*** Après plusieurs mois de conflits avec Bruxelles sur les quotas d'émission de CO2 dans l'industrie, le gouvernement allemande a cédé. Le ministre de l'environnement, le social-démocrate (SPD) Sigmar Gabriel, a précisé, vendredi 9 février, qu'il acceptait les exigences européennes "pour montrer que nous soutenons le système d'échange européen des certificats". A l'origine, le gouvernement allemand avait prévu de fixer la limite annuelle d'émissions de CO2 à 482 millions de tonnes pour la période allant de 2008 à 2012.
Devant les critiques de Bruxelles, Berlin avait accepté de descendre à 465 millions de tonnes, sans satisfaire la Commission qui exigeait de baisser à 453 millions. Le sujet divisait le gouvernement allemand de grande coalition, qui s'interrogeait sur l'opportunité de déposer une plainte devant la Cour de justice européenne.
Le ministre de l'économie, le chrétien-social bavarois (CSU) Michael Glos, avait dénoncé cette exigence qui mettait selon lui en péril la compétitivité de l'industrie allemande, relayant ainsi les protestations des groupes d'électricité.
Bruxelles a aussi imposé ses vues sur une réglementation concernant les nouvelles centrales de charbon. Berlin réclamait des droits d'émission d'une durée de 14 ans pour inciter les producteurs d'électricité à remplacer des installations anciennes par des nouvelles. Au final, les nouvelles centrales obtiendront des certificats en fonction de leur taille et du combustible utilisé. "Cela va coûter cher aux entreprises et aux citoyens", a critiqué la Fédération allemande de l'industrie (BDI). Berlin a en revanche obtenu gain de cause à Bruxelles sur les émissions de Co2 dans le secteur automobile. Les protestations de Berlin avaient forcé la Commission à assouplir ses critères en matière de pollution automobile.
BERLIN CORRESPONDANCE
Cécile Calla
Article paru dans l'édition du 10.02.07.
Le Monde
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