samedi, janvier 01, 2011

*Mot de bienvenue du Premier ministre Viktor Orbán : Présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne*

« Construire une amitié au-dessus des ruines de la guerre et de la haine, mettre au pas le communisme, réaliser la réunification de l’Europe, créer une nouvelle monnaie universelle, mettre en place un espace économique commun et unique de 500 millions de personnes et de 27 nations, cela était certainement plus difficile que le travail qui nous attend. »
Mais où sont les neiges d’antan? Aux sommets des chefs de gouvernement de l’Union européenne auxquels je représentais mon pays avant 2002, nous étions tous imprégnés d’enthousiasme, d’optimisme, d’un engagement historique à la réunification de l’Europe, fiers d’avoir mené à bien le fait historique de l’introduction de l’euro, remplis du pressentiment de l’approche d’une nouvelle époque triomphale de la civilisation européenne ancestrale.
L’été 2010, quand les portes des salons accueillant les sommets européens se sont rouvertes devant moi, j’ai trouvé derrière elles des profils préoccupés, des fronts ridés, des discours sur un avenir incertain, des hommes d’État et des femmes d’État cherchant secours et se plongeant dans des négociations de crise. Et l’on entendait craquer, en musique de fond, les  jointures de l’euro.
Terminée l’époque de l’optimisme, finie la mission, épuisés les réservoirs d’une grande vocation, les fusées porteuses exécutent un atterrissage forcé.
Ne nous indignons pas de cette tournure injuste et malheureuse du sort. C’est comme cela, le cycle de vie de toute grande civilisation, de toute culture ancestrale, de tout système économique champion. Les hauts et les bas, les missions de haute volée et les crises de marée basse se suivent, puis viennent les années cathartiques, revigorantes et pleines d’assurance de la vision d’une mission nouvelle.
C’est ainsi qu’au dessus des ruines européennes de la seconde Guerre mondiale, la Providence nous a chargés de la mission d’édifier une paix durable en Europe puis, après la chute du communisme, nous avons reçu pour tâche la réunification du continent européen, et puis l'insertion de  l’euro, cette attache d’acier majeure, prometteuse d’être la plus forte de l’Europe.
Après presque deux décennies de marche triomphale, se sont succédés les mouvements tectoniques de la mondialisation conduisant à un partage nouveau du marché mondial. La tâche de l’Union européenne n’est pas compliquée, elle est difficile. Il s’agit de gérer les crises qui semblent se multiplier dans les économies nationales, de consolider l’euro et d’en faire la monnaie la plus fiable du monde au moyen d’une bonne gestion des crises, de renouveler le système économique européen en le rendant compétitif face à ses nouveaux rivaux pleins d’ambition et mus par la faim de la réussite.
Le travail de six mois de la présidence belge rappelle le bon départ d’une compétition de course: les Hongrois doivent à présent combattre pour marquer un avantage et il appartiendra alors aux Polonais de bien courir la dernière ligne droite.
Pour reprendre le langage particulier aux eurocrates, cela veut dire qu’une task force de gestion de crise a été créée sous la présidence belge, la Hongrie devra faire aboutir l’amendement du traité et mettre en place le mécanisme permanent de gestion de crise, faire le rodage du semestre européen, ouvrir les portes qui mènent au plein emploi, à la reconnaissance du travail et de la production puis il appartiendra aux Polonais de créer, par un galop à la hussarde, les instruments, le projet cadre pluriannuel permettant de réaliser ces objectifs.
Et c’est tout. Difficile mais certainement pas impossible. Construire une amitié au-dessus des ruines de la guerre et de la haine, mettre au pas le communisme, réaliser la réunification de l’Europe, créer une nouvelle monnaie universelle, mettre en place un espace économique commun et unique de 500 millions de personnes et de 27 nations, cela était certainement plus difficile que le travail qui nous attend. Pourquoi ne serions-nous donc pas optimistes?

La présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne, au premier semestre de 2011, fera tout ce qui sera en son pouvoir pour que la stratégie Europe 2020 porte ses fruits, déclare le Premier ministre Viktor Orbán dans un entretien exclusif pour le site web du Conseil.

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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