vendredi, mai 14, 2010

*L'Europe épargne pour son Avenir...*

***La Presse européenne:

Sous la pression de la crise, l'Espagne et le Portugal ont annoncé jeudi des mesures d'austérité radicales. Parallèlement, la Commission européenne exige plus de contrôle sur les budgets nationaux. Tout cela ne va pas assez loin, regrettent certains commentateurs, d'autres en revanche n'acceptent ni les coupes ni la perte de souveraineté.

La Razón - Espagne
Le plan de rigueur espagnol salué
Le Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero a présenté jeudi devant le Parlement son plan visant à assainir les finances de l'Etat. Dans son éditorial, le quotidien conservateur et critique à l'égard du gouvernement, La Razón, félicite le Premier ministre socialiste pour son courage : "Il serait incongru de ne pas juger positivement les mesures d'austérité que le Premier ministre a présentées hier lors de la session parlementaire la plus importante de la législature. Si hier encore - comme il y a deux ans - nous demandions à Zapatero qu'il se saisisse du bistouri pour assainir les finances publiques gangrenées et garantir la stabilité financière, aujourd'hui il n'est que justice de reconnaître qu'il a relevé le défi et reconnu en partie l'ampleur du sacrifice nécessaire. La dizaine d'initiatives présentées hier… supposent la plus grande coupe budgétaire dans les dépenses sociales qu'ait connu [l'Espagne] depuis le retour de la démocratie."
(14.05.2010)

Blog Aparelho de Estado - Portugal
Le Portugal épargne sans stratégie
Le gouvernement portugais a décidé jeudi d'accentuer sa politique d'austérité et d'augmenter massivement les impôts. Dans son blog Aparelho de Estado hébergé par l'hebdomadaire Expresso, Tiago Mota Saraiva critique cette rupture d'une promesse électorale : "Aucune économie ne peut se maintenir si le gouvernement change toutes les semaines ses priorités et sa politique. Le gouvernement est incapable de développer une stratégie pour le pays. Ce qui est sûr, c'est que dans les semaines à venir le pays devra se serrer encore un peu plus la ceinture. Même si le [Premier ministre] Sócrates a déclaré expressément - en arborant comme d'habitude une expression indignée, car on met ses paroles en doute - que les primes de vacances et de Noël étaient assurées et qu'il n'y aurait pas de nouvelle augmentation d'impôts. Personne ne croit que Bruxelles … ne va pas décider de poursuivre ce jeu de massacre. A présent, la situation révèle durement que la perte de souveraineté des dirigeants nationaux a atteint un nouveau palier avec le traité appelé - ironie du sort - traité de Lisbonne."
(13.05.2010)

Frankfurter Rundschau - Allemagne
Des contrôleurs sans compétences
La Commission européenne demande des règles budgétaires plus strictes pour les pays membres sans pouvoir les contrôler, déplore le quotidien de centre-gauche Frankfurter Rundschau : "Pourra-t-elle contraindre un pays comme l'Espagne à augmenter sa productivité ? Pourra-t-elle inciter Berlin à faire davantage pour sa demande intérieure quand les déséquilibres ne peuvent être réduits que de cette façon ? On ne le sait pas ; car le commissaire Olli Rehn et son chef José Manuel Barroso se sont défilés. Ils ont omis de fixer comment la coordination peut être imposée dans la zone euro. Ils n'ont été concrets que là où la Commission joue déjà un rôle certain. Ils ont déjà esquissé relativement clairement comment contrôler la conformité des plans budgétaires nationaux à la communauté. Mais là aussi, on ignore totalement comment Bruxelles a l'intention de résoudre des problèmes connus sans intervenir dans le droit budgétaire des pays membres. Ce n'est pas un objectif, continue de protester Rehn. Ce serait aussi difficile à faire accepter, comme le montre la rapidité des réflexes défensifs à Berlin et à Paris. Le message de Bruxelles est le suivant : nous voulons pointer du doigt les Etats membres. Sans savoir si cela aura des conséquences." (14.05.2010)

Le Monde - France
La mise sous tutelle dénote un déficit démocratique
La volonté du président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, de faire surveiller les budgets des pays de la zone euro par l'UE, va trop loin pour le quotidien Le Monde : "Cette proposition a immédiatement suscité la gêne des uns ou la colère des autres. C'était inévitable. … Sa proposition ressemble à une mise sous tutelle qui est aux antipodes d'une nécessaire concertation intelligente. En outre, il est pour le moins singulier - pour ne pas dire choquant - d'envisager une régulation budgétaire sans avoir au préalable mis en œuvre une régulation sérieuse et crédible des marchés financiers. Enfin, et c'est l'essentiel, cette initiative témoigne une nouvelle fois du déficit démocratique de l'Europe. Sans doute les peuples européens ne sont-ils pas prêts à accepter une fédération européenne qui est le point d'aboutissement logique de l'aventure collective engagée il y a soixante ans." (14.05.2010)

Eurotopics

Bien à vous,

Morgane BRAVO

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