mardi, janvier 08, 2008

*La Pologne veut-elle toujours du bouclier antimissile ?*



***Dans un entretien accordé à la version polonaise de Newsweek, le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est prononcé contre toute décision hâtive concernant le projet américain de bouclier antimissile dans son pays. Radoslaw Sikorski, ministre polonais des Affaires étrangères, a également indiqué dernièrement qu'aucune décision n'avait été adoptée. Ce projet est-il compromis ?

Extraits des publications suivantes:
France - International Herald Tribune, Allemagne - Süddeutsche Zeitung, Slovaquie - Sme

France - International Herald Tribune
"L'approche du nouveau gouvernement de coalition de centre-droit dirigé par le Premier ministre Donald Tusk en ce qui concerne le système de bouclier antimissile reflète une stratégie de négociations différentes de celle du gouvernement nationaliste-conservateur dirigé par Jaroslaw Kaczynski. Kaczynski, qui était beaucoup plus pro-américain, avait, selon les officiels polonais, accepté le principe de l'installation de plusieurs intercepteurs sur le territoire polonais sans étudier en détails la question des coûts, de la maintenance et celle des risques pour la sécurité de la Pologne", note Judy Dempsey. "L'OTAN pourrait aussi être appelée à intervenir. Les diplomates de l'Alliance ont affirmé que la Pologne insisterait sur le rôle de garant de l'OTAN dans l'hypothèse où le système de bouclier antimissile viendrait à intégrer le système de défense antibalistique de l'alliance. Cela signifie que si la Pologne était menacée ou attaquée, l'OTAN serait obligée de venir à son secours." (06.01.2008)

Allemagne - Süddeutsche Zeitung
Le Premier ministre polonais Donald Tusk souhaite associer la Russie aux discussions sur le bouclier antimissile. Selon le quotidien, il s'agit d'une position raisonnable que son prédécesseur "Jaroslaw Kaczynski avait rejetée avec fermeté en invoquant la souveraineté de la Pologne. Donald Tusk n'a aucune raison de se hâter [pour accepter le projet américain], d'autant plus que le gouvernement Bush quittera ses fonctions à la fin de l'année. Par conséquent, Tusk ne rendra pas sa décision avant l'année prochaine. Le ministre des Affaires étrangères Radek Sikorski a fait preuve de franchise en évoquant les motifs politiques d'une telle manoeuvre : certes, le bouclier antimissile protégerait les Etats-Unis, mais la Pologne deviendrait une cible potentielle. Par ailleurs, la Pologne n'a pas reçu de menaces de la part de l'Iran. (...) Enfin, le Premier ministre dispose d'un autre argument pour repousser l'application du projet : l'écrasante majorité des Polonais y est opposée, tout comme elle désapprouve résolument l'engagement polonais en Irak." (08.01.2008)

Slovaquie - Sme
Peter Schutz cherche à savoir si les déclarations du Premier ministre Donald Tusk visent à le renforcer dans les négociations en cours ou bien s'il s'agit d'une nouvelle orientation de la politique étrangère polonaise. "Cette nouvelle ligne de conduite ne complique pas uniquement la vie aux Tchèques qui placent leurs espoirs dans ce projet mais compromet également la sécurité de toute la région. Peu importe que l'Iran cherche ou non à se doter de missiles : en cette période de 'poutinisation' à grande échelle de la Russie, alors que l'OTAN est incapable d'afficher une quelconque unité et que l'UE reste une force militaire négligeable, la question ne porte pas sur une dizaine de missiles déployés en Pologne mais sur la présence physique des Etats-Unis dans cette région." (08.01.2008)

Eurotopics

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