mercredi, juin 06, 2007

*Les orientations historiques en faveur de l'économie mondiale*


*** Afin de réagir aux problèmes globaux, les membres du sommet doivent mesurer et unir leurs intérêts. Quelles influences ont eu les précédents sommets internationaux sur les problèmes complexes?

Quand les chefs d'Etats et de gouvernements des principales nations se réunissent, comme en ce moment à Heiligendamm, c'est pour discuter en commité restreint des solutions possibles aux problèmes mondiaux. Comme ses prédécesseurs, la présidence du Conseil allemand se trouve face à une difficulté : parvenir à des engagements concrets sur les problèmes abordés. En fait, les grandes puissances poursuivent aussi leurs propres intérêts dans l'ordre économique mondial.

1975 : Conflit d'intérêts à Rambouillet

Dès le premier sommet économique mondial en France, dans le château de Rambouillet en 1975, les premières difficultés apparurent, qui devaient par la suite faire partie de tous les sommets suivants. Un des buts majeurs de ce sommet – auquel participaient les économies les plus puissantes de l'époque : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, la France et l'Italie – était de trouver une solution à la crise monétaire d'alors. Deux ans auparavant, le cours de change fixe, connu sous le nom de Bretton-Woods avec le dollars comme monnaie de référence, venait de s'effondrer.

Pourtant, les six pays présents au sommet ne réussirent pas à se mettre d'accord sur la nature du cours de change qui devait être introduit : fixe ou non. La France se prononca pour, les Etats-Unis opposèrent un non catégorique. Le sommet se conclut sur ce point par un accord sur le plus petit dénominateur commun : La déclaration finale ne contint que quelques phrases dans lesquelles les participants témoignèrent de leur volonté de faire quelque chose contre la crise.

Bonn 1978 : Baisse de la consommation de pétrole

Le sommet à Bonn en 1978 passe pour avoir été un succès. Les partenaires se sont en effet mis d'accord sur des engagements commerciaux, afin de parer aux conséquences économiques de la hausse du prix du pétrole. Les Etats-Unis se sont engagés à réduire leur consommation de pétrole pour au moins atténuer les augmentations de son prix. Depuis 1973, les pays producteurs de pétrole avaient en effet réduit la part de pétrole qu'ils exportaient afin d'atteindre un prix plus élevé.

Si les premiers sommets de 1975 à 1979 étaient essentiellement concentrés sur les questions économiques, une grande variété de thèmes furent abordés lors des suivants. Une des principales raisons de cette évolution fut que les grandes nations industrielles avaient elles-mêmes du mal à s'adapter aux évolutions de l'économie mondiale.

La Guerre froide domine le sommet des années 1980

Au cours des années 1980, les sujets de politique extérieure et de politique de sécurité nationale furent plus souvent à l'ordre du jour des discussions. Il s'agissait surtout des problèmes émergeant du conflit entre le Bloc de l'Est et le Bloc de l'Ouest. En prélude à de telles consultations eu lieu une rencontre extraordinaire en Guadeloupe en 1979 où se rendirent les chefs d'Etats allemands, français, britanniques et américains.

C'est là que fut esquissée la double décision de l'OTAN. Selon cette décision, les Etats-Unis et leurs partenaires proposèrent à l'ex-URSS des négociations en vue de limiter le nombre de fusées de portée moyenne des deux côtés. En cas d'échec de ces négociations, les Etats-Unis devaient stationner plus de fusées en Europe. Les Etats venus s'ajouter au sommet, mais qui n'avaient pas participé à ces discussion, exigèrent d'être plus impliqués à l'avenir dans des négociations concernant la politique de sécurité. L'entrée de l'Union soviétique en Afghanistan a été un autre sujet de politique de sécurité auquel les pays du G7 se consacrèrent.

Les années 1990 : politique environementale et entrée de la Russie

L'accident du réacteur nucléaire ukrainien Tchernobyl en 1986 et les conséquences qui s'en suivirent furent un choc pour le monde entier. C'est suite à cet accident que la politique environementale s'imposa dans les discussions du G7.

Après la chute de l'Union soviétique et du Pacte de Varsovie, la caractéristique du sommet en tant que forum de politique de sécurité se renforca encore. La Russie, qui faisait partie des Supers grands, fut invitée à participer aux dicussions petit à petit. Les grandes puissances occidentales voulaient en effet garantir plus de stabilité dans les anciennes « démocraties populaires » sous influence russe.

Le combat contre la pauvreté et le terrorisme

Dans les années 1990, l'éventail des sujets abordés s'élargit encore. Des problèmes comme le marché de la drogue et le blanchiment d'argent, la protection des forêts tropicales et du climat, la santé, les inégalités mondiales dans l'accès aux technologies et la politique de l'emploi faisaient désormais partie des négociations. Le combat contre les dangers du terrorisme fut également abordé.

Mais les thèmes majeurs, surtout à la fin des années 1990, furent le combat contre la pauvreté et une éventuelle résiliation de la dette des pays en voie de développement. Dès le sommet de Birgmingham en 1998, on attendait l'engagement des pays du G8, mais il n'en fut rien. Un an après à Cologne, ils se mirent d'accord pour baisser la dette des pays les plus pauvres de 70 milliards de dollars.

L'Afrique dans la ligne de mire du G8

Depuis la fin des années 1990, l'Afrique est à nouveau au centre des discussions du sommet du G8. En 2005, les Etats membres du G8 décidèrent à Gleneagles de doubler le montant de l'aide au développement et d'annuler la dette des états les plus pauvres. On se mit d'accord sur une remise de 40 milliards d'euros.

En réalité, l'aide au développement mondiale a baissé en 2006. C'est ce que prouvent les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Daniel Schulz
Eurotopics
Rambouillet 1975: Le premier sommet économique mondial
Photo: Bundesbildstelle