samedi, mars 27, 2010

*Conférence de Madrid sur le don et la greffe d'organes*


***La nouvelle directive européenne relative à la greffe d'organes, fondée sur le modèle espagnol et qui devrait être votée en juin, pourrait sauver la vie de 20 000 personnes chaque année dans l'UE, selon les déclarations de la ministre espagnole de la Santé et de la Politique sociale, Trinidad Jiménez, lors de l'inauguration de la Conférence de Madrid sur le don et la greffe d'organes.

La directive européenne relative à la qualité et la sécurité des dons d'organes, lancée principalement à l'initiative des présidences suédoise et espagnole, vise à doubler les dons d'organes et à faire en sorte que toutes les greffes effectuées au sein de l'UE respectent les mêmes critères de qualité et de sécurité.

L'Espagne est, depuis 18 ans, le leader mondial en nombre de dons, avec un taux de 34,4 par million d'habitants en 2009, soit près du double de la moyenne européenne qui se situe à 18,1 par million. Les taux nationaux au sein de l'Union varient de 31 par million au Portugal, 26 en Belgique, 23,2 en France et 21,3 en Italie, jusqu'à 1,1 par million en Bulgarie ou 0,5 en Roumanie.

L'objectif de la conférence de Madrid est, d'après Mme Jiménez, de promouvoir une stratégie de collaboration entre les pays de l'UE afin de réduire ces écarts entre les Vingt-sept.

D'après la ministre, la présidence espagnole soutient entièrement cette directive, dont les démarches se trouvent à un stade déjà très avancé auprès du Conseil et du Parlement européen et qui pourrait être adoptée en première lecture au mois de juin.

Parallèlement à cette directive, un plan d'action établit dix points à mettre en œuvre entre 2009 et 2015, parmi lesquels se trouvent l'échange d'information et de bonnes pratiques entre les pays.

« Si le taux des dons d'organes de l'ensemble de l'UE s'alignait sur ceux des pays aux taux les plus élevés, comme l'Espagne ou le Portugal, ce sont plus de 20 000 vies qui pourraient être sauvées chaque année », a déclaré la ministre.

De même, encourager les dons d'organes de vivant à vivant dans toute l'UE, jusqu'à atteindre les taux des pays scandinaves, du Royaume-Uni ou des Pays-Bas (avec des pourcentages supérieurs à 34 %), permettrait de suspendre les traitements par dialyse pour 2 000 personnes chaque année, a-t-elle assuré.


Collaboration internationale

En 2008, 8 946 dons provenant de personnes décédées et 3 113 dons du vivant ont été enregistrés en Europe, ce qui a permis la réalisation de 27 809 greffes. Seuls 46 % des Européens placés sur liste d'attente ont pu bénéficier de ces interventions. 4 371 d'entre eux sont morts dans l'attente d'un organe.

***La nouvelle directive relative à la greffe d'organes pourrait sauver plus de vingt mille vies par an en Europe.

La ministre a indiqué que la collaboration internationale peut permettre d'atteindre des objectifs prometteurs et a cité l'exemple du travail mené par l'Organisation nationale des transplantations (ONT) en Amérique latine où ont été formés plus de deux cents collaborateurs de tous les pays et où le nombre des dons a augmenté de 20 % ces dernières années.

La conférence de Madrid, organisée en collaboration avec la Commission européenne, l'Organisation mondiale de la santé et la Société internationale de transplantation, réunit sur trois jours les autorités sanitaires ainsi que des experts des cinq continents.

Ont assisté à l'inauguration la ministre portugaise de la Santé, Ana María Teodoro, la secrétaire d'État allemande, Annette Wittmann, et la vice-secrétaire d'État hongroise, Melinda Medgyaszai, entre autres, ainsi que l'Allemand Jo Leinen, président de la Commission sur l'environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire du Parlement européen.

À l'issue de la première journée, centrée sur l'Europe, se tiendra, mercredi et jeudi, la IIIe consultation globale de l'OMS visant à « l'autosuffisance en matière de don d'organes » et à éradiquer le trafic d'organes ainsi que le tourisme de transplantation.

Trinidad Jiménez a enfin rappelé que l'Espagne a introduit dans sa réforme actuelle du Code pénal l'incrimination du délit de commercialisation illicite d'organes.

UE
23-03-2010

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