*** KUUJJUARAPIK, NUNAVIK - D'ici les prochaines semaines, des scientifiques du monde entier afflueront vers l'Arctique canadien et le Grand Nord québécois pour étudier les changements climatiques.
Le réchauffement planétaire n'est plus une vague hypothèse soulevée par quelques scientifiques. Il se vit désormais au quotidien et de façon beaucoup plus prononcée dans les régions arctiques.
Pour cette raison, les scientifiques du monde entier se tournent vers cet immense laboratoire à ciel ouvert pour tenter de comprendre encore un peu mieux le phénomène et ses innombrables impacts sur les plans local et planétaire.
Ainsi, dès le mois de mars, les profondeurs de l'Arctique seront scrutées à la loupe par des chercheurs d'une cinquantaine de pays dans le cadre de l'Année polaire internationale (API) dont le Canada est l'hôte. Et le Québec ne sera pas en reste.
Extirper les secrets
Au coeur du Grand Nord, deux chercheurs du centre d'études nordiques (CEN) de l'Université Laval tentent depuis des années d'extirper les secrets de la planète blanche.
Leur station principale de recherche, située à Kuujjuarapik sur la côte est de la baie d'Hudson, accueille régulièrement des scientifiques de renom et se prépare à recevoir des équipes européennes dans le cadre de l'API.
C'est dans ces lieux de haut savoir que le Journal a été accueilli lors de son passage dans le Grand Nord.
«De toutes les régions du monde, c'est ici, chez nous, que les conditions arctiques descendent le plus au sud, précise le directeur du CEN Yves Bégin dans la quiétude hivernale de la station. Ça crée des conditions particulières et très intéressantes à observer parce que les changements y sont les plus apparents en milieu terrestre.»
88 stations de collecte de données
Grâce à ses 88 stations réparties partout au Nunavik, le CEN calcule la température de l'air, le rayonnement solaire, les vents, la température du permafrost, l'épaisseur de la neige au sol et les nombreuses incidences du réchauffement climatique sur les écosystèmes.
Le fruit de leurs recherches est également communiqué aux populations autochtones qui tentent, tant bien que mal, de s'adapter à ces profondes mutations.
Jessica Nadeau
Le Journal de Montréal
24/02/2007 08h14
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