mais la nature s’effondrera sous nos yeux si nous n’y prenons garde.

Il faudra être extrêmement audacieux et imaginatifs pour diviser par deux dans le monde nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Sans que ce constat nous entraine à la résignation, il faut avoir conscience que sans les Etats-Unis, sans la Chine et l’Inde, répondre au défi climatique est illusoire. Il faudra institutionnaliser le G20 du climat pour que les principaux émetteurs de gaz à effet de serre s’engagent à agir et à rendre des comptes. Dans la lignée de la Conférence de Paris, je crois à la nécessité d’une Organisation mondiale de l’environnement et d’un droit international de l’environnement qui équilibrent la toute puissance de l’OMC. L’Europe doit retrouver une grande ambition et lancer un programme sans précédent de recherche et de développement des énergies d’avenir. A ce jour, nous n’avons pas d’énergie de masse, non polluante, qui puisse remplacer l’essence. Nous ne devons pas condamner les transports car aucune société n’a progressé sans mobilité.

J’ai proposé que le numéro deux du Gouvernement soit le Ministre d’Etat chargé du développement durable. C’est une révolution sans précédent dans notre administration. Je doublerai la fiscalité écologique. C’est également une révolution dans un pays qui a privilégié la taxation du travail. Je baisserai les prix des produits « propres», les logements économes en énergie, les voitures propres ou encore les produits bio, grâce à l’application d’un taux de TVA réduit. C’est aussi une révolution dans une société où l’écologie coûte plus cher que la pollution. L’évolution se fera avec l’adhésion de chacun. Plus qu’une conférence sur la fiscalité écologique, c’est un « Grenelle de l’environnement » qu’il faut réunir dès le Printemps pour donner un visage à cette société de demain.

La France est un grand pays qui a souvent été le pionnier des idées. Il faut garder cette ambition car notre parole est écoutée. La voix de la France compte. Elle sera suivie.

01 février 2007

sarkozy2007

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