***Personne ne veut payer pour l'info en ligne, surtout pas les Français.
89% des Français n'acceptent pas de payer pour des contenus sur Internet, et la moitié refuse même que cette gratuité soit financée par la publicité, selon une étude de Gfk. Sur 17 pays, la France est celui qui s'accroche le plus à la gratuité.
Les Français sont 75 % à utiliser internet tous les jours, 54 % à penser qu'internet a un impact positif pour la société, mais 89 % à estimer que les contenus et informations en ligne doivent être gratuits, selon une étude réalisée par Gfk pour le Wall Street Journal dans 17 pays. La moitié des internautes français refuse même que ce soit la publicité qui finance cette gratuité.
La France arrive en dernière position, sur les 17 pays étudiés, pour la propension à payer les informations et contenus sur Internet. En comparaison, les Anglais et les Suédois acceptent à plus de 20% de payer pour des contenus en ligne. Quant aux Américains, ils sont majoritairement enclins (57%) à accepter la publicité pour que les contenus soient gratuits, mais 17% seulement à accepter de payer directement pour ces contenus.
"La France est le pays qui souffre le plus du mythe de la gratuité d'internet", analyse Alexis Helcmanocki, directeur du Pôle Telecom, IT et Consumer Electronics chez GfK. "Là où d'autres pays, USA et Europe du Nord en tête, ont su expliquer à leurs opinions publiques que Internet était un nouvel accès à l'information et aux contenus, mais pas un nouvel écosystème, la France n'a pas su faire passer le message à ses internautes. Devant les échecs des offres payantes, les éditeurs ont massivement basculé sur des modèles gratuits qui restent gravés dans dans l'inconscient collectif français : internet, c'est gratuit !".
Le modèle économique des contenus online reste cependant extrêmement précaire au niveau mondial, puisque seulement 13% des internautes acceptent de payer.
Alexis Helcmanocki voit malgré tout un élément positif dans l'accroissement des achats sur le web, qui semble avoir un effet sur la propension des consommateurs à payer également pour les contenus et les informations. En effet, au niveau mondial, l'étude révèle que les utilisateurs de services à forte valeur ajoutée, souvent transactionnels (e-banking, e-administration, e-services), ou les utilisateurs de services de divertissement (téléchargement de musique, VOD...), sont nettement plus enclins que la moyenne à payer pour les contenus et informations qu'ils vont chercher sur internet.
L'Expansion
19/03/2010
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