***La presse européenne :
Israël et l'Iran se sont rencontrés pour la première fois depuis 30 ans pour discuter d'une zone dénucléarisée au Proche-Orient. Mais alors que la tenue de cette rencontre les 29 et 30 septembre vient d'être divulguée sur le plan international, Téhéran l'a immédiatement démentie. La disposition au dialogue du régime pourrait être perçue comme une faiblesse dans son propre pays.
Avvenire - Italie
La rencontre et le démenti de celle-ci par Téhéran pourraient être des signes indiquant que la politique de l'Iran à l'égard d'Israël change, estime le quotidien d'orientation catholique Avvenire : "Les Israéliens et les Iraniens ne se parlent plus depuis la révolution islamique de 1979. Il est indéniable qu'il s'agit là d'un tournant entre deux pays : l'Iran d'une part, qui ne reconnaît même pas l'Etat d'Israël, et Israël de l'autre, qui considère l'Iran comme son ennemi majeur. L'événement pourrait signifier que la pression internationale sur Téhéran dans la question du nucléaire, s'avère efficace. Paradoxalement, on peut en outre qualifier 'd'encourageant' le comportement des autorités iraniennes dans cette affaire : démentir la rencontre avec une telle insistance trahit la crainte de montrer des faiblesses, à l'intérieur du pays, sur le front du nucléaire. Des faiblesses difficilement justifiables pour un régime qui insiste pour se montrer dur et inflexible." (23.10.2009)
Süddeutsche Zeitung - Allemagne
La divulgation de la rencontre secrète pourrait effaroucher l'Iran et couler ses dispositions au compromis, redoute le quotidien progressiste de gauche Süddeutsche Zeitung : "La situation est encore bien trop immature pour qu'Israël donne son accord à des négociations sur son arsenal nucléaire, et encore moins à des négociations avec ses voisins arabes. Des questions extrêmement complexes portant sur le contrôle des programmes nucléaires, sur les arsenaux d'armes de destruction massive dans leur ensemble, sur la vérification et l'instauration de la confiance, s'opposent à la vision d'un monde sans armes nucléaires au Proche-Orient. L'Iran doit déclarer vendredi s'il approuve un enrichissement en dehors de ses frontières. Ce serait un progrès sur la voie du contrôle du programme nucléaire iranien. La nouvelle qui vient d'être publiquement divulguée et faisant état d'une rencontre au Caire, il y a un mois environ, pourrait refroidir toute disposition au compromis. C'est bien la raison pour laquelle le goût du sensationnel est dangereux. L'ouverture hésitante de l'Iran ne doit pas être entravée." (23.10.2009)
Der Standard - Autriche
Le président iranien défend une ligne dure à l'égard d'Israël. Le quotidien Der Standard trouve ainsi d'autant plus étonnante la rencontre bilatérale qui a eu lieu au Caire entre des représentants officiels des deux pays : "Naturellement, les officiels israéliens et iraniens se rencontrent régulièrement dans des forums internationaux et généralement, ils font tout pour s'éviter. … Le contexte essentiellement multilatéral permet une approche discrète et les participants - c'est ce qui est également souhaité - font part ensuite de leurs impressions à leurs gouvernements. On a assisté à une sorte de tournant stalinien avec l'arrivée de Mahmoud Ahmadinejad à la tête de l'Iran, et tout s'est compliqué. L'échange de témoins au Caire est ainsi d'autant plus surprenant : un officiel iranien qui s'adresse directement à un officiel israélien fait preuve d'une réelle audace."
(23.10.2009)
Euro/topics
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