THINK TANK UNIONEUROPEENNE EUROPÄISCHEUNION EUROPEANUNION UNIONEUROPEA *EUROPIONEERS By MorganeBRAVO
EUROPIONNERS, 2006 EU HUB!*Pour que l'Europe, en tant qu’acteur mondial, ne soit pas lointaine des européens. *Devise:"In varietate concordia"(latin: Unie dans la diversité).*Unie dans la diversité: l'Union Européenne (UE) se compose de 27 pays européens qui partagent les mêmes valeurs démocratiques et se sont engagés à travailler ensemble pour la paix et la prospérité. Il ne s'agit pas d'un Etat destiné à se substituer aux Etats existants. En fait, c'est une organisation unique en son genre!
jeudi, juin 12, 2008
***Mais pourquoi les Irlandais penchent-ils pour le non ***
***Ils bénéficient de l’Europe et font confiance à leur gouvernement. Pourtant les Irlandais pourraient bien rejeter le traité de Lisbonne, le 12 juin. Un paradoxe dont dépend l’avenir des Vingt-Sept.
Qu’une majorité d’électeurs ne veuillent pas faire confiance à ceux-là mêmes qu’ils ont élus pour les gouverner, et sur une question fondamentale pour l’Irlande d’aujourd’hui et de demain, voilà qui en dit long sur l’état de la démocratie irlandaise.
Les Irlandais semblent au contraire prêts à faire confiance à une coalition hétéroclite, regroupant le Sinn Féin, des catholiques ultraconservateurs, des militants d’extrême gauche et un homme riche lié aux néoconservateurs va-t-en-guerre américains, qui vit dans une demeure somptueuse [Declan Ganley, le financier de la campagne pour le non, voir CI n° 902, du 14 février 2008]. Cela en dit long sur l’état de notre vie politique et la nature de l’électorat, alors que l’Irlande est plus prospère que jamais.
Les politiques devraient se demander pourquoi ils ont si peu d’influence réelle sur une question si importante. Les électeurs, eux, devraient s’interroger sur leur incapacité (ou leur réticence) à s’informer sur une question politique d’une telle importance. Certes, le citoyen irlandais peut trouver injuste de devoir se prononcer sur l’avenir de l’Europe, alors que les autres pays n’organisent pas de référendums, mais il n’a aucune excuse pour ne pas s’informer des enjeux.
Que la principale raison de voter non invoquée par les personnes sondées par The Irish Times [publié le 6 juin, ce sondage donne le non à 35 %, contre 30 % pour le oui et 35 % d’indécis] soit le fait qu’elles ne savent pas sur quoi elles votent ni quel est l’enjeu invite à réfléchir. Ceux qui ont fait campagne pour le oui devraient se demander pourquoi tant d’électeurs sont restés sourds à leur message tout en étant prêts à gober toutes les affirmations, souvent manifestement fausses, colportées par les partisans du non.
Mais, alors même qu’une majorité d’électeurs se prépare à rejeter le traité, elle semble assez satisfaite du gouvernement et de la manière dont il dirige le pays. C’est là l’un des paradoxes de ce sondage, qui montre par ailleurs que le Fianna Fáil serait confortablement réélu pour un nouveau mandat s’il y avait des élections cette semaine. Pourtant, sur une question bien plus importante que de savoir qui va siéger autour de la table du Conseil des ministres, les électeurs ignorent joyeusement le gouvernement comme l’opposition et préfèrent accorder leur confiance à des fantaisistes de tout poil.
Il semble que, lorsqu’il s’agit d’élire des représentants, l’électorat choisit des coursiers qui s’acquittent de tâches modestes. Les députés jouissent d’une grande popularité, mais elle ne se traduit pas par du respect. Dès qu’il s’agit de questions politiques sérieuses, les électeurs ont bien souvent tendance à dédaigner leurs dirigeants pour leur préférer des personnalités et des mouvements éphémères. Bertie Ahern [Premier ministre de 1997 à mai 2008], le leader de parti le plus brillant depuis Eamon de Valera [l’un des pères de l’indépendance de l’Irlande], a perdu deux référendums, l’un sur l’Europe [en 2001], l’autre sur l’avortement [en 2002]. Ce n’est pas par hasard si, dans les deux référendums manqués des dix dernières années, presque tout l’establishment politique était dans le camp des perdants. Manifestement, les électeurs se méfient des propositions, quelles qu’elles soient, lorsqu’elles ont l’appui de presque tous les partis politiques et des institutions les mieux placées pour être bien informées sur la question.
Ce scepticisme de l’électorat envers l’establishment est louable à certains égards, mais il peut avoir des effets pervers. Si les électeurs refusent de faire confiance à ceux qui connaissent les dossiers et qu’ils se fient à des gens qui bien souvent ne savent pas de quoi ils parlent, ils courent inévitablement à la catastrophe.
Si les électeurs rejettent le traité, ce ne sera pas la fin du monde, mais cela aura des conséquences à long terme, dont on voit mal comment elles pourraient être positives. Une Union européenne en panne n’est pas dans l’intérêt de l’Irlande, et la situation serait encore plus critique si les autres Etats – ou un petit groupe d’entre eux – estimaient qu’ils n’avaient pas d’autre solution que de fonctionner en dehors des structures actuelles sur des questions importantes concernant l’ensemble des pays de l’Union.
Que le traité soit adopté ou rejeté, les responsables politiques vont devoir se poser de sérieuses questions quant à notre démocratie. Les résultats des élections législatives laissent à penser que nous ne sommes pas loin d’être devenus un Etat à parti unique, alors même que, sur les grandes orientations des pouvoirs publics, une forte proportion des électeurs ne font apparemment pas confiance à ceux qui les gouvernent.
The Irish Times
Courrier International
*Photo : Des affiches électorales dans les rues de Dublin
AFP
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