dimanche, avril 17, 2011

*Orbán : l’Union européenne est dans une situation favorable...*


Les petites mesures menées avec assiduité finissent par apporter un succès – c’est en ces termes que Viktor Orbán a évalué, le 14 avril 2011, à Bruxelles, les trois premiers mois de la présidence. Selon le premier ministre, l’Union « est globalement dans une situation favorable par rapport aux défis à relever ». Cependant, il a qualifié de dramatique la situation dans laquelle se trouve le dossier de l’élargissement.

Les cinq premières minutes de la deuxième partie de la présidence se sont déjà écoulées et ces cinq minutes auront suffi à nous permettre de réaliser trois objectifs importants ; c’est sur cette comparaison footballistique que le premier ministre a débuté la conférence de presse sur l’évaluation de la première partie de la présidence. Un accord à l’unanimité a été conclu au sein du Conseil « Justice et Affaires intérieures » sur la gestion à court terme de la pression migratoire qui est survenue par suite des révoltes arabes. Un consensus sur les conclusions du Conseil sur la Stratégie pour la région du Danube a également été trouvé. Concernant la Stratégie pour l’intégration des Roms, un document-cadre a été élaboré qui « garantit pratiquement » l’adoption de cette stratégie par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de juin, a déclaré Viktor Orbán, résumant ainsi le cours des événements des jours précédents.
Dans son évaluation des événements survenus au cours des trois premiers mois, le chef du gouvernement a avant tout rappelé que la Hongrie ne s’était pas préparée à une présidence qui, « à l’image un festival, ressemblerait à un concours de beauté ou à un défilé de mode ». Elle a, bien au contraire, abordé les questions les plus difficiles et les plus délicates posant actuellement le plus de problèmes à l’Europe et les a intégrées dans le programme de sa présidence. Elle espérait que « les petites mesures systématiques menées avec assiduité et reposant les unes sur les autres finiraient par apporter des progrès, un succès et une reconnaissance du monde extérieur ; je pense que nous avons de bonnes chances d’y parvenir », a souligné Viktor Orbán.
L’Union à toute épreuve
Le premier ministre estime que depuis l’effondrement du communisme, cette année est la plus difficile du point de vue de l’intégration européenne. L’Union a résisté à l'épreuve des transformations dans le monde arabe, aux catastrophes survenues au Japon ainsi qu’aux crises financières à répétition. « L’Union est globalement dans une situation favorable par rapport aux défis à relever », a souligné le premier ministre. Il a indiqué qu’au cours des trois premiers mois, la Hongrie avait organisé 750 réunions de travail au total et seize réunions du Conseil à Bruxelles. Un événement a également été inscrit au Guinness Book des records : alors qu’il n’y avait jamais eu auparavant plus de trois réunions du Conseil en un jour, la présidence hongroise a organisé, le 21 mars, quatre réunions ministérielles simultanées (Conseil « Affaires étrangères », Conseil « Affaires générales », Conseil « Affaires économiques et financières » et Conseil « Affaires énergétiques » extraordinaire). Douze réunions informelles au niveau ministériel ont eu lieu en Hongrie.
Le dossier de la gouvernance économique est sur les rails
Selon Viktor Orbán, le dossier de la gouvernance économique est « sur les rails ». Résumant ainsi les pronostics, le premier ministre a déclaré : « Il n’y a aucun élément indiquant que ce train risquerait de dérailler. Quant à l’heure précise de son arrivée à destination, il y a encore quelque incertitude. Il y a de bonnes chances qu’il arrive encore avant la fin de la présidence hongroise en juin, mais il est possible qu’il n’arrive que quelques semaines plus tard. L’essentiel est cependant que le train de la gouvernance économique composé de six voitures législatives atteindra certainement sa destination ». Il a souligné qu’au niveau du Conseil, un accord avait déjà trouvé concernant les six propositions législatives et a fait valoir que le Parlement européen avait une approche particulièrement constructive vis-à-vis de ces questions. « Etant donné qu’il ne reste plus qu’un nombre limité de pierres d’achoppement, j’estime que les litiges pourrons être aplanis (…)  d’ici la fin de la présidence ».
Lancé pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne, le Semestre européen progresse bien lui aussi, sa première étape en ayant déjà été clôturée. Dans les mois qui viennent, les Etats membres devront notamment présenter, dans les délais impartis, leurs programmes de stabilité ou de convergence ainsi que leurs programmes nationaux de réformes ; la Commission devra pour sa part évaluer ces programmes à l’unanimité d’ici la fin du mois de mai, avant leur validation par le Conseil, ce qui permettra de clôturer le premier Semestre européen. « Le rythme de travail était extrêmement soutenu, mais le succès est déjà à portée de main : les délais sont réalistes car nous avons en effet réalisé une grande partie du travail », a affirmé le premier ministre. Il a ajouté que le Mécanisme européen de stabilité serait également mis sur les rails d’ici la fin de la présidence hongroise.
Le financement de la politique de cohésion : un dossier passionnant
Selon Viktor Orbán, un des dossiers les plus passionnants de la période qui suivra la présidence hongroise sera celui de la politique de cohésion. Il a estimé qu’il serait plus approprié d’engager le débat sur le financement de la politique de cohésion sous la présidence polonaise seulement, car les discussions sur les aspects financiers n’auront, de cette manière, pas compliqué davantage la validation du paquet des six propositions législatives de renforcement de la gouvernance économique. Sous la présidence hongroise, l’objectif principal était que le Conseil adopte une déclaration commune d’intention, en s’engageant à continuer de considérer la politique de cohésion de l’Union comme une priorité à l’avenir et à la préserver. « Nous avons réalisé ce travail », a constaté le premier ministre.
Progrès en matière de politique énergétique
Un progrès est intervenu en matière de politique énergétique. Viktor Orbán a affirmé, à ce propos, que l’accord disposant que l’approvisionnement énergétique de tout Etat membre devait être assuré par au moins deux sources indépendantes revêtait une importance capitale du point de vue de l’Europe Centrale. Il en résulte également que le réseau énergétique nord-sud de la région doit également être construit. Il a également évoqué un progrès à première vue anodin, mais qui s’avère plus important qu’il n’y paraît : le début de la coopération renforcée en vue de créer un système de brevet unique ainsi que l’accord du Conseil relatif aux dispositions détaillées de l’initiative citoyenne européenne.
Elargissement : la situation est dramatique
D’après le premier ministre, c’est le dossier de l’élargissement qui a posé le plus de problèmes à la présidence. « Il n’est nul besoin de dramatiser le dossier de l’élargissement car la situation est dramatique », a-t-il déclaré. Selon Viktor Orbán, depuis qu’il se rend régulièrement à Bruxelles (c’est-à-dire depuis 1996), le soutien en faveur de l’élargissement ne s’est jamais trouvé à un niveau aussi bas. « Nous nous heurtons constamment à des murs et sommes confrontés à des tactiques visant à gagner du temps », a expliqué le premier ministre, qui estime que la tâche la plus importante de l’Europe Centrale à l’avenir sera de rappeler à l’Europe qu’elle serait aujourd’hui dans une situation beaucoup plus difficile, et que la crise économique serait beaucoup plus grave et plus profonde si le processus d’élargissement de ces dernières années n’avait pas eu lieu. Les pays des Balkans occidentaux ne représentent pas une charge mais une opportunité, un des prochains leviers de croissance possibles de l’Europe, a rappelé le premier ministre hongrois.
Lors de sa visite à Bruxelles, Viktor Orbán a participé à la réunion parlementaire conjointe intitulée « Balkans occidentaux – vers une Europe plus intégrée », organisée conjointement par le Parlement européen et le parlement hongrois, avec la participation de députés européens, de députés des parlements nationaux des pays de l’Union ainsi que des parlements nationaux des pays des Balkans occidentaux. Le premier ministre hongrois a également rencontré Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, et ils ont, à cette occasion, passé en revue les questions d’actualité de la présidence et du Conseil.
15 avril 2011

Bien à vous,
Morgane BRAVO

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