jeudi, juillet 19, 2007

*Tensions entre Londres et Moscou*


*** Le Royaume-Uni a expulsé quatre diplomates russes lundi 16 juillet. Cette expulsion fait suite au refus russe d'extrader Andreï Lougovoï, principal suspect dans le meurtre d'Alexandre Litvinenko, un ex-agent russe assassiné à Londres en novembre dernier.


Allemagne - die tageszeitung
Pour Ralf Sotscheck, l'expulsion des diplomates russes par le Royaume-Uni est une 'diplomatie de façade'. "Gordon Brown et son ministre des Affaires étrangères David Miliband doivent lancer un feu d'artifice d'initiatives au cours des cent premiers jours de leur mandat, pour bien marquer la rupture avec l'ère Blair. Mais l'expulsion des diplomates est un instrument dépassé. Comme l'a laissé entendre la Russie, la solution aurait été d'échanger Andreï Lougovoï contre le dissident russe Boris Berezovski, accusé de blanchiment d'argent, qui souhaite ardemment renverser le gouvernement russe. Les Britanniques refusent, avançant que Boris Berezovski ne bénéficierait pas d'un procès équitable à Moscou. Mais le Royaume-Uni lui réserve-t-il vraiment un procès équitable ? Car après tout, la récente histoire britannique regorge d'erreurs judiciaires."
(18.07.2007)

France - Le Figaro
Pour Pierre Rousselin, "l'évolution est inquiétante. Il ne faudrait pas en exagérer la portée, en se référant constamment à la guerre froide, période très différente d'aujourd'hui. Il ne faudrait pas non plus se voiler la face, comme ce fut le cas lors du dernier sommet à Kennebunkport [le 1er juillet], aux États-Unis, où, entre deux parties de pêche, George W. Bush et Vladimir Poutine ont voulu montrer que leurs relations étaient encore excellentes. (...) La vérité n'est ni dans cet optimisme officiel devenu sans objet ni dans un alarmisme excessif. La Russie n'est plus le partenaire auquel on avait pu rêver. Elle n'est pas, non plus, l'ennemie qu'elle était pendant la guerre froide. Pour éviter qu'elle ne le redevienne, il faudrait remettre notre discours sur la Russie en accord avec la réalité, et, surtout, arrêter toute escalade irrémédiable."
(18.07.2007)

Royaume-Uni - The Daily Telegraph
L'écrivain Alex Goldfrab, qui connaissait personnellement Litvinenko, estime que la façon dont Moscou gère cette affaire s'apparente à de la folie. "Bien qu'ils aient pratiquement été pris avec du sang sur les mains en train de commettre un acte de terrorisme nucléaire dans la capitale d'un de leurs alliés, les Russes ont choisi la confrontation. (...) La découverte, par des enquêteurs britanniques, de polonium 210 comme l'arme du crime a été un incident inattendu dans ce qui aurait été sinon un meurtre parfait. Et le Kremlin reste ferme. A ses yeux, le moindre signe de faiblesse mettrait en péril le pays et son système de pouvoir. (...) Dans ces conditions, le Royaume-Uni doit rester ferme et durcir son discours. Laisser le suspect s'en sortir serait perçu comme une faiblesse qui enhardirait le pseudo-Staline qui succédera à Poutine. Londres ne peut pas agir seul. Une action commune de l'Occident est nécessaire pour avoir un impact."
(18.07.2007)

Autriche - Der Standard
Pour Christoph Prantner, aucun Etat ne devrait tolérer que le crime demeure impuni sur son territoire. "Cela vaut pour le Royaume-Uni et cela aurait également valu pour les Russes si le lieu du crime avait été Moscou et non Londres, et si la victime avait été un dissident du régime britannique. Au Royaume-Uni, les principes de l'Etat de droit et de l'équité judiciaire seront très certainement respectés. C'est moins sûr dans la Russie de Poutine. C'est pourquoi il est grand temps que l'UE cesse d'observer le conflit pour commencer à agir. L'affaire Litvinenko fait partie des cas dans lesquels il n'est plus question d'affaires ou d'intérêts, mais de principes. Même si les Britanniques mettent souvent des bâtons dans les roues de l'UE, ils ont mérité son soutien."
(18.07.2007)

Eurotopics